> Quatrième de couverture <
En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, est enlevée par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause, à la stupéfaction générale de l’établishment qui s’empresse de conclure au lavage de cerveau.
Professeure invitée pour un an dans une petite ville des Landes, l’Américaine Gene Nevena se voit chargée de rédiger un rapport pour l’avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s’ouvrir à San-Francisco.
Un événement mémorable dont la résonance va également “kidnapper” l’existence de trois femmes de générations différentes : une Américaine et deux Françaises tour à tour attachées à saisir cet épisode.
Par ce roman sur l’influence décisive de leur rencontre éphémère, par sa relecture de l’affaire Hearst, Lola Lafon s’empare d’une icône paradoxale de la story américaine, de son rayonnement dans l’espace public et du chavirement qu’elle a engendré dans le destin de ses héroïnes.
– Spécificités – * Editions : Actes Sud * Paru le 16/08/2017 * Nombre de pages : 238 pages
A grands renforts de publicités, ce roman français (même si le titre ne l’indique pas) était une des pointures attendues lors de la rentrée littéraire de septembre 2017. Malgré l’attrait dû par le départ de l’histoire, je suis ressortie avec un goût de trop peu de sa lecture.
Le 4 février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du magnat de la presse William Randolph Hearst est enlevée par l’ALS (Armée de Libération Symbionaise). Ce groupuscule d’extrême gauche exige pour rançon que 70 dollars de nourriture soit versé à chaque « pauvre » de Californie. Autre fait marquant : la « victime » embrasse la cause et devient l’une des plus célèbres cas du syndrome de Stockholm. Un procès retentissant eut lieu et condamna Patricia Hearst à sept ans de prison pour le braquage d’une banque (sa peine fut réduite à deux années par le président Jimmy Carter).
On quitte la réalité pour se plonger dans l’imaginaire avec l’histoire de l’américaine, Gene Nevada, professeure d’université de passage dans les Landes et mandatée par la défense de Patricia Hearst pour prouver le lavage de cerveau dont elle aurait été victime lors de sa séquestration. Gene s’allie à une étudiante timide, Violaine qui doit se charger de tout lire, tout écouter ce qui a été fait sur cet enlèvement mais qui, au fil des jours, en vient à douter de l’ « innocence » de Patty. La narration se fait par une troisième personne (Lola Lafon elle-même ou un alias ?).
Alors que les chapitres sont courts, tout comme le roman (238 pages), je n’ai pas su lire ce livre d’une traite. L’écriture à la deuxième personne du pluriel (pour le vouvoiement de l’une des héroïnes) est singulière et m’a empêchée de m’y plonger totalement. J’ai l’impression de ne pas avoir pu m’attacher aux personnages.
Même si cela part d’un fait divers, le romancé prend toute la place. Avec également les vies de Mercy et Mary (filles de colons américains, enlevées par des indiens), deux siècles plus tôt que Patty, on découvre les histoires des ces femmes qui de part leurs enlèvements, ont pu s’affranchir de leur vie qui était déjà toute tracée dans des limites tracées par la Société et leur famille.
Malgré tout, je reste avec un goût d’inachevé, peut-être par la difficile accessibilité au récit ; dommage… Peut-être à relire dans quelques mois ou quelques années.