Grâce au site Lecteurs.com, j’ai la chance de participer une seconde fois aux Explorateurs de la Rentrée Littéraire.
En quoi ça consiste me demanderez-vous? Une fois sélectionnés, nous recevons, courant juillet-août, 4 livres à la maison, livres qui paraîtront fin août – début septembre à l’occasion de la rentrée littéraire 2020. Nous devons les lire, écrire un avis une fois arrivés à la page 100 et une fois terminés, les chroniquer.
Vous pouvez d’ores et déjà retrouver mes avis sur le site Lecteurs.com mais je vous les ajoute ici avant de pouvoir partager ma chronique.
I. « Les bleus étaient verts » d’Alain Jaspard aux Editions Héloïse d’Ormesson
Quatrième de couverture : À vingt ans, Max ne connaît pas grand-chose de la vie. Y a quand même un truc dont il est sûr : la mine, très peu pour lui. Il ne suivra pas le père six cents mètres sous terre. Et tant pis si ça gueule. Ce qu’il veut, lui, c’est prendre la mer et se barrer de Saint-Étienne. Ça tombe bien, en 1961, il est appelé sous les drapeaux. Direction l’Algérie. Comme deux millions de conscrits (des gamins pour la plupart), il est envoyé faire la guerre. Sur place, contre toute attente, Max tombe amoureux de ce pays aux couleurs chatoyantes. Et aussi de Leila, une jeune berbère au regard sombre qui l’ensorcèle. Exit sa fiancée, Monika, la jolie fille du marchand de couleur de la rue Jean Jaurès. Quand vient le cessez-le-feu, le FLN cède son rôle d’ennemi aux soldats perdus de l’Algérie française, et devient le nouvel allié. Allez vous y retrouver dans ce merdier !
Editions originales : Editions Héloïse d’Ormesson – Pages : 205 – Date de parution originale : 20/08/2020
Avis des 100 pages
Max est un gars somme tout ordinaire, dont son destin tout tracé aurait dû être la mine comme son père et son frère. Pourtant, il ne désire qu’une chose : fuir Saint-Etienne et cet environnement sombre. En 1961, son salut il le doit à l’appel sous les drapeaux pour la guerre d’Algérie.
Le livre est assez court puisqu’il ne compte que 205 pages. J’en suis donc déjà à la moitié et c’est une bonne surprise. Pourquoi? Car le style d’écriture est plaisant et cela se lit bien. Ne connaissant que peu ce pan de l’histoire française qu’est la Guerre d’Algérie, j’y apprends plein de choses même si c’est une oeuvre de fiction.
Si le reste est à la hauteur de la première partie, ce livre constituera vraiment une bonne découverte!
II. « La Tannerie » de Celia Levi aux Editions Tristram
Quatrième de couverture : Jeanne, ses études terminées, a quitté sa Bretagne natale pour vivre à Paris. Elle a trouvé un stage d’« accueillante » à la Tannerie, une nouvelle institution culturelle, installée dans une usine désaffectée de Pantin.
D’abord déboussolée par le gigantisme et l’activité trépidante du lieu, timide et ignorante des codes de la jeunesse parisienne, elle prend peu à peu de l’assurance et se lie à quelques-uns de ses collègues, comme la délurée Marianne ou le charismatique Julien, responsable du service accueil.
Elle les accompagne dans leurs déambulations nocturnes, participe à des fêtes. Leur groupe se mêle au mouvement Nuit debout. Ils se retrouvent dans des manifestations, parfois violentes — mais sans véritablement s’impliquer, en spectateurs.
Bientôt, deux ans ont passé. Dans l’effervescence de la Tannerie, en pleine expansion, chacun essaie de se placer pour obtenir un vrai contrat ou décrocher une promotion. Jeanne va devoir saisir sa chance.
Editions originales : Tristram – Pages : 377 – Date de parution originale : 20/08/2020
Avis des 100 pages
Ce livre doté d’un style d’écriture plaisant, une fois les premières pages lues, on est assez vite plongé dans le decorum mis en place par l’auteure, Celia Levi. La Tannerie, d’où le roman tire son nom, est un grand complexe culturel qui a pris place sur une ancienne friche industrielle à Paris. On peut l’apprécier comme un microcosme de notre société : les différentes classes sociales, les idéaux propres à chacun, …
Le personnage principal de « Jeanne » représente assez fort le stéréotype de la petite ingénue provinciale qui débarque à Paris en n’y connaissant rien. Au fil des jours, elle tente d’en déchiffrer les codes. Je l’ai parfois trouvée un peu godiche et agaçante par son manque de jugeote et cet esprit candide dont elle fait preuve. Peut-être que le reste de l’histoire me la rendra plus sympathique au delà de ces 100 premières pages. Je n’arrive pas à m’y attacher.
Malgré cette animosité à l’égard du personnage principale, j’aime assez bien ce roman. Il n’y a pas de grandes surprises jusqu’à maintenant mais je m’y sens bien et vais donc poursuivre avec intérêt cette lecture.
III. « Africville » de Jeffrey Colvin aux Editions Harper Collins
> Quatrième de couverture <
Années 1930. Kath Ella refuse de suivre son destin tout tracé de fille de couleur et quitte Africville, un quartier fondé par d’anciens esclaves en Nouvelle-Écosse, au Canada. Après une histoire d’amour marquée par le deuil, elle donnera naissance à un fils, Omar, qui sera rebaptisé Étienne.
Années 1960. Étienne, dont la pâleur lui permet de passer pour un Blanc, vit en Alabama. Il est déchiré entre ses racines noires et la peur de perdre la vie qu’il est en train de construire.
Années 1980. À la mort de son père, Warner se lance dans une quête de ses origines, qui le mènera dans ce qui reste d’Africville mais aussi dans une prison d’État au fin fond du Mississippi.
Trois destins, trois personnages aux prises avec la réalité sociale de leur époque et les aléas de la vie. Pas de pathos ni de velléité moralisatrice. Les héros de ce roman sont des êtres vrais, de chair et de sang. En toile de fond, Africville, à la fois aimant et repoussoir, dont l’empreinte se transmet de génération en génération.
Editions originales : Harper Collins – Date de parution : 26/08/2020 – Nombre de pages : 381 – Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin
Avis des 100 pages
Triptyque sur trois générations, j’y ai découvert une saga familiale à la fois sensible mais aussi très forte. Souvent, la communauté noire est abordée dans leur histoire au coeur des Etats-Unis. Pour une fois, ce sont les destins des membres d’une famille installée au Canada, à Halifax.
Pour cette première partie, le récit est centré sur Kath Ella, une jeune fille qu’on rencontre en 1936. Forte de caractère, elle souhaite poursuivre ses études afin de devenir un jour professeure. Je me suis rapidement attachée à cette jeune femme qui doit souvent se « battre » à l’heure où les femmes sont généralement confinées au domicile comme femme au foyer.
J’ai beaucoup apprécié le style d’écriture de l’auteur qui ne manque pas d’effectuer des sauts dans le temps afin de présenter les ancêtres de Kath Ella mais aussi d’autres membres de la communauté. Ce livre se lit facilement, malgré un contenu poignant. Jeffrey Colvin offre un très beau livre selon moi.
Mes chroniques complètes seront publiées en exclusivité sur le site de Lecteurs.com avant que vous puissiez les retrouver ici, sur ce blog.