Mardi 27 avril 2021
Littérature blanche
“Et la lune orpheline” de Baptiste Teychon aux Editions Frison-Roche Belles Lettres, 260 p.
Il y a des souvenirs qu’on nous enlève, qui nous sont dérobés. Il y a des paroles et des histoires qui ne se croiseront jamais. Des nuits dans un regard attendant d’apercevoir la lumière de la lune. Il y a des voyages sans arrêt qui n’appartiennent à rien, si ce n’est à nous. Il y a cet amour perdu, mais pas oublié. Il y a toi. Il y a moi. Et une infinité d’histoires non retenues. Il y a cette magie oubliée dans la noirceur des villes illuminées par les lampadaires. Et il y a cette fable urbaine qui se dessine sous un clair de lune.
Jeune trentenaire désoeuvré, Martin promène une mélancolie qui ne le quitte pas jusqu’à Bruxelles, où il s’est installé. Incapable de trouver sa place, que ce soit au travail ou dans ses relations, il erre dans la capitale européenne. Sa rencontre avec Lula, jeune femme pétillante et mystérieuse, va transformer son regard sur le monde.
Mercredi 28 avril 2021
Littérature blanche
“Celle qui attendait” de Baptiste Beaulieu aux Editions Fayard, 342 p.
Eugénie D déborde d’imagination et de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes.
Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini.
Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare.
Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.
“Ce que les étoiles doivent à la nuit” d’Anne-Gaëlle Huon aux Editions Albin Michel, 320 p.
Il n’y a pas de hasard, dit-on, seulement des rendez-vous. C’est ce que va découvrir Liz, cheffe prodige et étoilée, en partant au Pays basque sur les traces de sa mère. Dans un petit village perdu, elle rencontre M. Etchegoyen, dandy insaisissable et plein de panache, qui lui confie les clés de son restaurant et un défi à relever : faire de sa gargote une adresse gastronomique. Mais Peyo, le chef, ne voit pas arriver cette étrangère d’un bon oeil. L’un et l’autre vont devoir s’apprivoiser et affronter ensemble les fantômes de leur passé.
“Deux petites bourgeoises” de Colombe Schneck aux Editions Stock, 140 p.
Une amitié naît entre deux petites filles de bonne famille qui se ressemblent, grandissent ensemble et suivent le même chemin : elles se marient, ont des enfants, divorcent en même temps, ont des histoires d’amour similaires… jusqu’au jour où la mort frappe à la porte de l’une d’entre elles.
“Les heureux du monde” de Stéphanie des Horts aux Editions Albin Michel, 368 p.
Scott Fitzgerald les prend pour modèles et leur dédie Tendre est la nuit. Elle, lumineuse et malicieuse. Lui, dandy, peintre au talent immense. Sara et Gerald Murphy débarquent en France en 1921, fuyant l’Amérique de la prohibition. Les amis affluent bientôt à la Villa America, au cap d’Antibes, où ils se sont installés. Scott rêve Gatsby, Zelda fait sensation, Hemingway découvre l’Espagne et l’adultère, Picasso n’en finit plus de peindre les baigneuses de la plage de la Garoupe, Cole Porter est au piano jusqu’à l’aube.
Ils dansent tous sur des volcans, ils dansent le foxtrot, le charleston, le tango ! L’alcool coule à flots au casino de Juan-les-Pins. Mais pourquoi les hommes s’embrasent-ils pour Sara ? Pourquoi Gerald paraît-il parfois si distant ? Etrange, cette ambivalence qui se glisse au sein du couple enchanteur… Sont-ils si loin des héros de Tendre est la nuit ?
“Toutes les chances qu’on se donne” de Kevin Hardcastle aux Editions Albin Michel – collection : Terres d’Amérique, 256 p., traduction de Janique Jouin de Laurens.
Avec ce premier recueil, l’auteur de Dans la cage nous entraîne dans un univers qui pourrait sembler distant et étranger. Les onze nouvelles réunies ici se déroulent dans les étendues sauvages du nord de l’Ontario et de l’Alberta, au coeur d’un environnement rural et impersonnel : fermes et forêts, sites miniers et petites villes. Mais sous la plume acérée et nerveuse de Kevin Hardcastle, qui mêle violence et tendresse avec une sincérité rare, surgit une bouleversante humanité : celle de chacun des protagonistes, qu’ils soient officier de police, infirmière, combattant de free fight, retraitée ou criminel à la petite semaine, lesquels tentent avec la même pulsion de vie de se laisser une chance, en cherchant dans le monde qui est le leur un peu de douceur et de beauté.
Illuminé par la grâce, un recueil coup de poing signé par l’un des écrivains canadiens les plus prometteurs de sa génération.
“Le monstre” de Walter Deon Myers aux Editions Hachette Lab, 115 p., traduction non communiquée.
Steve Harmon, un adolescent afro-américain de 16 ans, voit son monde s’effondrer lorsqu’il est jugé pour meurtre. Le propriétaire d’une pharmacie de Harlem a été tué par balle dans son magasin, et Steve est accusé d’avoir servi de guet. Du jour au lendemain, il se retrouve enfermé derrière les barreaux.
Coupable ou innocent, Steve devient un pion au cœur d’une bataille juridique qui le dépasse. Pour la première fois, il est obligé de penser à qui il est alors que grandit le risque qu’il soit condamné à passer le reste de sa vie en prison.
Pour faire face aux événements horribles qui l’entourent, Steve, cinéaste amateur, décide de transcrire son procès en scénario, comme au cinéma. Il décrit scène par scène la façon dont toute sa vie a été transformée en un instant. Mais malgré ses efforts, la réalité est floue et sa vision obscurcie jusqu’à ce qu’il ne puisse plus dire qui il est ou quelle est la vérité. A été adapté chez Netflix.
2. Littérature noire
“Les ombres de l’innocence” de Coraline Croquet aux Editions Kennes, 398 p.
Quelques jours avant Noël, Vincent se fait enlever, est emmené dans les bois et est passé à tabac. Pourquoi ? Il ne le sait pas. Mais il sait que sa fille de 18 mois était dans sa chambre lorsque les voyous ont sonné à sa porte et que sa femme ne rentrera pas avant le lendemain. Laissé pour mort dans la forêt, il parvient néanmoins à atteindre une maison et à demander de l’aide. La jeune femme chez qui il vient de frapper s’appelle Emilie, elle est infirmière et vit toute seule avec son chien. Refusant de l’aider au départ, elle cède lorsque Vincent mentionne son bébé, Emma. Mais si Vincent se croit tiré d’affaire, son cauchemar ne fait en réalité que commencer. Emilie n’a pas l’intention de le soigner, au contraire. Elle qui a toujours rêvé d’avoir un enfant, elle y voit l’occasion de kidnapper le bébé et d’enfin devenir maman. La jeune femme est prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut : les heures de torture commencent pour Vincent…
“Le bureau des affaires occultes” d’Eric Fouassier aux Editions Albin Michel, 368 p.
Automne 1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente.
Valentin Verne, jeune inspecteur du service des moeurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime.
Car la science qui progresse, mêlée à l’ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l’irrationnel, Valentin Verne sait en décrypter les codes. Nommé par le préfet à la tête du « bureau des affaires occultes », un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences.
Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d’un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire ?
Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante ?
Qui est le chasseur, qui est le gibier ?
3. Imaginaire
“Demain et le jour d’après” de Tom Sweterlitsch aux Éditions Albin Michel – collection : Imaginaire, 416 p., traduction de Michel Pagel.
John Dominic Blaxton, éditeur de poésie prometteur, a perdu sa femme enceinte dans l’attentat nucléaire qui a rasé la ville de Pittsburgh. Reconverti en enquêteur pour les assurances, il parcourt inlassablement l’Archive, cette recréation virtuelle de la cité via tous les documents, enregistrements publics et privés qui n’ont pas été corrompus par l’explosion. Un jour, il découvre le corps d’une disparue, Hannah Massey, à moitié enfoui dans la boue d’un parc public. Dans l’Archive, l’enregistrement de ce cadavre prouve que la jeune femme a été assassinée. Dans la réalité, il n’existe plus aucune preuve matérielle de ce crime. Pour trouver la force de continuer à vivre, John se lance dans une enquête dangereuse. Car rien ne dit que l’assassin de la jeune femme a péri dans l’attentat.
4. Documents, témoignages & essais
“Pour tout l’or du monde” de François Rousseaux aux Éditions Fayard, 252 p.
Orvault, dans la banlieue de Nantes, la nuit du 16 février 2017. La famille Troadec disparaît, et la France observe cette histoire comme une équation impossible : quatre disparus, une maison vide, des traces de sang nettoyées, ni explication ni arme du crime. Une nouvelle affaire de Ligonnès ? Un suspect finit par avouer, les corps sont retrouvés dans le Finistère. Le mobile ? L’or. Un prétendu butin datant de 1940.
François Rousseaux n’a jamais oublié Pascal, Brigitte, Sébastien, Charlotte, les victimes. Il les raconte, avec une pudeur infinie. Dans cette enquête devenue une quête, il dissèque les soupçons et les peurs. Il s’est glissé dans la tête du suspect, il a arpenté les terres brumeuses de l’Ouest, rencontré les protagonistes à l’approche du procès. Il a exhumé, aussi, le mystère de l’or.
Quatre années pendant lesquelles ce journaliste s’est confronté aux frontières de l’intime. En détricotant les secrets et les jalousies d’une famille a priori sans histoire, François Rousseaux livre ici le roman vrai d’un drame hors norme.
Jeudi 29 avril 2021
Documents, essais & témoignages
“Mes 18 exils” de Susie Morgenstern aux Editions de L’Iconoclaste, 224 p.
Quelle vie ! Plus riche, plus inouïe, plus drôle qu’un roman !
Cela tombe bien, Susie Morgenstern est romancière: elle a publié plus de cent cinquante livres, dont d’immenses best-sellers pour les enfants.
Avec elle, impossible de s’ennuyer. Tout est rire, autodérision, émotion. Elle a l’art de raconter les petits et les grands moments de la vie, les chagrins, les joies, mais surtout l’éblouissement d’aimer.
De ses 18 exils, elle tire un hymne à la vie qui se lit pied au plancher et sourire au lèvres.
“Miracle au Brésil” d’Augusto Boal aux Editions Chandeigne, 416 p., traduction de Mathieu Dosse.
En 1971, Augusto Boal, alors qu’il rentrait chez lui après une journée de répétition dans son théâtre, est arrêté et emprisonné dans un commissariat de la police militaire. Accusé d’être un agent de liaison au profit des « subversifs » (c’est-à-dire, des opposants au régime), il est longuement interrogé puis torturé. Après plusieurs jours placé à l’isolement, il est transféré vers la prison Tiradentes où, en compagnie d’autres prisonniers politiques, il découvre l’univers carcéral brésilien.
L’emprisonnement d’Augusto Boal a lieu pendant une période paradoxale au Brésil, celle des années 1969 – 1973. Pour les défenseurs de la dictature militaire qui sévissait alors, se sont les années du « miracle brésilien », qui ont vu le pays bénéficier d’une forte croissance économique. Mais ce sont également des « années de plomb » au cours desquelles le régime militaire, au pouvoir depuis 1964, a exercé une répression sanglante dans tout le pays, censurant les médias (et les arts) et systématisant les arrestations et la torture.
“Enfance en danger” d’Agnès Naudin aux Editions Robert Laffont, 216 p.
Retour sur trois affaires : la mort d’un bébé par étouffement chez sa nourrice, le placement tardif en foyer d’une fratrie maltraitée et le viol d’un adolescent par un camarade de classe. En fil rouge, la violence subie dès le plus jeune âge, mais aussi les dysfonctionnements des institutions, incapables de protéger des enfants en danger…
À travers ces trois enquêtes minutieusement reconstituées, Agnès Naudin livre sans filtre ses doutes et, malgré tout, ses espoirs, et dévoile en creux ses interrogations intimes de mère.
“Seule la terre viendra à notre secours. Journal d’une déportée du génocide arménien” de Serpouhi Hovaghian aux Editions de la Bibliothèque Nationale de France, 144 p.
Oublié pendant des décennies dans un grenier avant de rejoindre les collections de la BnF, le carnet de Serpouhi Hovaghian constitue l’un des rares témoignages connus d’une victime écrit alors même que le génocide arménien se commettait. La présente édition critique du récit qu’il renferme nous plonge dans une des périodes les plus sombres du XXe siècle.
” Nous marchions sans but, six heures par jour, sans manger ni boire. Marche, marche sur la route jusqu’à ce que tu en finisses avec ta vie […]. “
“Barbaries” de Loïc Dombreval aux Editions Michel Lafon, nombre de pages non communiqué.
Alors qu’aujourd’hui chacun s’accorde à voir chez les animaux des êtres sensibles et conscients, la France se montre particulièrement archaïque et hypocrite sur la question de leur bien-être : qu’il est compliqué de remettre en cause l’impasse humaine et environnementale que constitue l’élevage intensif avec ses broyages de poussins vivants, ses mutilations de cochons à vif ou ses oies gavées avec des pompes hydrauliques ! Ou simplement de voter l’abrogation de pratiques aussi cruelles que la chasse à courre ou l’encadrement de la tauromachie !
Exhortant à dépasser les clivages partisans pour que la France proscrive enfin ces barbaries d’un autre âge, ce livre-manifeste rappelle que le bien-être animal, sujet éminemment politique, engage avant tout notre dignité et notre humanité.
2. Littérature blanche
“Sous un grand ciel bleu” d’Anna McPartlin aux Editions Le Cherche Midi, 528 p., traduction de Valérie Le Plouhinec.
Rabbit Hayes est morte, laissant derrière elle une famille brisée par le chagrin.
Désespérée, sa mère Molly se questionne sur sa foi tandis que son père Jack s’enferme dans le grenier durant des heures pour se perdre dans ses journaux intimes. Et peut-être son passé.
C’est à Davey, son frère, qu’on confie la garde de Juliet, douze ans, que Rabbit élevait seule.
Mais comment aider Juliet à surmonter son chagrin quand lui-même parvient à peine à faire face au sien ?
Suite du livre “Derniers jours de Rabbit Hayes“.
“Ce n’était que la peste” de Ludmila Oulitskaïa aux Editions Gallimard, 144 p., traduction de Sophie Benech.
Moscou, 1939. Le biologiste Rudolf Mayer a parcouru plus de huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la peste. Ce n’est qu’après cette réunion qu’il comprend qu’il a été contaminé, et que toutes les personnes qu’il a croisées peuvent l’être également. La police soviétique déploie alors un très efficace plan de mise en quarantaine. Mais en ces années de Grandes Purges, une mise à l’isolement ressemble à une arrestation politique, et les réactions des uns et des autres peuvent être surprenantes.
“La fabrique” de Simone van der Vlught aux Editions Philippe Rey, 432 p., traduction de Guillaume Deneufbourg.
Amsterdam, 1892. A la mort de ses parents, Lydia, issue d’une famille bourgeoise, se replonge dans les effets personnels de son père et découvre par hasard un petit carnet dont elle ignorait l’existence. Au détour des pages, elle comprend que son père projetait la création d’une fabrique de fromages moderne, actionnée à la vapeur, permettant une grande productivité.
Un projet un peu fou que se promet de réaliser Lydia, quand bien même il est à l’époque impossible pour une femme seule d’entreprendre une telle activité. Elle fait donc appel à un fermier de la région, Huib Minnes. Ensemble, ils construisent la plus grande fromagerie de la Hollande du Nord et, en dépit de leurs origines, vivent une idylle, cachés de tous. Anvers, 1914. Nora, fille unique de Lydia, a épousé un certain Ralph Reymaekers et l’a suivi jusqu’en Belgique.
Un départ précipité qui prend toutes les apparences d’une fuite pour la jeune femme d’à peine dix-huit ans. Brouillée avec sa mère à propos de l’identité de son père, Nora cherche du réconfort loin des siens. Cette soif de liberté sera-t-elle stoppée net, tandis que la Première Guerre mondiale frappe aux portes de l’Europe ?
“Baba Yaga a pondu un oeuf” de Dubravka Ugresic chez Christian Bourgois Editeur, nombre de page non communiqué, traduction de Chloé Billon.
Trois vieilles dames zagreboises s’offrent des vacances luxueuses dans un spa. Beba, une ancienne infirmière aux cheveux blonds et aux seins énormes, cite constamment des poèmes qu’elle n’a jamais appris et mélange ses phrases. Il est possible qu’elle gagne des milliers de dollars au Casino du spa. Kukla, une grande vierge élégante, autrice anonyme d’un vif succès littéraire, a été veuve plus souvent qu’à son tour. Pupa, ex-gynécologue acerbe au corps tout fripé, est poussée en chaise roulante – ses jambes déformées coincées dans une botte géante. Elle rentrera chez elle dans un oeuf en bois géant.
Ce trio rocambolesque de vieilles sorcières vivra des aventures folles pendant ce séjour à Prague.
3. Littérature noire
“Blackwood” de Michael Farris aux Éditions Sonatine, 288 p., traduction de Fabrice Pointeau.
Après y avoir vécu un drame quand il était enfant, Colburn est de retour à Red Bluff, Mississippi. Il y trouve une ville qui se meurt en silence. Lorsque deux enfants disparaissent, les tensions alors sous-jacentes éclatent au grand jour, et la vallée s’embrase.