Plusieurs d’entre vous m’ont montré leur engouement pour mon premier article au sujet des sorties littéraires. Je vous en remercie d’ailleurs 🙂 Toutefois, certains m’ont posé la question de savoir si je n’allais que me consacrer aux sorties « broché ». J’ai eu envie de répondre que non car je peux comprendre que payer 25 euros pour une nouveauté, c’est un budget et surtout, parce qu’il n’est pas possible de connaître toutes les nouveautés et les sorties « poche » sont un bon moyen de découvrir ceux qu’on n’a pas forcément vu passer lors de leurs sorties « broché ».
Comme pour les sorties « broché », cet article n’est que mon humble travail de recherches. Je reprendrai les livres qui me font envie mais aussi ceux pour lesquels vous pouvez déjà retrouver ma chronique sur le blog. Je m’inspirerai des trois grandes maisons d’édition en format poche que sont Le Livre de Poche, Pocket et J’ai Lu mais également des Editions de l’Archipel (avec Archipoche) et de Harper Collins (avec Harper Collins Poche).
N’hésitez pas à me faire part de vos remarques et/ou suggestions 🙂
07 & 08 avril 2021
Littérature blanche
« Il est juste que les forts soient frappés » de Thibault Bérard chez J’ai Lu, 320.
Lorsque Sarah rencontre Théo, l’amour les court-circuite. Elle, l’écorchée vive, la punkette, se laisse convertir au bonheur par ce garçon aux airs de lutin, fou de Capra et de Fellini. Dans le tourbillon joyeux de leur jeunesse, de leurs amis et de leurs passions, naît Simon, puis Camille. Mais très vite, comme si leur allégresse avait provoqué la colère de l’univers, les médecins détectent à Sarah un cancer qui progresse à une vitesse alarmante. On leur annonce un combat sans trêve. Refusant de céder au désespoir, le couple choisit de s’y lancer à corps perdu, comme dans une extraordinaire croisade dont leur courage et leur amour seraient les complices.
« Mon coeur contre la terre » d’Eric de Kermel chez J’ai Lu, 320 p.
Écologue passionnée, Ana analyse l’impact des activités humaines sur l’environnement et la biodiversité. Mais le jour où elle commet une grave erreur, ses convictions vacillent et elle décide de quitter sa vie parisienne pour rejoindre la vallée de la Clarée, où elle a grandi. Hébergée dans le refuge tenu par son oncle, Ana retrouve peu à peu goût à la vie, entre les hauts sommets de son enfance et ses amis de toujours.
Apaisée, la jeune femme s’interroge : qu’a-t-elle fait de ses rêves d’enfant ? Comment incarner cette harmonie entre homme et nature à laquelle elle aspire ? Et si ce retour aux sources était aussi l’occasion d’un retour à soi et aux autres ?
« L’été meurt jeune » de Mirko Sabatino chez J’ai Lu, 320 p., traduction de Lisa Caillat.
Été 1963, dans un village des Pouilles. Primo, Mimmo et Damiano, trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils le peuvent dans les ruelles écrasées de soleil de leur quartier. La vie n’est pas simple pour ces amis inséparables dans une Italie pauvre et conservatrice où les pères dictent leurs lois. Et lorsqu’ils quittent leur foyer, c’est pour se trouver confrontés à une bande d’ados qui s’amuse à les tourmenter et à les humilier…
Seulement, cet été-là, les trois garçons décident de ne plus se laisser faire. Ni par ces imbéciles d’ados ni par personne d’autre. Ils font un pacte, un pacte de sang, mais ils ignorent alors qu’un terrible engrenage vient de s’enclencher, qui précipitera la fin de l’été et de leur enfance.
« Va où le vent te berce » de Sophie Tal Men chez Le Livre de Poche, 288 p.
Lien de ma chronique : https://musemaniasbooks.be/2020/05/31/2196/
En intégrant une association de bénévoles à l’hôpital, Gabriel devient berceur de bébés. Anna, jeune médecin meurtrie, s’apprête à mettre au monde, seule, son premier enfant. Chacun de ces deux êtres blessés a son propre combat à mener, un fossé les sépare, et pourtant leur rencontre va tout changer.
Et si, ensemble, ils apprenaient à se reconstruire ? À vaincre leurs peurs et à affronter les fantômes du passé ?
« L’ami » de Sigrid Nunez chez Le Livre de Poche, 240 p., traduction de Mathilde Back.
Écrivaine et professeure à l’université vivant dans un minuscule appartement new-yorkais, la narratrice est contactée par la troisième épouse de son meilleur ami récemment décédé. Celle-ci lui demande la faveur de prendre son chien Apollon. Malgré sa préférence pour les chats et l’interdiction des animaux stipulée dans son bail, elle accepte. La cohabitation avec Apollon, grand danois vieillissant de la taille d’un poney, s’annonce riche en surprises.
« Nous sommes l’étincelle » de Vincent Villemot chez Pocket, 544 p.
Trente-six ans plus tôt, dégoûtée d’un monde où elle n’avait plus sa place, une partie de la jeunesse a fait sécession. Loin de la Ville sous surveillance, une poignée d’entre eux a choisi la nature, la cabane – la vie sous les arbres. Utopie ? Peut-être…
2061, Forêt du D., Dordogne. Ils sont trois enfants sauvages – chasseurs, pêcheurs, loups parmi les loups. Arrachés à leurs parents par une troupe de braconniers, Montana, Dan et Judith vont devoir survivre à tout prix. Et sous la cendre des illusions, raviver l’étincelle…
« Et la vie reprit son cours » de Catherine Bardon chez Pocket, 384 p.
Chaque jour, Ruth se félicite d’avoir écouté sa petite voix intérieure : c’est bien en République dominicaine qu’il lui fallait poser ses valises. Chez elle. Il suffit de regarder sa fille Gaya pour en être sûre. À la voir faire ses premiers pas et grandir aux côtés de ses cousines, elle se sent sereine, apaisée. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth – tout comme Arturo et Nathan – sème les graines de sa nouvelle vie, loin des bouleversements de son époque : Guerre des Six-Jours, assassinat de Martin Luther King, chute de Salvador Allende… Jusqu’au jour où Lizzie, son amie d’enfance, revient à Sosúa dans des conditions douloureuses…
« Le huitième soir » d’Arnaud de La Grange chez Folio, 192 p.
À Dien Bien Phu, un lieutenant de vingt-six ans lutte pour sa survie. Entre deux bombardements, le silence est assourdissant. Lui reviennent alors les échos de son passé, qu’il a fui pour se retrouver au coeur de cet enfer. Reverra-t-il un jour Marie, sa fiancée à qui il a menti ? Le souvenir des derniers jours de sa mère cessera-t-il de le hanter ? Peut-il épuiser sa peine ?
Au-delà de la guerre, son histoire est celle d’un homme en quête de sens. Mais aussi un hymne à la fraternité humaine et à la vie.
2. Littérature noire
« Doggerland 1 – Faux pas » de Maria Azdolfsson chez J’ai Lu, 384 p., traduction d’Anna Postel.
C’est le lendemain de la grande fête de l’huître à Heimö, l’île principale du Doggerland. L’inspectrice Karen Eiken Hornby se réveille dans une chambre d’hôtel avec une gueule de bois légendaire, et, à son grand désarroi, au côté de son chef, avec qui les relations ne sont pas au beau fixe.
Au même moment, une femme est découverte assassinée. Karen est chargée de l’enquête, qui se révèle on ne peut plus délicate quand elle découvre que son supérieur a été marié à la victime. S’il est, à ce titre, le premier suspect, hors de question pour l’inspectrice de l’innocenter, au prétexte de ce faux pas…
« Champ de tir » de Linwood Barclay chez J’ai Lu, 416 p., traduction de Renaud Morin.
La petite ville de Promise Falls est en ébullition. C’est d’abord un jeune homme ahuri qui débarque dans le bureau de l’inspecteur Duckworth en prétendant avoir été kidnappé et passé à tabac. Sur son dos, un tatouage l’accuse d’être un meurtrier.
Et puis il y a l’affaire Jeremy Pilford, un gosse de riche arrogant, soupçonné d’avoir écrasé une jeune fille. Acquitté au tribunal, l’adolescent se retrouve lynché dans les médias et harcelé par une meute d’anonymes.
Qui sont ces bons redresseurs de torts, rassemblés sur les réseaux sociaux ? Quelles sont leurs intentions ? Pour Barry Duckworth et Cal Weaver, il est temps de faire prévaloir la justice.
« Francesca » de Lina Bengtsdotter chez Le Livre de Poche, 480 p., traduction d’Anna Gibson.
Lien de ma chronique: https://musemaniasbooks.be/2021/01/10/chronique-francesca-de-lina-bengtsdotter-thriller/
Charlie Lager espérait ne plus avoir à revenir à Gullspång, la petite ville où elle a grandi. Mais voici qu’une affaire non résolue refait surface : une trentaine d’années plus tôt, Francesca, seize ans, avait quitté la propriété familiale sans laisser de trace. Quelque chose dans cette histoire préoccupe Charlie, qui ne tarde pas à faire des rêves étranges.
Lorsque son amie d’enfance, Susanne, que son mari vient de quitter, lui demande de la soutenir, Charlie la rejoint aussitôt. Elle embarque avec elle ses cauchemars et les questions sans réponse sur la disparition de Francesca. Rapidement, elle est confrontée au silence de ceux qui n’apprécient pas qu’on vienne déterrer les vieux dossiers.
« Que les ombres passent aux aveux » de Cédric Lalaury chez Le Livre de Poche, 416 p.
Après un drame personnel, Jessie décide de retourner vivre chez son grand-père. Alors que le vieil homme vient de mourir, elle trouve dans sa boîte aux lettres une enveloppe contenant des documents. Ceux-ci évoquent Keowe, terre de leurs racines, dont il ne parlait jamais. Pourquoi lui adresser aujourd’hui ces coupures de journaux consacrées à un massacre familial perpétré des décennies plus tôt ? Un riche industriel de la région, M. Webson, avait tué sa fille et sa femme avant de se suicider. Son fils cadet, Toby, n’a jamais été retrouvé. Or Mme Lamar, l’ancienne gouvernante de la famille, affirme l’avoir récemment reconnu. L’Enfant perdu d’Eden Woods serait-il de retour ? Troublée, Jessie part enquêter sur place.
« Piège conjugal » de Michelle Richmond chez Pocket, 592 p., traduction de Karine Lalechère.
Le jour de leur mariage, Alice et Jake reçoivent un cadeau hors normes : une adhésion au Pacte, un club très sélect. Son rôle ? Garantir à ses membres un mariage heureux et pérenne, moyennant quelques règles de conduite, dont une essentielle : ne parler du Pacte à personne. Tout à leur bonheur Alice et Jake signent sans hésiter. Jusqu’au jour où l’un d’eux contrevient au règlement. Le rêve vire au cauchemar. Mais l’adhésion au Pacte, c’est comme le mariage : pour le meilleur… et pour le pire.
« Les dernières heures » de Minette Walters chez Pocket, 752 p., traduction non communiquée.
Mois de juin de l’an 1348 : une terrible épidémie s’abat sur le Dorset et décime peu à peu les habitants. Nobles et serfs meurent par milliers.
Quand la Mort Noire frappe Develish, Lady Anne a l’audace de nommer un esclave comme régisseur. Ensemble, ils décident de mettre le domaine en quarantaine pour le protéger. Tous les serfs viennent s’établir sur les terres situées à l’intérieur des douves.
Bientôt, les stocks de vivres s’amenuisent et des tensions montent car l’isolement s’éternise. Les villageois craignent pour leur sécurité lorsqu’un événement terrible menace cet équilibre fragile. Les gens de Develish sont en vie, mais pour combien de temps encore ? Et que découvriront-ils quand le temps sera venu pour eux de passer les douves ?
« La seconde épouse » de Rebecca Fleet chez Pocket, 400 p., traduction de Cécile Ardilly.
Alex rencontre Natalie et elle change sa vie. Après la mort tragique de sa première femme, mère de sa fille Jade, maintenant adolescente, ce second amour lui donne à nouveau la chance de construire une vie de famille unie. Mais ce bonheur naissant se brise lorsque sa maison est ravagée par les flammes. Jade soutient qu’elle a vu un homme s’introduire chez eux le soir de l’incendie. Natalie affirme au contraire qu’elles étaient seules. Alex doit alors faire un choix impossible : croire sa fille ou croire sa nouvelle femme.
Et si cette dernière ne lui avait pas tout raconté sur son passé ?
« La preuve ultime » de Peter James chez Pocket, 736 p., traduction de Raphael Dedourge.
Le journaliste d’investigation Ross Hunter a failli ne pas répondre à l’appel qui allait changer sa vie, et l’avenir de l’humanité pour toujours. Au bout du fil, un certain Harry Cook, ancien professeur d’histoire de l’art, lui demande de l’aider à révéler au monde sa récente découverte : la preuve irréfutable de l’existence de Dieu. Peu après avoir accepté la mission, Ross trouve le chercheur assassiné dans son appartement, ainsi que trois mystérieuses coordonnées géographiques. Décidé à honorer la dernière volonté de Cook, Ross se lance alors dans la quête de cette preuve ultime, au risque d’être éliminé avant d’atteindre son but.
Car menacer les grandes religions n’est pas sans danger…
3. Documents & essais
« Les enfants du dernier salut » de Colette Brull-Ulmann (avec Jean-Christophe Portes) chez Le Livre de Poche, 288 p.
En 1942, Colette a vingt-deux ans et est étudiante en médecine à l’hôpital Rothschild de Paris. Mais c’est plutôt l’antichambre de l’enfer puisque les Juifs qui passent par cet établissement sont ensuite déportés. Si personne ne sait vraiment ce qui les attend, on connaît l’horreur du transport, entassés pendant des jours dans des wagons sans eau ni vivres. Face à l’atrocité de la situation, Colette intègre un réseau d’évasion qui truque les registres ou déclare décédés des nourrissons que l’on fait sortir en passant par la morgue… Malgré les soupçons des nazis et plusieurs arrestations, des centaines d’enfants échappent ainsi à la déportation et aux camps de la mort. Dernier membre vivant de ce réseau, Colette témoigne dans ce document essentiel.
« Le berceau des dominations » de Dorothée Dussy chez Pocket, 416 p.
Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c’est une grande sœur avec sa petite sœur. Dans cette anthropologie de l’inceste, Dorothée Dussy se penche sur les mécanismes complexes par lesquels l’inceste est couramment pratiqué dans l’intimité des foyers français.
À la faveur du réel, et de la banalité des abus sexuels commis sur les enfants, l’inceste se révèle structurant de l’ordre social. Il y apparaît comme un outil de formation à l’exploitation et à la domination de genre et de classe. Cinq ans d’enquête ethnographique sont restitués dans ce livre : un voyage subversif au cœur de familles que rien, ou presque, ne distingue des vôtres.