> Quatrième de couverture <
Il y a foule dans les salons du musée de la Marine. Sous les applaudissements de tout le gotha politico-économique, la compagnie minière Carmin célèbre le lancement de Kisanga : un partenariat historique avec le groupe chinois Shanxi pour coexploiter un fantastique gisement de cuivre tapi au coeur de la savane congolaise. Les ministres se félicitent du joli coup de com’ avant les élections ; les golden boys de la City débouchent le champagne.
Mais au même moment, Carmin rend un dernier hommage à l’un de ses cadres décédé dans des circonstances suspectes tandis que les services français font appel à leur meilleur barbouze pour retrouver un dossier brûlant disparu à l’est du Congo.
La mécanique bien huilée s’enraye et débute une course contre la montre entre une escouade de mercenaires armés jusqu’aux dents, l’ingénieur de choc chargé de piloter Kisanga et un journaliste opiniâtre qui sait mieux que personne que sous les discours du pouvoir se cache parfois une réalité sordide.
Cette histoire de manipulation, où la vérité se dérobe jusqu’à la dernière page, se déploie sur fond de mutations économiques en Afrique et de collusion des pouvoirs autour du trésor empoisonné que constituent les richesses de son sous-sol.
Prix Landerneau 2018 « Polar »
> Spécificités < - Editions originales : Liana Levi (ici, Le Livre de Poche) - Nombre de page : 471 - Date de parution : 13/03/2019
Il est des livres dotés pourtant d’une très grande qualité qui paraissent – hélas- de façon un peu anonyme ou clandestine à côté de certains blockbusters. Je trouve que cela a été le cas avec ce livre « Kisanga ». Voilà une des nombreuses raisons pour lesquelles j’aime tant participer à des jurys littéraires, c’est de découvrir des petites pépites qui m’étaient inconnues et qui avaient été publiées, sans que je ne les aies vu passer.
Lors de ce Prix des Lecteurs du Livre de Poche dans sa sélection « polar », cela a été le cas plusieurs fois et je les remercie de me les avoir fait ainsi découvrir. Je ne sais pas si, en librairie, je me serais retournée sur ce livre et pourtant, c’est encore un livre qui mérite d’être connu et lu, notamment de par le travail de recherches de l’auteur.
La compagnie minière française Carmin s’allie au groupe chinois Shanxi en vue d’exploiter un énorme gisement de cuivre au Congo. A côté des magouilles politiques en vue de l’obtention des permis d’exploitation, les enjeux financiers explosent au fil des jours. Alors que les employés des deux entreprises se rendent sur place pour finaliser le projet, un journaliste Raphaël Da Costa pense que c’est le moment idéal pour remuer les restes du scandale étouffé il y a une dizaine d’années, « Antioche » qui risque de secouer durement la République.
Manipulations et stratégies occultes sont au rendez-vous de ce thriller convaincant mené selon un bon rythme et doté d’une bonne dose de suspens. Emmanuel Grand m’a vraiment fait voyager au coeur de l’Afrique et plus particulièrement au Congo. Mêlant politique et aventure, on ne peut éviter à plusieurs reprises de songer que l’on n’est pas si loin de la réalité. Dans un monde où les enjeux politico-économiques priment sur l’humanité, ce livre résonne de vérités.
Merci infiniment Julie pour cette chronique qui m’incite à découvrir ce livre, d’autant que j’ai énormément d’admiration pour les auteurs qui, pour l’écriture de leur ouvrage, ont du s’immerger dans des travaux de recherches, entreprise délicate, car là…l’erreur n’est pas permise.
Avec plaisir Cristine 🙂