> Quatrième de couverture <
Été 1976. Jesse et son frère Edgar, handicapé mental, sont sur la route à la recherche de victimes. Ce sont des « vagabonds », des êtres nocturnes obligés de consommer du sang humain pour survivre. Depuis soixante-dix ans, ils se cachent en marge de la société, errant de ville en ville, traquant les laissés-pour-compte dont ils se nourrissent. Une nuit, les deux frères rencontrent une jeune femme qui bouleverse leur sinistre routine et plonge leur existence dans le chaos.
Au cours de leur cavale, ils croiseront le chemin d’un gang de motards et d’un père aux trousses du meurtrier de son fils, pour aboutir à Las Vegas à la veille du bicentenaire des États-Unis.
- Spécificités - * Editions originales : Payot & Rivages * Date de parution originale : 10/01/2024 * Nombre de pages : 336 * Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par David Fauquemberg
Si on parcourt mon blog, on peut aisément constater que je ne lis pas beaucoup de fantastique et pourtant, ce n’est pas parce que je n’aime pas ce genre littéraire. Alors pour sortir de ma zone de confort, je me suis dirigée en cette rentrée littéraire de janvier vers le dernier bouquin de l’auteur américain, Richard Lange, « Les vagabonds ».
Il nous emmène pour un road-trip dans le Sud-Ouest américain, en 1976, avec deux frères : Jesse et Edgar, simple d’esprit. Ainsi résumé, il pourrait s’agir d’une énième aventure en voiture. Mais ces deux-là disposent d’une singularité tout à fait originale : ils ont mué, ne sont plus entièrement humains, puisqu’ils se nourrissent de sang humain et sont devenus des « vagabonds » ou ce que beaucoup imaginent être des vampires.
Sensibles aux rayons du soleil, ils vivent dans des motels miteux, chassent des laissés-pour-compte une fois le soleil couché, au moins une fois par mois. Ces deux frères en viennent à se mettre à dos une dangereuse bande de motards sanguinaires sans scrupule.
Bien loin de l’univers de « Twilight » et autres ainsi que des clichés sur le personnage du vampire, Richard Lange se positionne du côté de ces « vagabonds » et non de leurs victimes. Malgré leur condition, une certaine dose d’humanité persiste chez certains d’entre eux et on s’attache aisément aux personnages des deux frères.
Roman choral, c’est sous deux fils narratifs très distinctifs qu’ils s’expriment : celui, somme toute classique de Jesse et celui de son frère, Edgar, très naïf et quelque peu enfantin. On découvre ainsi leur histoire personnelle et les raisons de leur mutation. Parallèlement à ces deux frères, on en découvre un troisième par le journal de bord de Charles à sa femme, un père en quête de vengeance suite au meurtre de son fils Benny, qui a été vidé de son sang…
Ce roman noir aux accents de western met en fin de compte en lumière toute une frange de la population américaine : celle qui se cache, qui vit bien loin des cartes postales et des paillettes, qui vivote plus qu’elle n’existe.
Ce bouquin s’apprécie beaucoup pour cette métaphore de la société américaine et de ses nombreux laissés-pour-compte. Ce livre fort mêlant actions, suspens et émotions devrait vous conquérir et vous fasciner tout comme il a très bien réussi à le faire avec moi ! Un vrai plaisir !
Je remercie les Editions Payot & Rivages pour leur confiance.
« Nous autres qui souffrons sommes sensibles aux souffrances des autres. Nous sommes branchés sur la fréquence du chagrin ».