Littérature noire
“Orbite” de Patricia Cornwell aux Editions JC Lattès, 400 p., traduction de Dominique Defert.
Après le tir d’une fusée sur la base spatiale de Wallops Island, qui a tourné à la catastrophe, la capitaine Calli Chase retrouve sa sœur jumelle disparue et découvre que ni l’une ni l’autre ne sont ce qu’elles croyaient être. Aujourd’hui, un programme top secret, lancé depuis des années à leur insu, est hors de contrôle, et seule Calli peut encore le sauver.
Assistée par une toute nouvelle technologie, elle se lance dans une course contre la montre, à la recherche du chaînon manquant entre le sabotage présumé de Wallops et le fait que toute son existence a été prédéterminée depuis sa naissance… une quête personnelle que quelqu’un veut voir échouer.
Il s’agit d’une partie à haut risque. La moindre erreur aura des conséquences cataclysmiques pour la Terre mais aussi au-delà.
“Terrain accidenté” de Val McDermid aux Editions Flammarion, 512 p., traduction de Perrine Chambon.
Quand Alice Somerville s’est lancée sur la piste de deux motos américaines enfouies par son grand-père dans la tourbe des Highlands pendant la Seconde Guerre mondiale, elle n’imaginait pas déterrer le cadavre d’un homme assassiné par balle. Et le commandant Karen Pirie s’attendait encore moins à ce qu’il soit chaussé d’une paire de baskets Nike, témoins d’une tout autre époque. C’est loin d’être la seule incongruité dans l’enquête dont se charge son unité, spécialisée dans les dossiers non élucidés.
Alors qu’une conversation surprise entre deux femmes au sujet d’un mari violent conduit Karen sur une affaire bien différente, elle découvrira sans tarder que les apparences se révèlent parfois trompeuses dans cette région préservée de l’Écosse, et que tout le monde ne partage décidément pas la même conception de la justice.
“Cemetery Road” de Greg Iles aux Editions Actes Sud, collection Actes Noirs, 768 p., traduction de Thierry Arson.
Lorsque l’officier McEwan quitte le Mississippi à l’âge de dix-huit ans, il jure de ne plus jamais revenir. Le traumatisme qui l’a poussé à partir fait de lui un journaliste couronné de succès à Washington. Mais quand Marshall apprend que son père est en phase terminale, il se voit contraint de retourner dans sa ville natale pour affronter les fantômes de son passé.
En découvrant la vérité sur ce qui s’est déroulé tant d’années auparavant, il aurait tout donné pour rester dans l’ignorance.
“Les survivants” de Jane Harper aux Editions Calmann-Lévy, collection : Noir, 416 p., traduction de David Fauquemberg.
Kieran Elliott, trentenaire vivant à Sidney, retourne en basse saison dans sa ville natale d’Evelyn Bay, minuscule station balnéaire de Tasmanie. Ce court séjour familial fait aussitôt resurgir des souvenirs douloureux : douze ans plus tôt, à cause d’une aventure peu prudente en mer avec sa meilleure amie Olivia, deux hommes venant à leur secours ont disparu dans les flots. Depuis ce drame, de nombreux autochtones se méfient de Kieran.
A peine est-il de retour que le cadavre d’une jeune femme est retrouvé sur la plage : la colocataire d’Olivia. Tous les regards se braquent sur Kieran. Est-il un bon père de famille qui a la malchance de subir les médisances d’une petite communauté recluse ? Ou est-il vraiment un sale type ? Bientôt, la vérité éclatera au grand jour…
“Le labyrinthe des femmes” de Coline Gatel aux Editions Préludes, 496 p.
Lyon, 1898. Alexandre Lacassagne et son équipe de scientifiques enquêtent sur les cadavres de femmes retrouvés dans le quartier de la Croix-Rousse. Pendant ce temps, Irina, une journaliste, cherche des réponses à l’asile d’aliénés du Vinatier où elle a été enfermée.
“Soeurs dans la guerre” de Sarah Hall aux Editions Payot & Rivages, 272 p., traduction d’Eric Chédaille.
Dans un avenir proche et désolant, la crise environnementale a ravagé l’Angleterre. Un régime autoritaire organise le rationnement de la population dans des villes exsangues, et le droit à la reproduction est rigoureusement contrôlé. Une jeune fille nommée Sister raconte son évasion et sa quête pour rejoindre une ferme utopique dans la région des Grands lacs : l’armée de Carhullan, une bande de rebelles ayant renoué avec une vie rurale et coupé tout lien avec les hommes.
“On te retrouvera” de Samantha Downing aux Editions Hauteville, 416 p., traduction d’Elodie Coello.
Séparés par une tragédie, Eddie, Beth et Portia ne se sont pas vus depuis des années. Pour toucher l’héritage de leur grand-père, ils doivent refaire ensemble le road trip qu’ils avaient fait avec lui vingt ans plus tôt. Un voyage qui avait mal commencé, puisque le grand-père, brouillé avec sa famille, avait enlevé ses petits-enfants, et qui s’était mal terminé, puisque l’un d’eux n’est jamais rentré…
Ce périple ne s’annonce pas de tout repos ; à bord de la voiture, tous les passagers ont quelque chose à cacher. Ils essaient de faire abstraction de la disparition jamais élucidée et de la voiture qui les suit. Au moins l’un d’entre eux est un tueur, et il y a un cadavre dans le coffre.
“Solak” de Caroline Hinault aux Editions du Rouergue, collection : Noir, 128 p.
Sur la presqu’île de Solak, au nord du cercle polaire arctique, trois hommes cohabitent tant bien que mal. Grizzly est un scientifique idéaliste qui effectue des observations climatologiques ; Roq et Piotr sont deux militaires au passé trouble, en charge de la surveillance du territoire et de son drapeau. Une tension s’installe lorsqu’arrive la recrue, un jeune soldat énigmatique, hélitreuillé juste avant l’hiver arctique et sa grande nuit. Sa présence muette, menaçante, exacerbe la violence latente qui existait au sein du groupe. Quand la nuit polaire tombe pour plusieurs mois, il devient évident qu’un drame va se produire. Qui est véritablement la recrue ? De quel côté frappera la tragédie ?
“Qu’ils brûlent” de Chris Hammer aux Editions Fayard, collection : Noir, 480 p., traduction de Pierre Reignier.
À Riversend, une petite ville de l’Australie rurale terrassée par la sécheresse, un jeune pasteur charismatique et dévoué ouvre le feu sur ses paroissiens. Il tue cinq d’entre eux avant d’être abattu à son tour. Un an plus tard, Martin Scarsden arrive à Riversend, chargé d’écrire un article sur l’état d’esprit de ses derniers habitants à l’approche du premier anniversaire de l’horrible tragédie. Pour quelle raison le pasteur a-t-il eu cet accès de folie meurtrière ? Quel est le lien avec l’assassinat de deux touristes allemandes retrouvées au fond d’un réservoir des Brousses – une vaste zone de terres incultivables située au nord de la ville ?
Poursuivi par ses propres démons d’ancien correspondant de guerre, Martin se retrouve malgré lui mêlé à une enquête et une tempête médiatique sans précédent.
“Chère petite” de Romy Hausmann aux Editions Actes Sud, collection : Actes Noirs, 336 p., traduction de Stéphanie Lux.
Une jeune femme est hospitalisée après un accident de la route. Elle explique avoir réussi à se libérer de son bourreau après une captivité particulièrement éprouvante. Mais quand son père arrive à l’hôpital pour la retrouver, c’est le choc : ce n’est pas sa fille.
“Les fantômes de Harvard” de Francesca Serritella aux Editions Pygmalion, 648 p., traduction de Tiphaine Scheuer.
Acceptée à Harvard, Cadence Archer décide de s’installer sur le campus alors que ce choix menace de détruire sa famille. Car c’est dans la prestigieuse université que son frère aîné a mis fin à ses jours, l’année précédente, après avoir développé une schizophrénie. Cady ne peut se résoudre à continuer de vivre sans savoir ce qui a poussé cet étudiant de génie à se suicider.
Avec pour seul élément un cahier bleu empli des gribouillages obscures d’Eric, devenu paranoïaque et en proie aux hallucinations, elle enquête sur les ultimes mois de sa vie. Plus Cady avance, plus ses soupçons augmentent. Puis, elle-même commence à entendre des voix…
2. Littérature blanche
“Le pouvoir des animaux” de Didier Van Cauwelaert aux Editions Albin Michel, 224 p.
Seul le pouvoir des animaux est en mesure, aujourd’hui, de sauver l’humanité. C’est ce que pense Wendy, jeune biologiste qui vit avec un chat surdoué, une chienne d’assistance, un perroquet amoureux et un cheval thérapeute. Mais, surtout, elle consacre son temps au plus grand mystère de la nature : le tardigrade, une créature d’un millimètre, indestructible et quasi immortelle, dont une protéine pourrait triompher des pires maladies humaines.
Frank, lui, explorateur des glaces et généticien, s’efforce de réintroduire le mammouth en Sibérie pour empêcher le plus grave des catastrophes : le dégel du sol qui libérerait des milliards de tonnes de méthane et de gaz carbonique.
Et si la survive de la planète dépendait de l’union de ces deux passionnés que tout oppose ?
“Les morts ne nous aiment plus” de Philippe Grimbert aux Editions Grasset, 198 p.
Paul, psychologue et écrivain, donne régulièrement des conférences au sujet du deuil dont il s’est fait une spécialité, jusqu’à ce que la mort se manifeste à lui sous la forme d’un arrêt cardiaque. Rien de grave : une pile viendra suppléer à l’organe déficient, mais ce bref séjour au royaume des ombres ne lui épargne pas le vrai drame, celui qui guette en réalité sa femme Irène :
« Est-il écrit que nous devons tous mourir d’une blessure d’enfance dont nous n’avons pas su guérir et qui, sans cesse prête à se réveiller, dort d’un sommeil de chat au plus profond de nos souvenirs » ?
Tentée plusieurs fois par l’abîme, Irène, après avoir par son amour ramené Paul à la vie, se tue en voiture sur le lieu même qu’avaient choisi ses parents pour précipiter leur véhicule contre un parapet.
Paul s’enfonce alors dans un deuil pathologique dont rien ne semble pouvoir le soigner. Rien, vraiment ? Un an après la disparition d’Irène, il finit par céder aux sirènes d’un énigmatique inventeur qui prétend avoir trouvé le moyen de permettre aux inconsolables de dialoguer avec leurs chers disparus.
Et voilà cet esprit rationnel saisi par le vertige de ce que peut offrir la technologie de pointe : le cœur artificiel de Paul se remet à battre pour une femme virtuelle, dotée d’une intelligence elle aussi artificielle…
“Sémi” d’Aki Shimazaki aux Editions Actes Sud, 160 p.
Tetsuo et Fujiko Niré vivent en maison de retraite depuis que, quelques années auparavant, Fujiko a commencé à développer des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ils ont uni leurs destins il y a plus de quarante ans, par le biais d’un mariage arrangé, ont fondé une famille et ont vécu ensemble une vie tranquille.
Quand elle se réveille ce matin-là, Fujiko ne reconnaît pas son époux. D’abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger auquel elle se trouverait simplement fiancée.
“Rien qu’une bête” de Franz-Olivier Giesbert aux Editions Albin Michel, 368 p.
“Nous les défenseurs de la cause animale, nous devrions frapper un grand coup pour que leurs yeux s’ouvrent enfin. Je n’aurais jamais dû dire ça. C’est sans doute ce grand coup qui m’a mené là où je me trouve en ce moment, pour mon malheur, alors que j’écris ces lignes et que les souvenirs tombent sur moi en rafales : une vieille porcherie de La Motte-du-Caire, où je vis dans le noir comme un porc à l’engrais, avec une auge pour seul horizon”.
Pour dénoncer le sort fait aux bêtes, un homme s’engage à subir celui d’un cochon voué à l’abattage. Suspense, conte satirique et plaidoyer rageur, Rien qu’une bête est un roman saisissant qui pourrait changer définitivement votre regard sur les animaux… et les hommes.
“Haute saison” d’Adèle Bréau aux Editions JC Lattès, 320 p.
Un club de vacances sur la côte basque.
Quatre solitudes qui n’auraient jamais dû se rencontrer.
Une histoire d’amitié et de rédemption.
Anglet, fin juillet. À la réception du Club Océan, Germain accueille comme chaque semaine les nouveaux arrivants, avec un mélange de plaisir et d’appréhension…
Au milieu des habitués, certains clients goûtent pour la première fois aux « joies du club ». Chantal, qui débarque sans grand enthousiasme avec ses petits-enfants, Matthias, papa solo ayant cédé à l’appel de l’option « mini-club », et Fanny, venue en famille pour tenter de resserrer les liens, vont plonger dans ce huis clos aussi enjoué qu’inquiétant, dont la feuille de route est claire : faites connaissance et a-mu-sez-vous !
Mais qu’a-t-on à partager avec des êtres si différents ? Entre tournois de tir à l’arc, plaisirs du self et jeux apéro, ces vacanciers contraints de cohabiter parviendront-ils à rompre la glace malgré les secrets qu’ils ont emportés dans leurs bagages ? Peut-on réparer ce qui a été brisé ? Faut-il se lever à l’aube pour avoir un transat à la piscine ?
“Les jours heureux” d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre aux Editions Grasset, 448 p.
Oscar, un jeune homme talentueux tente d’échapper à l’amour écrasant de ses parents, couple infernal et merveilleux qui ne sait vivre que dans l’urgence et la passion. Les tenir à distance est pour lui la meilleure manière de les aimer, jusqu’à ce matin de février où, dans le bureau glacial d’un hôpital, il apprend que sa mère est condamnée. Un secret qu’elle tient farouchement à garder. Naît alors en Oscar une idée absurde et obsédante : inciter ses parents à se retrouver une dernière fois, avec l’espoir secret que sa mère en sera sauvée.
La difficulté ? Edouard Vian s’affiche depuis deux ans avec Natalya, une jeune franco-russe, influenceuse dans le milieu de la mode. Si, au départ, Oscar a le plus grand mal à supporter cette évaporée, Natalya va se révéler beaucoup plus complexe qu’il ne l’imaginait…
Ainsi commence une ronde, entre Fitzgerald et Schnitzler, où ces héros fantasques et attachants jouent, se cachent, s’aiment, des marches de Cannes aux studios hollywoodiens, de Paris à New York et de la Grèce au Mexique, avant d’être percutés par les secousses de la grande histoire qui font peu à peu basculer le monde dans une ère nouvelle. A leur côté, dans les rues de Paris, sur un plateau de tournage, ou au sommet des Alpes, des amis, des amants, des femmes venues du passé. Mais aussi des disparus, des êtres de cruauté, et bien des énigmes.
“Plus immortelle que moi” de Sophie Henrionnet aux Editions du Rocher, 204p.
Comment Mathilde, la petite quarantaine ordinaire, s’est-elle retrouvée enfermée dans un « institut de repos » ? À quel moment la vie de cette pharmacienne mariée et mère d’un adorable adolescent a-t-elle basculé ? Sur les conseils de sa psy, Mathilde tient un journal où elle lui livre ses états d’âme, ses souvenirs d’enfance – la cruauté dont elle a fait preuve à l’encontre de son frère Charly – son quotidien chez les fous avec l’odieuse infirmière qu’elle a surnommée Moustache, ou encore sa rencontre marquante avec une certaine Daphné. Peu à peu, la parole se libère : Mathilde étouffait dans cette existence étriquée, se sentait transparente ; son cocon s’est fissuré, elle a perdu ses repères et explosé. Mais que s’est-il réellement passé ? Y a-t-il eu un élément déclencheur ? Pourquoi son frère, qui a su tant de fois lui pardonner et être à ses côtés, est-il aux abonnés absents ? Qui est Daphné et quel rôle va-t-elle jouer ?
“La rivière” de Peter Heller aux Editions Actes Sud, 304 p., traduction de Céline Leroy.
Deux copains de fac s’offrent la virée en canoé de leur rêve sur le fleuve Maskwa. Bientôt la balade contemplative tourne à la course contre la montre quand l’horizon s’obscurcit du plus dévorant des feux de forêt. Mais dans les bras et sous le règne de dame nature, une menace peut toujours en cacher une autre.
“Un amour retrouvé” de Véronique de Bure aux Editions Flammarion, 288 p.
« Il m’arrive une drôle d’histoire… »
C’est par ces mots que Véronique est accueillie cette nuit-là par sa mère, soixante-treize ans. Et c’est vrai que c’en est une, drôle d’histoire, celle de la réapparition d’un premier amour, premier chagrin aussi, dont elle était sans nouvelles depuis plus de cinquante ans.
Très vite va reprendre une cour à l’ancienne, faite de visites, de billets doux, de retrouvailles émues et de mains qui s’effleurent. Comment vit-on l’amour retrouvé à l’âge des tables de bridge et du temps qui s’étire ? Et comment, lorsqu’on est la seule fille de la fratrie et que l’on peine encore à faire le deuil d’un père trop tôt disparu, accepter l’intrusion de l’homme du passé et la liberté nouvelle d’une mère qui nous échappe ?
“Puisque le soleil brille encore” de Sarah Barukh aux Editions Calmann-Lévy, 336 p.
Comment tenir debout quand tout ce qu’on croyait savoir sur soi vole en éclats?
Depuis l’enfance, Sophie s’est efforcée de ressembler à son père qu’elle admire. À presque quarante ans, elle a tout sacrifié à sa brillante carrière d’avocate, sa fille, son couple, ses amis. Toujours sur le fil, elle gèreses contradictions au prix d’étranges obsessions. Mais quand son père meurt brutalement, Sophie se brise. Son univers finit de s’effondrer lorsqu’elle trouve des passeports argentins aux noms de ses parents en vidant leur appartement.
À Buenos Aires, une femme noie dans l’alcool un passé insoutenable. Son fils la porte à bout de bras mais, brisée par la dictature, Sol ne se remet pas du secret qu’elle porte depuis bientôt quarante ans…
“Et nous aurons l’éternité” de Catherine Fradier aux Editions Au Diable Vauvert, 288 p.
Norma, vieille dame au caractère bien trempé, vit avec l’urne de son défunt mari parmi ses nombreux voisins. Romancière au crépuscule de sa vie dans un monde dévasté, elle doit quitter son appartement voué à la destruction et finir ses jours dans un établissement de retrait. Mais telle une Shéhérazade déterminée à obtenir un délai pour choisir sa fin, elle accepte d’être interviewée par une étudiante sur sa vie de « fictionneuse » alors que les livres ont disparu. Et toutes les fictions sont bonnes pour prolonger son récit…
“Demi-siècle” de Christian Authier aux Editions Flammarion, 344 p.
Pour Patrick, journaliste dans un grand hebdomadaire parisien, cela ne va pas très fort. À 48 ans, il se rend plus souvent à des enterrements qu’à des mariages. Les années ont filé à la vitesse de la lumière. Un divorce, une carrière de romancier avortée, un fils bientôt bachelier : le bilan n’est pas encombrant. La civilisation du papier à laquelle il appartient cède la place au numérique et aux algorithmes. Une solitude à couper au couteau semble avoir vitrifié les êtres. Heureusement, la compagnie de quelques camarades, des films vus et revus, des bonheurs simples l’empêchent de verser dans la mélancolie et le cynisme. En attendant, quelque part dans Paris, une autre âme seule, blessée avec discrétion, se sent elle aussi à l’étroit dans l’époque. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer et prendre l’air du large. Pour le meilleur ?
“La sourde oreille” d’Anne de Kinkelin aux Editions Harper Collins, 288 p.
Joséphine Ikeda était prête à tout pour réaliser son rêve : travailler soixante-dix heures par semaine, gagner un salaire de misère, encaisser le mépris, les brimades, les moqueries. Cette fille de restaurateurs japonais exilés en Bretagne a gagné ses galons en devenant cheffe de partie poisson dans un étoilé parisien. Une spécialité peu prisée de la gent féminine, dans un monde à majorité masculine.
En cuisine, comme partout ailleurs, il y a des codes. Quand ces codes sont prétextes à la violence, il y a un adage : « C’est le métier qui rentre. » À l’issue d’un dîner où son chef lui fera payer cher son talent, ordonnant son renvoi, la jeune prodige atteint ses limites physiques : perte partielle de l’audition. Les hommes, Joséphine Ikeda ne les entend plus. Passé l’effroi et dans l’espoir d’une guérison, une option : tout changer. Et ça commence par un aller simple pour la Bretagne.
“La femme que nous sommes” d’Emma Deruschi aux Editions Flammarion/Versilio, 256 p.
” On oublie à quoi ressemblent nos proches. Plus nous les regardons et moins nous les voyons. Elisa voulait réapprendre à voir sa soeur comme elle aurait aimé qu’on la voie, elle. ” En apparence, Elisa a tout pour être heureuse. Un métier qu’elle aime, une petite fille de trois ans qui fait son bonheur, des amies qui lui sont chères et un mari dévoué. Mais ça, ce sont les apparences. Et elles cachent une réalité bien différente qu’Elisa garde pour elle, sans jamais oser en parler à personne.
Qui pourrait la croire ? Elisa a pris une décision. Encore quelques derniers détails à régler et plus qu’une journée à ” tenir” . Raconté tour à tour par les femmes présentes dans la vie d’Elisa, ce roman dresse le portrait de la femme que nous sommes.
“Debout dans l’eau” de Zoé Derleyn aux Editions du Rouergue, 144 p.
La narratrice, une enfant de onze ans, vit chez ses grands-parents, dans le Brabant flamand. Sa mère l’a abandonnée des années auparavant. C’est l’été dans cette vaste maison bordée d’un étang et d’un magnifique jardin. Le grand-père est en train de mourir dans une des chambres à l’étage, visité chaque jour par une infirmière. Cet homme autoritaire, distant, intimidant, est l’ombre manquante dans le jardin, espace de prédilection où sa petite-fille l’assistait dans ses occupations. Alors que la mort approche, autour de la fillette prennent place les différents protagonistes de ce lieu où la nature est souveraine : ses grands-parents bien sûr, les trois chiens, un jeune homme qui s’occupe des gros travaux, une baleine qui un jour a surgi dans l’étang. Elle rêve aussi d’un ailleurs qui pourrait être l’Alaska, la mer des Sargasses ou les Adirondacks.
“D’amour et de miel” de Meredith May aux Editions Mazarine, 378 p., traduction non communiquée.
Alors qu’elle n’avait que cinq ans, Meredith et son petit frère furent abandonnés par leurs parents. Leur père partit de l’autre côté du pays. Leur mère s’enfonça, à force de médicaments et d’autres abus, en elle-même, dans des contrées inaccessibles.
Ce n’est qu’en entrant pour la première fois dans le vieux bus réaménagé par son grand-père, un apiculteur excentrique, que Meredith comprit qu’elle n’était pas seule : le monde merveilleux de la ruche l’attendait depuis toujours.
Cocon familial. Compassion et sacrifice. Amour inconditionnel. Tout ce qu’elle n’avait jamais connu, elle le découvrit en observant les abeilles. Quand son grand-père lui montra les sacrifices que faisaient celles-ci pour sauver leur colonie et les liens qu’elles liaient avec leur apiculteur, elle sut enfin ce qu’était une famille.
“La fille que ma mère imaginait” d’Isabelle Boissard aux Editions Les Avrils, 224 p.
Tous les trois ans, c’est la même histoire. Déménager, emménager, apprivoiser la langue et répondre à la sempiternelle question du café d’accueil : « Et toi, ton mari, il fait quoi ? » Cette fois, la narratrice, quadragénaire désenchantée, suit son conjoint à Taïwan. Alors qu’elle cherche à trouver sa place dans ce quotidien confortable et futile, elle est rappelée en France au chevet de sa mère. L’occasion de retracer son enfance modeste, d’en dévoiler les stigmates et de torpiller le mythe : « quand on veut, on peut. »
3. Documents, essais & témoignages
“Un colosse” de Pascal Dessaint aux Editions Rivages, 128 p.
Jean-Pierre Mazas naît dans le sud-ouest de la France en 1847, et grandit de façon spectaculaire jusqu’à atteindre 2,20 mètres. D’abord métayer, il accomplit des prouesses, avant de devenir lutteur et faire les beaux jours des salles de spectacle de Toulouse. Les plus célèbres athlètes de l’époque le défient. Sa renommée n’a bientôt plus de frontières. Il est le Géant-de-Montastruc. Jusqu’à l’accident et la ruine, qui l’obligent à parcourir la France comme phénomène de foire. Un jour, sur l’esplanade des Invalides à Paris, Jean-Pierre Mazas attire l’attention d’Édouard Brissaud, médecin célèbre, et devient une curiosité scientifique.
“Les vérités cachées de la France sous l’occupation” de Dominique Lormier aux Editions du Rocher, 464 p.
Pétain a-t-il joué un double jeu ou a-t-il trahi ? Est-il devenu un bouc émissaire idéal, permettant à d’autres de se couvrir ? L’armée d’armistice a-t-elle secrètement résisté ? Quel rôle les Britanniques ont-ils joué dans l’affaire Grandclément ? Et les Américains dans l’affaire Jean Moulin ? Pourquoi autant de Français ont-ils travaillé pour la Gestapo ? Quels sont ces Français qui ont combattu dans la Waffen SS ? Et ces écrivains, journalistes et artistes qui ont cherché à dissimuler leur passé douteux durant l’Occupation ? Les Britanniques ont-ils cherché à soulager Staline et son armée par des raids commandos sur les côtes maritimes de France et de Norvège ? Pour quelles raisons autant de Français, d’Italiens et de Danois ont-ils sauvé de nombreux juifs de la déportation ? Jacques Chaban-Delmas a-t-il été un grand résistant ?
Autant de questions que cet ouvrage aborde en profondeur, en y apportant des réponses argumentées et des preuves irréfutables. Explorant archives et documents oubliés, s’appuyant sur des témoignages inédits, Dominique Lormier enquête de façon minutieuse et incarnée, et nous dévoile des histoires incroyables, et beaucoup de faits méconnus sur cette période sombre de l’occupation nazie en France.
“Alias” de Claire Gallois aux Editions Flammarion, 128 p.
« Les enfants ne savent pas se venger de l’injure que le monde leur fait. »
Est-ce en racontant leur histoire que la narratrice de ce livre saura leur faire justice ? Cette femme de cinquante ans s’est occupée d’Alias, le fils de ses voisins et amis, depuis toujours. Le couple s’est rapidement séparé et, quand l’enfant a eu dix ans, il a révélé les sévices physiques et psychologiques que sa mère lui faisait subir. S’ensuivent des plaintes, une enquête et un dossier qui atterrit à la Protection de l’enfance, une institution qui va, au mépris de ce que l’enfant a enduré, rendre sa vie plus cauchemardesque encore.
“Ma vie est un sport d’équipe” de Laetitia Bernard aux Editions Stock, 180 p.
4 h 30 du matin, deux réveils résonnent, et tant pis pour les voisins. Pourquoi ? Laetitia Bernard est journaliste sportive à la matinale de France Inter et de France Info. Elle n’allume pas sa lumière pour se lever, se doucher et démarrer. Pourquoi ? Laetitia Bernard est aveugle de naissance. Certes elle ne deviendra jamais actrice, mais sa vie devient un sport d’équipe : aidée de ses parents, des enseignants, des bonnes copines, des chevaux, et avec un mental à toute épreuve, elle s’intègre parmi les écoliers et collégiens valides, jusqu’au bac obtenu avec mention bien.
Le mental ? c’est l’allié des sportifs de haut niveau. Laetitia va le devenir : championne de France en sauts d’obstacle handisport, elle noue avec les cavaliers qui l’accompagnent des relations exceptionnelles.