> Quatrième de couverture <
À l’été 1930, sur l’île Blanche, la plus reculée de l’archipel du Svalbard, une exceptionnelle fonte des glaces dévoile des corps et les restes d’un campement de fortune. Ainsi se résout un mystère en suspens depuis trente-trois ans : en 1897, Salomon August Andrée, Knut Frænkel et Nils Strindberg s’élevaient dans les airs, déterminés à atteindre le pôle Nord en ballon – et disparaissaient. Parmi les vestiges, on exhume des rouleaux de pellicule abîmés qui vont miraculeusement devenir des images.
À partir de ces photographies au noir et blanc lunaire et du journal de bord de l’expédition, Hélène Gaudy imagine la grande aventure d’un envol et d’une errance. Ces trois hommes seuls sur la banquise, très moyennement préparés, ballottés par un paysage mobile, tenaillés jusqu’à l’absurde par la joie de la découverte et l’ambition de la postérité, incarnent l’insatiable curiosité humaine qui pousse à parcourir, décrire, circonscrire et finalement rétrécir le monde.
Livre d’une richesse inépuisable, aussi poétique que passionnant, Un monde sans rivage propose un voyage opiniâtre dans les étendues blanches du Grand Nord, un périple à travers le temps en compagnie de ces trois explorateurs et de bien d’autres intrépides, une méditation sur l’effacement et une déclaration d’amour à la photographie dans ses deux mouvements d’aval et d’amont : fixer les souvenirs et réactiver perpétuellement la machine à rêves.
> Spécificités < - Editions originales : Actes Sud (Ici, L'Actu Littéraire) - Nombre de pages : 314 pages - Date de parution : 21/08/2019
Et voilà déjà que se profilait ma dernière mais pas des moindres, lecture dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire. En tout, l’aventure a compté 10 livres : 10 romans mais 10 univers totalement différents même si en point de mire : l’Humain, l’Homme et ses capacités à se battre, à ne pas baisser les bras face aux aléas de la vie.
Oui, vous avez bien lu, j’ai noté 10 livres. Pourtant, me direz-vous, je n’ai chroniqué que 9 livres dans le cadre de ce prix littéraire. Pourquoi donc? La raison est assez simple : le 10ème, je l’ai abandonné à deux reprises lors de sa lecture. Quel était-il? « Le point d’argile » de Markus Zusak. A deux fois, il m’est tombé des mains. Malgré tout, je ne peux pas dire que c’est un mauvais livre; peut-être sa lecture n’est-elle pas intervenue aux bons moments. Quoi qu’il en soit, je ne me suis pas forcée et ne souhaite pas écrire une chronique négative car comme tout le monde sait, chacun peut se faire sa propre opinion et la parole de l’autre ne vaut pas forcément parole d’Evangile.
Revenons à nos moutons ou plutôt glaciers devrais-je dire. Encore une fois, la couverture est superbe. Le point de départ de l’idée de l’auteure est d’écrire sur une expédition, un peu particulière, qui devait relier le pôle Nord en ballon en 1897 mais qui n’arriva jamais à destination. La couverture est une des photos retrouvées 33 ans plus tard sur une des îles les plus éloignées de l’archipel du Svalbard, en Norvège. En plus d’un tas de pellicules, on retrouva les corps des trois aventuriers qui tentaient l’exploit de cette campagne, surnommée l’expédition Andrée, du prénom de l’un des trois comparses.
Amatrice de littérature nordique, je suis attirée depuis de nombreuses années par ces pays. C’est pourquoi j’ai apprécié effectuer un voyage imaginaire par ma lecture. Autre point positif que je tiens à relever est que l’auteure s’est bien documentée sur le sujet des pionniers aventuriers de l’air (dans leur sens large). Il n’est pas rare de voir des digressions vers d’autres héros pour qui voler, en quelque sorte, comme un oiseau était leur rêve ultime.
Mais où le bat blesse, c’est que l’auteure a un style d’écriture très complexe. C’est parce que j’avais lu la petite biographique de Hélène Gaudy en quatrième de couverture que je savais qu’elle était francophone au sinon, j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’un petit problème dans la traduction de l’histoire. Les phrases sont immensément longues et recouvrent quasiment des pages entières. C’est le genre de phraséologie qui a le don de facilement me perdre.
Malgré un sujet qui m’intéressait et l’originalité de reprendre, grâce aux photos et morceaux de journaux écrits par l’un d’entre eux, ce que ces trois aventuriers ont pu vivre, ma lecture m’a parfois semblée trop filandreuse. J’avais l’impression de m’être autant égarée que les protagonistes principaux sur un fond blanc sans fin. C’est un bon livre mais qui nécessite une attention particulière de tous les instants. Je ne regrette toutefois pas cette lecture qui m’a appris certaines choses et ça c’est plaisant !
C’est donc avec une petite pointe de nostalgie que je termine ma dernière chronique dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2020 de L’Actu Littéraire. Voilà une magnifique aventure qui se clôt doucement, après avoir été ponctuée de belles surprises littéraires. C’était la troisième année consécutive que j’avais la chance de participer à cette odyssée et j’espère, de tout coeur, que cela ne sera pas la dernière.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire.
Je me permets de reprendre l’épitaphe qui m’a beaucoup plue : « Tout plonge dans un monde sans rivage, qui ne tolère aucune définition et face auquel, comme beaucoup l’ont déjà dit, toute affirmation est une solitude, une île » de H. G. Adler, Un voyage.