“(…) l’efficacité du mensonge en dit davantage sur la naïveté de celui qui est trompé que sur l’art du menteur.”
> Quatrième de couverture <
En 2019, un cyclone a entièrement détruit la ville de Beira sur la côte du Mozambique.
Un poète est invité par l’université de la ville quelques jours avant la catastrophe. Il retrouve son enfance et son adolescence dans ces rues où il a vécu dans les années 70.
Il va faire un voyage “vers le centre de son âme” et y trouver son père, un grand poète engagé dans la lutte contre la colonisation portugaise.
Il se souvient des voyages sur le lieu de terribles massacres perpétrés par les troupes coloniales.
Il se souvient aussi de Benedito, le petit serviteur, aujourd’hui dirigeant du FRELIMO au pouvoir, de l’inspecteur de la police politique, des amoureux qui se sont suicidés parce que leur différence de couleur de peau était inacceptable, de la puissante Maniara, sorcière et photographe, et surtout de Sandro, son frère caché.
> Spécificités < - Editions originales : Métailié - Date de parution : 02/09/2022 - Nombre de pages : 352 - Traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues
« Le cartographe des absences » a été, pour moi, ma première incursion dans la littérature mozambicaine et j’ai vraiment mais alors vraiment été agréablement surprise ! Il est vrai que j’ai de graves lacunes en matière de littérature africaine, malgré les très nombreux talents issus de ce continent. C’est d’ailleurs dommage qu’ils ne soient pas plus mis en lumière et notamment, pour celui-ci, en la personne de Mia Couto.
L’auteur, Mia Couto, y narre l’histoire d’un poète qui revient dans la ville de son enfance et adolescence, sur invitation, peu de temps avant le passage d’un cyclone dévastateur et y redécouvre tout un pan de son histoire familiale. Il y aura son père, poète aussi et engagé contre la colonisation portugaise, Benedito, leur jeune serviteur devenu dirigeant du FRELIMO au pouvoir, son frère caché, … Ce retour aux sources va lui ouvrir les yeux sur de nombreux secrets, révélant aussi tout un pan de l’histoire du Mozambique.
La plume de Mia Couto m’a tout simplement séduite. Ce pèlerinage se vit comme une enquête sur les pas de ce père, poète engagé, dont les empreintes ont laissé d’importantes traces. J’ai énormément appris par cette lecture, notamment sur le passé colonial subi par cet état d’Afrique orientale durant de longues années. Comme nous le savons tous, les colonisations ont souvent laissé de terribles cicatrices après les massacres et destructions dont les colons pouvaient faire preuve.
Déjà en lisant le roman, je me suis demandé si l’auteur s’était inspiré de sa propre histoire. En faisant quelques recherches sur Internet pour écrire cette chronique, je me suis rendue compte que l’auteur et son héros principal partageaient de nombreux points communs. Finalement, tout cela fait que les lecteurs se demandent jusqu’à quel point certains éléments sont fictifs ou bien biographiques.
Voici donc l’un des livres qui me marquera le plus dans le cadre du Prix Bookstagram du roman Etranger. Je vous le conseille vivement !
Lu dans le cadre du Prix Bookstagram du Roman Etranger.
Je remercie les Editions Métailié pour l’envoi de ce livre.