La journée du mercredi 7 avril proposant de très nombreuses parutions, cet article sera exclusivement consacré à ladite date. Les parutions du 8 et 9 avril prendront place dans un autre article.
Littérature blanche
« La princesse au petit moi » de Jean-Christophe Ruffin, chez Flammarion, 352 p.
Alors qu’il pense pouvoir couler des jours heureux à Paris, en attendant une nouvelle affectation dans un pays qu’il espère le moins chaud et désertique possible, Aurel Timescu reçoit la visite d’un émissaire du Starkenbach, un micro-état européen niché dans les Alpes.
Le Prince a entendu parler de ses talents d’enquêteur et compte sur son aide dans une troublante affaire de disparition: la disparue n’est autre que la princesse du Starkenbach elle-même, souveraine en titre de la principauté. Sans monarque, le petit Etat court à sa perte; Aurel est l’ultime recours d’un prince consort aux abois. Assuré de mener son enquête dans des conditions des plus confortables, il se lance dans une traque à rebondissements qui le mènera du petit paradis fiscal jusqu’en Corse, en passant par Paris.
Loin des contrées exotiques dont il est coutumier, mais aidé cette fois par une acolyte aussi téméraire que passionnée, le Consul Timescu confirme, s’il le fallait, qu’il est meilleur détective que diplomate.
« L’oiseau bleu d’Ezroum » de Ian Manook, chez Albin Michel, 544 p.
L’odyssée tragique et sublime de deux petites filles rescapées du génocide arménien.
1915, non loin d’Erzeroum, en Arménie turque. Araxie, dix ans, et sa petite soeur Haïganouch, six ans, échappent par miracle au massacre des Arméniens par les Turcs. Déportées vers le grand désert de Deir-ez-Zor et condamnées à une mort inéluctable, les deux fillettes sont épargnées grâce à un médecin qui les achète comme esclaves, les privant de leur liberté mais leur laissant la vie sauve.
Jusqu’à ce que l’Histoire, à nouveau, les précipite dans la tourmente. Séparées, propulsées chacune à un bout du monde, Araxie et Haïganouch survivront-elles aux guerres et aux trahisons de ce siècle cruel ? Trouveront-elles enfin la paix et un refuge, aussi fragile soit-il ?
« Il n’est pire aveugle » de John Boyne aux Editions JC Lattès, 380 p., traduction de Sophie Aslanides.
Propulsé dans la prêtrise par une tragédie familiale, Odran Yates est empli d’espoir et d’ambition. Lorsqu’il arrive au séminaire de Clonliffe dans les années 1970, les prêtres sont très respectés en Irlande, et Odran pense qu’il va consacrer sa vie au « bien ».
Quarante ans plus tard, la dévotion d’Odran est rattrapée par des révélations qui ébranlent la foi du peuple irlandais. Il voit ses amis jugés, ses collègues emprisonnés, la vie de jeunes paroissiens détruite, et angoisse à l’idée de s’aventurer dehors par crainte des regards désapprobateurs et des insultes.
Mais quand un drame rouvre les blessures de son passé, il est forcé d’affronter les démons qui ravagent l’Église, et d’interroger sa propre complicité.
« Le parc à chiens » de Sofi Oksanen aux Editions Stock, 540 p., traduction par Sébastien Cagnoli.
Helsinki, 2016. Olenka, assise sur un banc dans un jardin public, observe un couple et leurs deux enfants en train de jouer avec leur chien. Une femme vient s’asseoir à ses côtés. Olenka sursaute : malgré les années, elle la reconnaîtrait entre mille. Après tout, Olenka n’a-t-elle pas ruiné la vie de cette femme, sa soi-disant amie ? Et cette dernière est sans doute ici pour lui rendre la pareille.
Elle seule connaît la vérité sur ce qu’a fait Olenka, d’où elle vient et de qui elle se cache. Malgré tout, pendant un court instant, les voici à nouveau réunies, spectatrices impuissantes de la vie qu’elles auraient pu avoir, si elles avaient fait d’autres choix.
« La chasseresse » de Kate Quinn aux Editions Hauteville, 704 p., traduction d’Agnès Jaubert.
1944. L’Union Soviétique est le seul pays possédant une escadrille de femmes bombardiers. L’intrépide Nina Markova et ses compagnes, les « Sorcières de la Nuit », défendent le ciel contre les nazis. Mais quand Nina s’écrase en territoire ennemi et se trouve confrontée à une impitoyable meurtrière, sa vie ne tient qu’à un fil.
Hanté par les horreurs de la guerre, le journaliste anglais Ian Graham se lance dans la traque des criminels de guerre nazis. Une dangereuse cible persiste néanmoins à l’esquiver. Une tueuse connue sous le nom de « La Chasseresse » – et seule Nina, une des rares à avoir réussi à lui échapper, peut servir d’appât.
Dans le Boston d’après-guerre, Jordan McBride accueille sa nouvelle belle-mère. Or, en se plongeant dans le passé de cette femme mystérieuse, elle y découvre une multitude de sombres secrets. Et un danger manifeste.
« Que rien ne tremble » d’Anne-Sophie Brasme chez Fayard, 252 p.
Sylvia est la maman de Colombe. Malgré ce prénom choisi pour la paix qu’il inspire, Colombe n’est pas l’enfant sage dont Sylvia rêvait. Colombe a un caractère de feu. Une énergie dévorante. Sylvia, au contraire, est introvertie ; elle a besoin de silence, de solitude. De contrôle. Mais la force de Colombe menace sans arrêt son équilibre, lui interdit tout repos, et finit par la terrasser.Aujourd’hui, Colombe a vingt ans, et tout va bien. C’est une jeune fille épanouie, étudiante fêtarde et sportive, qui s’apprête à entrer en école de police comme elle l’a toujours rêvé. Sylvia a tout préparé pour que sa fête d’anniversaire soit parfaite. Et tandis que la journée passe, ses pensées divaguent. Le passé refait surface : les moments doux et les éclats de rire, mais aussi les colères et les cris… Puis ce terrible souvenir de « l’accident », quand Colombe avait quatre ans. Jusqu’à ce qu’une ombre s’immisce dans cette journée ensoleillée et fasse trembler la réalité…
« Les enfants véritables » de Thibault Bérard aux Editions de l’Observatoire, 288 p.
Cléo est une jeune femme à l’image de son rire : solaire. Dès l’enfance, elle a appris à franchir d’un bond fougueux les obstacles que la vie, joueuse, lui présente. Pourtant, tout n’est pas que lumière dans son monde… Mais par-delà ses failles et ses blessures, elle avance. Lorsqu’elle croise le chemin de Théo, lui aussi accidenté de la vie, elle est bien décidée à lutter pour leur droit au bonheur. Théo est veuf ; il a deux enfants. Comment les choses pourraient-elles être simples ? Guidée par sa soif inextinguible de vie, Cléo engage son plus beau combat pour leur amour, cette aventure folle, et, surtout, pour ce lien véritable plus fort que tout – plus fort que celui du sang – entre elle et leurs enfants.
« Quand la ville tombe » de Didier Castino aux Editions Les Avrils, 256 p. – Vous pouvez retrouver ma chronique en ligne sur le blog.
Lien vers ma chronique : https://musemaniasbooks.be/2021/04/17/chronique-quand-la-ville-tombe-de-didier-castino-roman/
Hervé et Blanche ont vingt ans, débattent, volent des livres, s’aiment. Puis ils élèvent leurs trois enfants sans cesser de s’engager contre les désordres du monde. Jusqu’au jour où celui-ci s’embrase. Un conflit est annoncé, mondial, imminent. Place des Insurgés, à Marseille, Hervé attend Blanche pour manifester contre la guerre. Mais elle ne viendra pas. Un balcon s’est effondré. Elle passait dessous. Alors Hervé entre dans une autre guerre. Celle qui confronte à la privation de l’être aimé. Aux traces qu’il laisse. À son éclat aussi.
« Oiseaux de tempête » d’Einar Karason chez Grasset, 160 p., traduction d’Eric Boury.
Nous sommes en février 1959. La chalutier Mafur vient de terminer sa campagne de pêche au large de Terre-Neuve-et-Labrador. Les cales sont chargées de sébaste et les trente-deux marins présents à bord pensent déjà à rentrer au port, à Reykjavik, lorsque la météo change drastiquement. La température chute, les vents se déchaînent. Toutefois, le plus grand danger ne vient pas de la houle et des vagues qui déferlent impitoyablement sur le bateau, mais de la glace qui s’accumule sur le pont. Bientôt tout est pris sous une épaisse couche de glace, le bastingage, les flancs, la passerelle, et cette gangue devenant de plus en plus lourde, le chalutier risque d’être entraîné vers le fond. Les membres de l’équipage se relaient alors sans arrêt pour essayer de dégager le pont. Plus personne ne dort, on s’accorde tout juste quelques pauses pour reprendre des forces et se réchauffer. Tous le savent : une course contre la montre est engagée, une bataille de vie ou de mort.
« Le prix du paradis » de Benoît Cohen chez Flammarion, 224 p.
Katherine, riche New-Yorkaise, ancienne icône de la mode, n’a aujourd’hui plus personne pour l’admirer. Elle décide donc d’en finir avec la vie, mais avec panache. Elle veut partir en beauté et se rêve en magnifique suicidée. C’est alors qu’elle croise la route d’une drôle de fille tout juste sortie de prison à qui elle propose une petite fortune pour l’assassiner. Seules conditions : agir par surprise et ne pas toucher le visage – pensons à la Une des journaux.
Mais Katherine est-elle certaine de vouloir mourir ? Car une fois la machine lancée, il sera impossible de revenir en arrière.
« Ivy » de Susie Yang chez Calmann-Lévy, 378 p., traduction de Jessica Shapiro.
Élevée dans un foyer chinois près de Boston, Ivy est une voleuse doublée d’une menteuse, mais personne ne s’en douterait. C’est sa grand-mère, jugeant l’Amérique trop chère, qui lui a inculqué ses meilleures astuces de vol. Très douée en la matière, Ivy pourrait bien mettre ce talent au profit de sa vie entière, et pourquoi pas gravir ainsi l’échelle sociale ?
Après un intense séjour en Chine, Ivy revient déterminée à intégrer coûte que coûte la haute société américaine. Alors quand se présente l’opportunité de séduire l’épatant Gideon Speyer, Ivy saute sur l’occasion avec succès. Mais son passé risque-t-il de la compromettre ?
« Les beaux jours » d’Emilie Besse chez JC Lattès, 200 p.
Lise a grandi entre des parents incapables d’amour, muets de chagrin. La petite fille ne peut que deviner la tragédie qui a précédé sa naissance. Pourquoi sa mère pleure-t-elle tous les 19 novembre ? Pourquoi a-t-on si peur quand elle s’approche de l’océan ? A qui appartient le petit manteau rouge qu’elle a trouvé au fond d’un placard ? Aujourd’hui Lise n’est plus une enfant. Elle s’est mariée, a une petite fille et fait tout pour repousser ses angoisses, ce sentiment qu’elle ne devait pas naître. Lors d’un séjour dans cette maison « Les beaux jours », elle doit revisiter une nouvelle fois ses souvenirs. Comment faire cesser les pleurs qui résonnent en elle ? Comment transmettre à ceux qu’elle aime la tendresse qu’elle n’a pas connue ?
« Fille à soldats » de François Smith chez Actes Sud, 304 p., traduction de Naomi Morgan.
1901, Afrique du Sud. En pleine guerre anglo-boer, Susan, âgée de 17 ans, enfermée dans un camp, est violée par des officiers britanniques et laissée pour morte.
Des années plus tard, devenue infirmière psychiatrique sous une autre identité, elle retrouve l’un de ses agresseurs dans l’hôpital anglais où elle travaille.
2. Littérature noire
« Intuitio » de Laurent Gounelle, chez Calmann-Lévy, 352 p. – Je vous en parle bientôt
Timothy Fisher, jeune auteur de polar, mène une vie tranquille dans une rue du Queens à New York, avec son chat Al Capone. Quand deux agents du FBI se présentent à sa porte pour lui demander de les aider à arrêter l’homme le plus recherché du pays, il croit d’abord à une plaisanterie. Mais après un moment de rejet, il finit par accepter leur étrange proposition : rejoindre un programme secret visant à former des intuitifs, des personnes capables d’accéder à volonté à leurs intuitions. D’abord sceptique, Timothy, qui croyait avoir une existence banale, découvre que le monde cache des possibilités insoupçonnées.
Il se retrouve embarqué dans une course contre la montre qui le conduit à apprivoiser ce pouvoir méconnu mais accessible à tous, un pouvoir qui nous montre la vie telle qu’elle est véritablement : extraordinaire.
« Le silence » de Don DeLillo, chez Actes Sud, 112 p., traduction par Sabrina Duncan.
Par un dimanche soir de 2022 où doit se jouer le Super Bowl, cinq amis se sont réunis pour l’occasion alors qu’une catastrophe semble avoir frappé le monde autour d’eux. Toutes les connexions numériques viennent d’être coupées et, dans le huis clos de l’appartement de Manhattan, les mots se mettent à tourner à vide.
La vie s’échappe, mais où ? Et le silence s’installe. Jusqu’à quand ?
« Grande soeur » de Gunnar Staalesen, chez Actes Sud, 320 p., traduction d’Alex Fouillet
Le détective Varg Veum reçoit une visite inattendue à son bureau, celle d’une inconnue qui se présente comme sa demi-sœur. Elle a une mission pour lui. Sa filleule, une jeune étudiante de dix-neuf ans, a disparu depuis deux semaines et la police ne prend pas l’affaire au sérieux.
Se lançant dans l’enquête, Veum se retrouve rapidement confronté à un club de motards extrêmement violents et à une affaire jamais résolue : un viol particulièrement atroce perpétré plus de trente ans plus tôt. Pour le détective norvégien, la rencontre avec sa grande sœur va faire ressurgir des choses insoupçonnées de son passé, dont certaines qu’il aurait préféré ignorer. Mais surtout, il est encore loin de se douter des dangers qui l’attendent. Il aurait peut-être dû écouter ce qu’on n’avait de cesse de lui répéter – privé ou pas, certaines choses ne le regardent pas.
« Sous mes yeux » de K.L. Slater aux Editions Hauteville, 384 p., traduction de Florence Moreau.
La confiance aveugle précède toujours le drame…
Quand Billie, huit ans, disparaît dans la forêt alors qu’il était en train de jouer au cerf-volant avec sa sœur, tous les habitants de Newstead prennent part aux recherches. Le village est sous le choc lorsqu’on retrouve son corps, deux jours plus tard.
Seize ans après le drame, Rose, qui n’a jamais pu se résoudre à quitter la maison de son enfance, mène une vie en sourdine, toujours accablée par la culpabilité : si elle ne l’avait pas quitté des yeux, son petit frère serait encore en vie.
Lorsque son voisin et ami de longue date fait un malaise, Rose vole à son secours. Après la bouleversante découverte qu’elle va faire, elle n’a plus qu’une certitude : elle est en danger de mort.
« Ecoutez le bruit de ce crime » de Cédric Lalaury aux Editions Préludes, 448 p.
Juillet 2000. Une série de disparitions inquiétantes et un assassinat viennent troubler la fête de Deil River. Comble de l’horreur, le cadavre d’un jeune garçon est retrouvé quelques jours plus tard dans la forêt. À l’époque, c’est vers Zeke McKay que tous les regards convergent mais le jeune homme est finalement innocenté. Un peu trop vite ? 2019. Zeke a changé d’identité et mène désormais une existence discrète à New York, où il écrit dans l’ombre des livres pour les autres. Alors que son passé resurgit, Zeke refuse d’y faire face, niant de nouveau toute implication, et envisageant de fuir, encore… car si tout le monde a des secrets, celui que cache Zeke pourrait bien être dévastateur.
« L’enclave » de Nicolas Druart chez Harper Collins Noir, 464 p. – Ma chronique est disponible en ligne.
Lien vers ma chronique : https://musemaniasbooks.be/2021/04/07/chronique-lenclave-de-nicolas-druart-thriller/
Sur l’Enclave, tout a été dit : qu’elle serait une zone blanche perdue dans la vallée du Lot, qu’on y vivrait en parfaite autonomie, qu’une créature y régnerait sans partage… Tout a été dit, mais on préfère se taire.
C’est ce à quoi le jeune adjudant-chef Stanislas Sullivan est confronté. À l’inverse de ses collègues de la gendarmerie de Buzac, il n’est pas un enfant du pays. Aussi, quand une de ses affaires, tombée au coeur de l’été, se révèle être un cas de disparitions de pèlerins reliées à l’Enclave, il va devoir ignorer les mises en garde et faire quelques entorses à la procédure.
Ignorer les mises en garde, c’est aussi l’option prise par Vanessa, aide médico-psychologique, et Simon, infirmier, venus passer un week-end dans l’Aveyron. Pour ce tandem qui accompagne quatre adolescents aux pathologies variées, c’est une première. Une première aussi, cette sensation de liberté quand ils naviguent sur le Lot. Oubliant pour un temps, et à tort, les chimères menaçantes des locaux…
Que cache l’Enclave ? Un monstre digne de légendes ancestrales ou une vérité macabre ? Que trouvera Vanessa en allant chercher de l’aide, une fois l’accident survenu ? Et sur quel obscur passé Stan mettra-t-il la main ?
« Inconditionnelles » de Marlène Charine chez Calmann-Lévy Noir, 342 p.
« Venez ! Elles sont là ! » La capitaine Silke Valles et son équipe viennent d’investir une maison délabrée sur les hauteurs d’Annecy. Au sous-sol, une des trois fillettes enlevées dix jours auparavant gît, inconsciente, dans une baignoire remplie de glace. Les deux autres sont recroquevillées à côté, terrifiées mais indemnes.
Le ravisseur a été abattu dans l’assaut, l’affaire est donc officiellement close. Et pourtant, insidieusement, d’indice en indice, une interrogation fait son chemin dans l’esprit de la capitaine Valles, mais aussi dans celui de Garance, Cora et Blandine, les mères des trois fillettes : et si ça n’était pas fini ?
« La maison sans miroirs » de Tove Alsterdal aux Editions du Rouergue, 336 p., traduction de Isabelle Piette.
Daniel et Sonja ont quitté la Suède pour s’installer en Bohème, dans un ancien domaine viticole de la région des Sudètes, abandonné depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans ce lieu qui menace ruine mais dégage une envoûtante magie, ils espèrent redonner un sens à leur vie. Cependant, Daniel est convaincu que quelque chose ne colle pas dans les plans de la maison : il doit exister un cellier au sous-sol. Et en effet, il découvre une cave où se trouvent des bouteilles du millésime 1937. Et le corps momifié d’un enfant. C’est, pour Sonja, le début d’un inextricable cauchemar.
« Les vents sauvages » de Johann Guillaud-Bachet chez Calmann-Lévy, 352 p. – Je vous en parle bientôt
« Partout, le temps s’est accéléré : des soleils trop forts ont crevé le ciel, les vents incessants ont décapé les corps et les eaux mauvaises tordu les ventres. »
Dans une France au bord de la guerre civile, où les ressources se font rares, Étienne décide de tout quitter pour se réfugier avec sa fille Manon dans la ferme familiale, au milieu des forêts d’épineux.
Il y retrouve de vieux amis mais son rêve d’autarcie s’écroule rapidement : la vie est rude dans la vallée cernée d’imposantes montagnes où plus personne n’ose s’aventurer. Les pouvoirs publics ont déserté la région, au profit de la mystérieuse Fonderie qui semble tenir le village et les alentours sous son joug. Ici aussi, peur et violence règnent.
Bientôt, Étienne apprend que plusieurs jeunes filles ont disparu et que des corps d’hommes déchiquetés sont régulièrement retrouvés à la fonte des neiges.
Chaque jour, les vents se déchaînent, chaque jour, les habitants se terrent… Et les peurs ancestrales resurgissent.
« Le silence selon Manon » de Benjamin Fogel chez Payot & Rivages, 352 p. – Je vous en parle bientôt.
Confronté à une vague de suicides dans des affaires de cyber harcèlement, le commissaire Sébastien Mille s’intéresse de près aux manœuvres des masculinistes qui se réunissent sur des forums où ils déversent leur haine des femmes. À Paris, les musiciens de Significant Youth sont agressés lors d’un concert par une poignée d’incels, ces célibataires involontaires qui détestent les valeurs humanistes et féministes défendues par le groupe.
Cet épisode n’est que le prélude à un attentat beaucoup plus violent qui va bouleverser la vie du leader Yvan, de son frère Simon et de leur entourage.
3. Jeunesse
« Tu me dois un meurtre » d’Eileen Cook chez Casterman, 432 p., traduction non communiquée.
Kim, dix-sept ans, a une furieuse envie de meurtre sur la personne de Connor, son ex petit ami, qui l’a quittée pour une autre. À présent qu’elle est coincée avec les deux tourtereaux dans l’avion pour leur voyage scolaire à Londres, elle confie cette envie d’étriper Connor à Nicki, la sympathique jeune fille assise à côté d’elle. Amusée, Nicki se propose de débarrasser Kim de son ex, en échange de quoi Kim la débarrasserait de son insupportable mère. Le crime parfait ! Une fois à Londres, Kim oublie Nicki… jusqu’à ce que Connor meure en tombant sur les rails depuis un quai de métro. Accident ? Suicide… ou meurtre ? D’autant plus qu’une note déposée à l’hôtel rappelle Kim à sa promesse faite dans l’avion…
A partir de 13 ans.
« Passé minuit » d’Emmanuelle Cosso aux Editions Sabarcane, 208 p.
« Si j’avais une meilleure amie, je l’appellerais tout de suite. Allongée sur mon petit lit douillet, les jambes en l’air, nues dans mes bottines stylées, je lui beuglerais à l’oreille : Oh- Wa-ouh quelle soirée ! La meilleure teuf de ma vie. Oh oui ! Être encore hier, juste avant de prendre le bateau pour notre soirée de réveillon de rêve… Ou, mieux, quand Benjamin m’a tendu la main… Mais je ne peux appeler personne. Je n’ai plus de meilleure amie, elle a disparu dans cette soirée et je n’ai pas un bon pressentiment. Du genre à l’imaginer découpée en morceaux. Il faut que je la retrouve. Seul problème : je ne me souviens de rien, passé minuit. »
Ève a 17 ans, elle est en terminale ; ce jour de l’An est le dernier qu’elle et ses amis du lycée passeront ensemble. La fête promettait d’être mémorable ; elle l’a été, marquant le début d’un long cauchemar pour Ève…
4. Documents & essais
« Bob Marley et la fille du dictateur » d’Anne-Sophie Jahn chez Grasset, 224 p.
« Tu es vilaine. » C’est la première phrase que Bob Marley lance à Pascaline Bongo, la fille aînée du président gabonais Omar Bongo. Elle a 23 ans et elle vient de se glisser dans la loge du chanteur, après un de ses concerts aux États-Unis.
Nous sommes en 1979, Bob a 34 ans et est à l’apogée de sa carrière. Autour de lui, un essaim de groupies tente désespérément d’attirer son attention, sous le regard attentif de sa femme et choriste, Rita Marley. Mais Pascaline, fille chérie de son père tout-puissant, n’a pas l’habitude de se faire rembarrer. Grande et sculpturale, elle regarde un instant la superstar droit dans les yeux, médusée, puis éclate d’un grand rire. C’est parce qu’elle a les cheveux défrisés, or pour les rastas, les cheveux, c’est sacré, ils ne doivent être ni coupés, ni coiffés…
Pascaline propose alors à Bob de donner un concert au Gabon, pour l’anniversaire de son père. Le chanteur n’a jamais joué en Afrique. Il répond « oui » à son invitation. Ainsi commence la grande histoire d’amour, la dernière de sa vie, longtemps gardée secrète, entre Pascaline et lui. Une passion qui cristallise l’histoire de la décolonisation, de la religion rasta, du traumatisme de l’esclavage.