Comme dit dans mon article sur les sorties du 7 avril, vu la pléthore de parutions, j’ai préféré scinder les articles afin de ne pas rendre leur lecture indigeste 🙂 Voilà une semaine riche en parutions littéraires!
8 avril 2021
Littérature blanche
« Billy Wilder et moi » de Jonathan Coe chez Gallimard, 304 p., traduction de Marguerite Capelle.
Dans la chaleur exaltante de l’été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour découvrir le monde. Sac au dos, elle traverse les États-Unis et se retrouve à Los Angeles, où elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, la voici à la table du célèbre cinéaste hollywoodien Billy Wilder, dont elle ne connaît absolument rien. Quelques mois plus tard, sur une île grecque transformée en plateau de cinéma, elle retrouve le réalisateur et devient son interprète le temps d’un fol été, sur le tournage de son avant-dernier film, Fedora. Tandis que la jeune femme s’enivre de cette nouvelle aventure dans les coulisses du septième art, Billy Wilder vit ce tournage comme son chant du cygne. Conscient que sa gloire commence à se faner, rejeté par les studios américains et réalisant un film auquel peu de personnes croient vraiment, il entraîne Calista sur la piste de son passé, au cœur de ses souvenirs familiaux les plus sombres.
« Juste après la fin du monde » de Frédéric Lenoir aux Editions Nil, 198 p.
Dans L’Âme du monde, pressentant l’imminence d’un cataclysme planétaire, sept sages étaient » appelés » à se retrouver dans un monastère tibétain afin de transmettre à Natina et Tenzin, deux adolescents, les clés de la sagesse universelle. La catastrophe a finalement eu lieu, décimant les populations et entraînant des années noires de pillages, de violences et de maladies.
Natina a perdu les siens, mais pas sa foi en la possible amélioration de l’être humain. La jeune femme marche de village en village afin d’enseigner aux survivants ce qu’elle a appris des sages de l’ancien Monde : comment vivre en harmonie avec soi-même, avec les autres et dans le respect de la nature. Elle découvre aussi que des facultés méconnues de l’esprit humain se développent – intuition, capacité de communiquer par la pensée avec tous les êtres vivants –, qui laissent entrevoir l’émergence d’un monde nouveau. Au fil de cette quête, Natina retrouvera-t-elle celui à qui elle pense secrètement et qui vient parfois la visiter dans ses rêves ?
« Le magicien d’Auschwitz » de José Rodrigues Dos Santos chez HC Editions, 448 p. traduction de Adelino Pereira.
Prague, 1939. Les Allemands envahissent la Tchécoslovaquie où se sont réfugiés Herbert Levin, sa femme et son fils pour fuir le régime nazi. Le magicien, qui se fait déjà appeler le » Grand Nivelli » est très vite remarqué par les dirigeants SS fascinés par le mysticisme et les sciences occultes.
Léningrad, 1943. Le jeune soldat Francisco Latino combat pour Hitler au sein de la Division bleue espagnole. Ce légionnaire réputé pour sa brutalité se fait remarquer durant le siège russe. Les SS décident de l’envoyer en Pologne où les enjeux sont devenus prioritaires.
Ni Herbert Levin, ni Francisco Latino ne savent encore que leurs destins vont se croiser à Auschwitz. Un destin qui va dépasser leur propre histoire.
« Un invincible été » de Catherine Bardon aux Editions Les Escales, 432 p.
Depuis son retour à Sosua, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah qui n’a rien perdu de son énergie, pour les siens, pour la mémoire de sa communauté, pour contribuer à faire de sa terre natale le pays dont elle rêve, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île.
Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part faire des études de biologie marine aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes. Comme sa mère, elle mène son propre combat à l’aune de ses passions, tout comme ses deux frères dont l’engagement est d’une autre nature.
La tribu Rosenheck-Soteras a fait sienne la maxime de la poétesse Salomé Ureña : « C’est en continuant à nous battre pour créer le pays dont nous rêvons que nous ferons une patrie de la terre qui est sous nos pieds. »
Mais l’histoire, comme toujours, les rattrapera. De l’attentat du World Trade Center au terrible séisme de 2010 en Haïti, en passant par les émeutes en République dominicaine, chacun tracera son chemin, malgré les obstacles et la folie du monde.
Le dernier volet de l’inoubliable saga des « Déracinés ».
« Jeune-Vieille » de Paul Fournel aux Editions P.O.L., 176 p.
Geneviève a un grand éditeur, Robert Dubois, qui est l’homme le plus important de sa vie. Et elle va le trahir.
Au moment de trahir, Geneviève se souvient. Elle se souvient de tous les moments où son désir d’écrire a grandi avec elle, avec la petite fille turbulente, avec la jeune amoureuse cinéphile, avec l’étudiante maladroite et la femme pressée. Son rêve est accompli : elle écrit. Elle publie des livres. Sa vie a changé mais le monde de l’édition est bouleversé, il a changé lui aussi avec le monde tout court, et avec le désir d’écrire et de publier, avec les ambitions des uns et des autres dans un milieu autant fantasmé que décevant.
« L’attentat domestique » de Florence Aubry aux Editions Eyrolles, 244 p.
Les chemins de Gaby, Marianne, et Juliette convergent inexorablement vers un même événement tragique : un attentat. Mais pas de revendication religieuse derrière ce complot-là. Une préparation plus rageuse que minutieuse. Un attentat domestique plus que politique.
Gaby, la quarantaine, est amoureuse de Vasco, jeune ingénieur agronome. Elle supporte avec abnégation son égoïsme et sa goujaterie jusqu’à ce que le détail de trop la fasse exploser.
Juliette, passionnée de pyrotechnie, prépare un projet terriblement secret.
Marianne s’inquiète de la présence incongrue et menaçante d’une femme, devant chez elle. Et si cette silhouette grise avait quelque chose à voir avec la disparition tragique de son père ?
L’instigatrice de l’attentat parviendra à ses fins. L’explosion aura bien lieu, influant sur le destin des trois femmes.
« De l’or dans la nuit de Vienne selon Klimt » d’Alain Vircondelet aux Éditions Ateliers Henry Dougier, 121 p.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l’auteur raconte l’histoire d’un tableau célèbre. » La toile aux dimensions inhabituelles sortait peu à peu de sa solitude de lin. Klimt l’avait recouverte d’une ample couche d’or mat, au cuivré profond, d’une densité puissante propre à accueillir le motif. Il se souvenait des fonds des fresques de Ravenne et des coupoles de San Marco et de Torcello, tous dorés eux aussi, aptes à recevoir.
L’or comme un ciel offert à toutes les promesses, disait-il. Car de lui naîtrait l’objet même du tableau… » Le Baiser de Klimt est devenu le tableau de tous les records : le plus connu du XXe siècle, le plus admiré, le plus copié, le plus » marchandisé « … Mais que sait-on de sa création ? Et surtout, quel sens Klimt a-t-il voulu donner à son chef-d’oeuvre ?
« Le Bal » de Diane Peylin aux Éditions Héloïse d’Ormesson, 192 p.
Robin, Rosa, Jeanne et les autres.
» Il y a des jours où le temps s’arrête pour une longue respiration. Laissant naître des bulles d’air sous le crâne. Des jours entre parenthèses où les draps blancs des fantômes ne couvrent plus le regard des vivants « .
Au coeur de l’été, dans un village du sud-est, Robin rejoint sa femme, sa fille et sa mère dans la maison familiale. Dans ce lieu gorgé de souvenirs, il va tenter de se réapproprier son corps meurtri après une longue maladie. Mais les blessures que l’on voit sont rarement les plus profondes. Au cours de ces semaines caniculaires, des tensions apparaissent à l’ombre du mûrier. L’heure est venue pour chacun d’oser dire les présences invisibles qui les ont éloignés les uns des autres.
« Reprendre pied » de Bénédicte Belpois chez Gallimard, 160 p.
À la mort de sa mère, Paloma hérite d’une maison abandonnée, chargée de secrets au pied des montagnes cévenoles. Tout d’abord décidée à s’en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s’installer dans la vieille demeure et de la restaurer. La rencontre de Jacques, un entrepreneur de la région, son attachement naissant pour lui, réveillent chez cette femme qui n’attendait pourtant plus rien de l’existence bien des fragilités et des espoirs.
« Remords » de Luis Ruffato aux Éditions Métailié, 240 p., traduction de Hubert Tézenas.
Après 20 ans d’absence, Oséias décide revenir dans sa ville natale, au centre du Minas Gerais, pour tenter de retrouver son identité. On le suit pendant 6 jours, il va revoir ses frères et sœurs, rencontrer d’anciens condisciples et de vieilles connaissances locales. L’ombre du suicide de sa jeune sœur et l’impossibilité de toute communication avec ceux qu’il retrouve accompagnent ses tentatives de renouer avec le passé au sein d’une société où les liens des familles émigrées italiennes et leur chaleur, dont il a la nostalgie, ont été détruits au fil du déclin économique. Il n’y a plus de familles, les individus se sont dispersés à travers le pays. Et les différentes classes sociales ne peuvent plus dialoguer, elles sont devenues « des planètes errantes » prêtes à entrer en collision et à se détruire.
« L’enfant caché » de Roberto Ando aux Editions Liana Lévi, 208 p., traduction de Jean-Luc Defromont.
Quelle que soit notre vie, un imprévu peut la bouleverser à tout jamais. Pour Gabriele Santoro, professeur de piano, cet imprévu s’appelle Ciro, un garçon de dix ans qui surgit un jour de derrière son canapé. Comment est-il entré ? Pourquoi se cache-t-il dans son appartement ? Malgré lui, qui a délibérément choisi une solitude dans laquelle musique et poésie occupent une place privilégiée, il est très vite appelé à jouer un rôle de protecteur. Plus même, de père. Et ce rôle comporte des dangers certains, surtout dans cette partie malfamée de Naples où il vit depuis qu’il a quitté les beaux quartiers. Sans parler du danger qui accompagne la difficile remise en question de soi-même et des choix opérés dans son existence.
« L’envers de l’été » de Hajar Azell chez Gallimard, 176 p.
Dans la grande maison familiale au bord de la Méditerranée, Gaïa vient de mourir. May, sa petite-fille, qui a grandi en France, éprouve le besoin de passer quelques mois dans la maison avant sa mise en vente, en dehors de la belle saison. Elle y découvre, en même temps que la réalité d’un pays qu’elle croyait familier, le passé des femmes de sa lignée. En particulier celui de Nina, la fille adoptive de Gaïa, tenue écartée de l’héritage. Le paradis de son enfance se révèle rempli de blessures gardées secrètes.
2. Littérature noire
« Disparues » de S.J. Watson chez Sonatine, 448 p., traduction de Sophie Aslanides.
Traumatisée par son passé, Alex Young souffre d’amnésie partielle. Pour mieux se reconstruire, elle se consacre corps et âme à sa nouvelle vie de réalisatrice. Après un documentaire sur les prostituées d’Amsterdam, elle est de retour en Angleterre avec un nouveau projet : montrer la vie quotidienne d’une petite ville durement frappée par la crise. Blackwood Bay, où elle a vécu quand elle était jeune, semble l’endroit idéal. Hier cité touristique florissante de bord de mer, c’est aujourd’hui une ville fantôme, hantée par la disparition d’une adolescente dix ans plus tôt. Alors qu’elle essaye d’en savoir plus sur cette étrange histoire, Alex va se heurter à un mur de secrets et de non-dits. Elle va devoir raviver la mémoire collective, tout autant que ses souvenirs enfouis, pour enfin lever le voile sur une vérité qui laissera le lecteur sans voix.
« L’île interdite » de James Rollins chez Fleuve Noir Editions, 480 p., traduction de James Clément.
Au large des côtes du Brésil, une équipe de scientifiques découvre une île où toute vie a été éradiquée par une espèce inconnue et extrêmement dangereuse. Avant d’avoir pu rapporter leur découverte, ils sont tous éliminés par une force mystérieuse. Seul un expert des créatures venimeuses en réchappe. Mais face à une espèce qui s’adapte à son environnement au risque de devenir de plus en plus incontrôlable, le commandant Gray Pierce et son équipe vont devoir affronter leurs plus grandes peurs pour éviter que le monde que nous connaissons soit entièrement détruit.
« Au tournant de minuit » de Minette Walters eux Editions Robert Laffont, 432 p., traduction d’Odile Demange.
La suite des « Dernières heures » – Voir mon article sur les sorties poche de la semaine du 5 avril 2021.
Une pandémie. Un confinement médiéval. D’une poignée de gens dépendent la survie et la liberté de milliers d’hommes. A l’aube de l’an 1349, la peste noire continue de ravager l’Angleterre. Dans le Dorsetshire, les gens de Develish, toujours en quarantaine, se demandent s’ils sont les seuls survivants. Guidés par Lady Anne, ils attendent, sachant que lorsque les réserves de nourriture viendront à manquer, ils devront quitter le domaine.
Mais où trouveront-ils refuge au-delà des douves ? Accompagné de cinq jeunes hommes, le courageux serf Thaddeus Thurkell va oser se confronter à la terrible réalité. Avec Lady Anne, il va imaginer une ruse pour affranchir les paysans de Develish. Face à eux, un prêtre et deux régisseurs cherchent à tout prix à conserver les bénéfices que leur a apportés la peste noire. La sécurité des habitants du domaine s’en trouve menacée…
« Les trois font la paire » de Martha Grimes aux Presses de la Cité, nombre de pages non communiqué, traduction de Nathalie Serval.
Au large de la Cornouailles, sur l’île de Bryher, deux fillettes découvrent le corps sans vie d’une touriste française dans la baie de l’Enfer. Le commissaire Brian Macalvie est envoyé sur place. Au même moment, dans un pub, Richard Jury, iconique limier de Scotland Yard, partage un verre avec Tom Brownell, un détective de légende connu pour avoir résolu toutes ses affaires, sauf une – celle de la mort de sa propre fille.
Dans les semaines qui suivent, les meurtres se succèdent : un homme est tué par balle chez les Summerston, une famille d’aristocrates du Northamptonshire.
Puis une troisième victime est retrouvée dans la cathédrale d’Exeter. Jury, Macalvie et Brownell, étrange cortège de rois mages, décident alors de faire équipe pour démêler les fils d’une intrigue imprégnée de mélancolie…
« Le cercle des rêveurs éveillés » de Olivier Barde-Cabuçon chez Gallimard – Série Noire, 512 p.
Paris dans les années 1920. Le psychanalyste Alexandre Santaroga demande à Varya, exilée russe, d’enquêter sur le Cercle des rêveurs éveillés qu’il soupçonne d’être à l’origine du suicide d’un de ses patients. Gabriel de la Biole, aristocrate et ancien combattant traumatisé, s’est tranché la gorge. Les tensions internationales et la montée du fascisme ne seraient pas étrangères à son geste.
« Frakas » de Thomas Cantaloube chez Gallimard – Série Noire, 432 p.
Paris, 1962. Luc Blanchard enquête sur un groupuscule soupçonné d’être un faux nez des services secrets, impliqué dans l’assassinat à Genève, deux ans plus tôt, d’un leader de l’Union des populations du Cameroun. Une piste conduit le jeune journaliste à Yaoundé, mais il met son nez où il ne devrait pas et devient la cible du gouvernement local et de ses conseillers de l’ombre français.
Avec l’aide de son ami Antoine et d’un ancien barbouze, il va tenter de s’extraire de ce bourbier pour faire éclater la vérité.
Frakas nous plonge dans un événement méconnu du début de la Ve République : la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la quasi-indifférence générale et donné naissance à ce qu’on appellera plus tard la « Françafrique ».
« Le silence des bois » de Maureen Martineau aux Editions de L’Aube Noire, 160 p.
Haute-Mauricie, Québec. Le train avance lentement entre lacs et forêts. À la gare de Rapide-Blanc, la vieille Mikona Awashish en descend pour rejoindre sa fille, qui l’attend sur le quai. Par la fenêtre du wagon, l’agent de protection de la faune André Chillas épie les deux Atikamekw, persuadé qu’elles sont là pour braconner. Mais c’est à un autre type de chasse que les femmes ont l’intention de s’adonner. Et elles entraîneront dans leur sombre dessein la jeune Lorie, venue se recueillir au bord du lac à Matte, sur le site de camping où sa mère a été assassinée l’été précédent. Un paradis où, la nuit venue, rôdent toutes sortes de prédateurs…
« Les noyés du Clain » de Thibaut Solano aux Éditions Robert Laffont – La Bête Noire, 416 p.
Simon, étudiant à la fac de Poitiers, entre comme pigiste à L’Echo, le journal local, pour payer ses études. Pendant des mois, il couvre les kermesses et les inaugurations. Jusqu’au jour où le corps d’un jeune homme est découvert dans le Clain, la rivière qui traverse la ville.
Simon se lance avec passion dans l’enquête. Il interroge tous les témoins. Chacun y va de sa théorie sur les coupables : un gang de voleurs d’organes ou un tueur en série… Mais Simon découvre que plusieurs étudiants sont morts dans des circonstances étranges. Rites sacrificiels ? Jeux de rôle ou urbsex qui auraient mal tourné ? Les légendes brouillent le réel, Simon ne peut plus démêler le vrai du faux.
Et bientôt, on cherche à le faire taire.
« Ne la quitte pas du regard » de Claire Allan aux Editions de L’Archipel, 384 p., traduction de Nicolas Porret-Blanc – Vous pouvez retrouver ma chronique en ligne.
Lien vers ma chronique : https://musemaniasbooks.be/2021/04/17/chronique-ne-la-quitte-pas-du-regard-de-claire-allan-thriller-domestique/
« Ne crois pas tout ce qu’il raconte » : un simple mot laissé dans son casier à l’hôpital, et c’est le doute qui s’insinue dans l’esprit d’Eli, une infirmière enceinte de sept mois. Simple plaisanterie de mauvais goût ou véritable avertissement ?
Le message fait-il allusion à son mari, Martin, qu’elle sent plus distant depuis sa grossesse ? Un deuxième message lui parvient bientôt, plus explicite mais surtout plus inquiétant… Puis les menaces se précisent…
Dans l’ombre, depuis tout ce temps, quelqu’un semble l’épier. Quelqu’un qui souhaite plus que tout devenir mère… et le rester.
« La belle suicidée d’Aoyama » de Maïko Kato aux Editions du Seuil – collection Cadre Noir, 368 p., traduction non communiquée.
Tokyo, 2022. Le cadavre d’un journaliste, Shoji Kurita, est retrouvé dans un appartement inoccupé par le capitaine Yoshida et le lieutenant Kanda. L’autopsie révèle un corps prématurément vieilli, incompatible avec le jeune âge de la victime. Tandis que les deux enquêteurs rencontrent son voisin, Shunji Hasegawa, commercial chez Cellvie, dont le président était au cœur des investigations du journaliste, l’ex-compagne du mort est embauchée par le gros fabricant de compléments alimentaires anti-âge japonais. Entre-temps, Haruma Kanda sauve du suicide Yuki Nakatani, l’une des héritières dudit empire pharmaceutique ; une amulette bouddhique, vestige d’un crime ancien, réapparaît. Et si le passé enténébrait cette affaire ultra-sensible ?
Commence pour Yoshida et Kanda une plongée dans les ramifications de Cellvie et de l’association Next Youth, entre secrets enterrés et pratiques eugénistes, sur fond d’élection d’un nouveau Premier ministre.
« Pékin 2050 » de Hong Wei Li aux Editions Philippe Picquier, 272 p., traduction de Lim Pierre-Mong.
Pékin 2050 : les téléphones, les ordinateurs, Internet ont été remplacés par une nouvelle technologie qui permet aux humains de se connecter directement dans une « Communauté de Conscience » grâce à une puce implantée dans le cerveau. A la tête de ce bouleversement des rapports humains, une entreprise : Empire & Culture, et un homme, qu’on appelle l’Empereur.
Ce matin-là, une information de niveau rouge tourne en boucle dans le flux des nouvelles : l’écrivain Yuwen Wanghu, tout juste nommé prix Nobel de littérature, s’est suicidé. Intrigué par les mystères entourant cette mort, son ami Li Pulei se lance dans une enquête.
Mais quel rôle Pulei joue-t-il vraiment dans cette vaste entreprise de manipulation des individus ? Peut-être pas celui qu’il croit.
Ce captivant roman d’anticipation s’empare d’un sujet très actuel, le cybercontrôle exercé en Chine, et pousse à leurs conséquences ultimes les dérives possibles d’un système de communication numérique globale.
« Insectes » de Min-hye Zang aux Editions Matin Calme, 279 p., traduction de Jihyun Kwon et Remi Delmas.
Un scarabée. Qui jette ses reflets émeraude sous le soleil quand l’inspecteur le sort intact du conduit auditif de la petite fille. La petite fille dont le cadavre desséché vient d’être retrouvé dans la broussaille d’un jardin peu entretenu au milieu des immeubles. Trois ans que la police la recherchait. Un suspect est vite appréhendé, Da-in, un adolescent, livreur de journaux qui élève des milliers d’insectes dans le taudis où il vivote avec un copain, lui aussi enfant des rues, abandonné.
Da-in serait un récidiviste, il aurait tué sa mère et sa soeur et aurait déjà utilisé les corps pour y élever ses petits compagnons nécrophages. Alors, ce scarabée, est-ce la signature macabre d’un gamin psychopathe ? Si tous semblent le penser, une personne ne peut y croire : la mère de la petite fille assassinée. Qui va suivre le chemin des insectes vers la vérité.
« Chasseurs de sorcières » de Max Seeck aux Editions Michel Lafon, 445 p., traduction de Martin Carayol.
Longue robe noire, visage déformé par un rictus hideux, la mise en scène du meurtre de Maria Koponen est l’exacte reproduction d’un rituel macabre imaginé par son mari, Roger Koponen, dans l’un de ses romans.
Mais tandis qu’il se rend à Helsinki pour répondre aux questions des enquêteurs, l’écrivain disparaît brutalement dans un accident de voiture.
Chargée de traquer des tueurs qui tentent de faire revivre l’Inquisition, la capitaine de police Jessica Niemi ne tarde pas à découvrir que tout la ramène aux intrigues de Koponen.
3. Documents & essais
« L’école hors de la République » d’Anna Erelle et Jacques Duplessy aux Éditions Robert Laffont, 306 p.
Pendant plus d’un an, Anna Erelle et Jacques Duplessy ont enquêté sur un phénomène méconnu de l’opinion et de plus en plus embarrassant pour les pouvoirs publics : la multiplication d’établissements scolaires qui passent sous les radars de l’Éducation nationale. Si, depuis Jules Ferry, l’instruction est obligatoire en France, envoyer son enfant à l’école ne l’est pas, du moment qu’un enseignement lui est dispensé. Or cette tolérance jusqu’ici marginale devient, à mesure que la peur du communautarisme grignote notre pays, un vrai problème de société : » écoles en ligne » et structures clandestines sont en plein essor.
Outre le sujet explosif de l’école à la maison, ce livre, fruit d’une enquête de terrain extrêmement documentée, dévoile l’univers protéiforme de cet enseignement parallèle. On y découvre de nombreux adeptes des pédagogies alternatives. Mais aussi les promoteurs de l’islam radical, théologiquement et financièrement appuyés par l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie. D’autres qui relaient des thèses complotistes ou des récits fondamentalistes de la création de l’univers. D’autres encore qui flirtent avec des pédagogies aux relents d’extrême droite.
Bien loin du modèle laïc inspiré des Lumières qui fonde notre République.
« Contre Hitler : Le destin de Hans Litten » de François Guéroult aux Editions Infimes, 170 p.
En 1931, Hans Litten est un jeune avocat Berlinois encore inconnu du grand public mais déjà convaincu de sa mission : révéler l’horreur du projet nazi. Il a alors l’audace, lors d’un procès impliquant des SA, de convoquer à la barre un certain Adolf Hitler.
Malgré l’important retentissement médiatique de cette affaire, l’Allemagne resta sourde à l’avertissement. Mais la démonstration fut si brillante qu’Hitler sortit éreinté et ridiculisé de l’audience, au point de ne jamais oublier l’affront : Hans Litten le payera de sa vie.
« Et nous sommes revenus seuls » de Lili Keller-Rosenberg aux Editions Plon, 144 p.
Pendant des années, nous ne parlons pas à la maison de nos nombreux mois de déportation, d’inhumanité dans les camps. Nous avons le sentiment que nous ne pouvons raconter à personne cet enfer, ces souffrances quotidiennes, cette vie de bêtes battues que nous avons menée pendant près de deux ans. Nous sommes traumatisés. Les rares fois où nous essayons de l’évoquer, on ne nous croit pas. N’être pas crus nous blesse terriblement. Longtemps, nous nous sommes tus.
4. Jeunesse
« L’envol » de Kryie Mccauley aux Editions Pocket Jeunesse, 416 p., traduction de Virginie Cantin.
Leigh parviendra-t-elle à se sauver et à sauver ses petites sœurs ?
Des milliers de corbeaux envahissent la petite ville d’Auburn, en Pennsylvanie, mais Leigh n’y prête aucune attention. Pour elle, la menace provient des crises terrifiantes de son père. Sa priorité : protéger ses deux petites sœurs coûte que coûte. Heureusement, un rayon de soleil éclaire ce sombre tableau : le beau Liam, différent des autres garçons, semble être le seul à comprendre Leigh. Avec son aide, elle va élaborer un plan pour mettre en sûreté sa famille. Mais son temps est compté : dans moins d’un an, elle devra partir pour l’université.
A partir de 13 ans.
9 avril 2021
Littérature noire
« Tu joues, tu meurs! » de Yannick Provost aux Editions La Jouanie, 328 p.
Un groupe de jeunes gamers participe à un tournoi de jeu stratégique organisé par l’agence Clean-Planet. Mais le Chanoine, à la tête de cette société, vise le contrôle total du monde informatique. Dérangé par la maîtrise techniquedes jeunes gens, il charge ses associés de les éliminer un par un, en particulier Fantine. Cette dernière se retrouve secondée par un ancien sniper.