> Quatrième de couverture <
Une presqu’île, aux confins d’un pays du Nord.
C’est là que vit la famille Haarder, dans un isolement total. Jens a hérité de son père la passion des arbres, et surtout du liquide précieux qui coule dans leurs veines – la résine, aux capacités de préservation étonnantes.
Alors que le malheur ne cesse de frapper à la porte des Haarder, Jens, obsédé par l’idée de protéger sa famille contre le monde extérieur qui n’est pour lui que danger et hostilité, va peu à peu se barricader, bâtir autour de la maison une véritable forteresse, composée d’un capharnaüm d’objets trouvés ou mis au rebut, et séquestrer sa femme et sa fille.
Du fond de la benne où il l’a confinée, Liv observe son père sombrer dans la folie – mais l’amour aveugle qu’elle lui porte va faire d’elle la complice de ses actes de plus en plus barbares, jusqu’au point de non-retour.
> Spécificités < - Editions originales : Éditions du Seuil - Collection : Cadre Noir - Date de parution : 04/03/2021 - Nombre de pages : 304 - Traduit du danois par Terje Sinding
C’est par ce roman noir danois tout à fait original que j’ai découvert la plume de Ane Riel , livre qui lui a permis de remporter le Prix du Meilleur Premier Thriller en 2003 au Danemark. Je ne dois plus vous dire maintenant car vous connaissez mon intérêt certain pour la littéraire noire nordique. Pourtant, je n’avais jamais lu un livre si singulier : que ce soit parmi les auteurs venant du froid mais aussi chez tous les autres que j’ai lus quelles que soient leurs origines.
Dans toutes les villes et villages, il est de ces maisons dont les terrains sont jonchés d’amas de détritus, de ferrailles, de monceaux d’objets hétéroclites et que lorsqu’on passe devant elles, on ne peut s’empêcher de se demander comment les occupants des lieux ont pu en arriver là ? A quoi cela peut-il bien leur servir ? Pourquoi ne pas tout simplement se débarrasser de tout cela alors que cela ne semble n’avoir aucune valeur?
C’est un peu un des points de départ de ce livre, « Résine » puisque la famille Haarder se trouve à la fois isolée de l’île principale par une langue de terre mais aussi par une accumulation sans fin de choses diverses. Alors que cette famille avait tout pour être heureuse et qu’elle vivait comme le commun des mortels, les drames se sont accumulés, les éloignant petit à petit de la civilisation, les enfonçant au fil des jours dans une folie sombre.
Leur histoire nous est contée par la voix de Liv, fille unique de cette famille qui grandit et évolue loin de tout autre enfant de son âge mais aussi d’autres individus. La solitude, elle ne la connaît que trop bien, encore plus une fois que son père perdra pieds dans la réalité.
Ana Riel met en place un microcosme vicié où une vie normale pour une jeune fille n’est pas possible. J’ai beaucoup apprécié tout le travail effectué par l’auteure quant à ses personnages et leur psychologie. Au fil des pages, on se rend compte comment chacun des membres sombre petit à petit dans une lypémanie sans fin et où tout retour en arrière ne pourra avoir lieu.
Très sombre et très bilieuse, l’ambiance des lieux est assez anxiogène. C’est toute une atmosphère mise en place par l’auteure qui entoure son récit. Si vous avez besoin de lumière et d’étincelles dans votre vie en ce moment, je ne pense pas que ça soit la lecture la plus appropriée et recommandée qui soit pour vous pour l’instant !!
Au final, ce roman noir m’a plu par ses originalités, notamment par cette aura trouble, ces protagonistes si singuliers et cette fragilité de ce milieu où tout risque de s’effondrer au plus léger tremblement.
En définitive, mon regard sera dorénavant différent lorsque je passerai devant ce type de maison, ne pouvant pas m’empêcher d’éprouver un certain sentiment de mansuétude à l’égard des occupants et de leur vie.
Je remercie les Editions du Seuil et BePolar.fr pour l’envoi de cet étonnant livre.
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