Quatrième de couverture <
« Au coeur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.
> Spécificités < - Editions : Albin Michel - Nombre de pages : 272 - Date de parution: 22/08/2018
Au sujet de ce livre, vous avez peut-être dû voir sur les réseaux sociaux la réaction de nombreux lecteurs qui avaient trouvé des similitudes avec un autre livre, celui de Mathieu Ménégeaux, « Je me suis tue ».
Pour ma part, je ne connaissais pas le second et je ne peux donc pas juger. Je me concentrerai donc ici sur « Le malheur du bas ». Honnêtement et ce, malgré qu’il ne s’agisse pas d’un thriller ou d’un roman policier, je l’ai englouti en à peine deux jours et j’ai vraiment eu des difficultés pour m’en défaire. Je l’ai vraiment beaucoup aimé malgré un sujet difficile, celui du viol, tant l’auteure a su me captiver par le sort de Marie, son époux Laurent et leur « fils », Thomas.
Marie est la typique bourgeoise trentenaire parisienne qui a tout pour être heureuse : un mari beau qui réussit dans son métier d’avocat, un joli appartement dans les beaux quartiers, un job dans une banque où elle se plaît. Et puis, un jour, tout bascule à cause de son viol, violent et traumatisant.
C’est écrit en tant qu’observateur et donc, à la troisième personne du singulier. J’ai trouvé que cela lui conférait un style très froid et direct, sans ambages. La thématique du viol n’est peut-être pas forcément abordé comme parole d’évangile car je pense que les victimes de cet horrible crime avilissant ont toutes leur manière d’y faire face. A plusieurs égards, j’ai trouvé que ce roman me faisait penser à « Chanson douce » de Leïla Slimani, autre coup de coeur que j’avais eu il y a quelques années.
Tout du long, je me suis trouvée face à deux sentiments contradictoires : d’un côté j’étais épouvantée par cette histoire dérangeante et d’un autre côté, je me suis retrouvée complètement sonnée, mais dans le bon sens, par le style de l’auteure. Oui, certes, c’est parfois dérangeant et souvent déplaisant, mais je pense que pour un thème aussi dur, il n’y avait pas forcément quatre chemins par lesquels passer. Un premier roman efficace qui sonne comme un coup de poing, dont on ne peut pas sortir indemne.