> Quatrième de couverture <
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave.
Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.
> Spécificités < - Editions originales : Les Arènes - format "poche" : Le Livre de Poche - Nombre de pages : 380 - Date de parution : 09/05/2018 - format "poche" : 25/03/2020
Je dois vous faire un aveu : quand j’ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit que ma lecture risquait d’être laborieuse car j’ai parfois un peu de mal avec le côté « décalé » dans les polars et romans noirs. Mais vu que je me suis engagée à remplir ma mission de jurée pour cette nouvelle édition du Prix des Lecteurs, je me devais d’y plonger.
J’ai donc commencé ma lecture, un peu sceptique. Puis les pages ont commencé à défiler sans que je m’en rende vraiment compte. Et alors là, finalement et compte toute attente, je l’ai totalement adoré!!! Pourquoi? Plein de raisons en fait.
Tout d’abord, ce personnage de Berthe, la mamie centenaire meurtrière est savoureux à souhait. Piquante mais ô combien attachante, je l’ai trouvée parfois cynique mais surtout tellement vraie.
Ensuite, c’est absolument bien écrit. Je ne peux – pour moi – y trouver un défaut. Le style d’écriture est abouti et sans fioritures, chaque page ayant son importance. On alterne le récit de cette garde à vue sans commune mesure menée par l’inspecteur Ventura avec l’histoire personnelle de Berthe, parfois drôle mais tellement touchante. Elle nous conte le fil de sa vie et comment elle est devenue, par la force des choses, une serial-killeuse.
Même si ça prête parfois à sourire, le livre ne tombe pas dans le cliché du loufoque. Émotionnellement, on passe par tous les sentiments et on se met à s’attacher grandement à cette mamie hors du commun qui n’a pas sa langue dans la poche. Malgré cela, on reste en plein roman policier, c’est indéniable.
Voilà longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant surprise, par ses nombreuses qualités et par son originalité. J’ai eu des difficultés à terminer les dernières pages (même si je voulais connaître le final) et à y laisser Berthe. Comme quoi, c’est l’exemple par excellence qu’il ne faut pas rester sur des a-priori qui finalement s’avèrent totalement erronés.
Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche, sélection « polar » en lice pour le mois d’avril (en raison du confinement, nos lectures, membres du jury, ont été un peu bouleversées dans le temps; c’est pourquoi j’ai jusqu’à fin juin pour voter dans le cadre de cette sélection mensuelle).