> Quatrième de couverture <
Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines de fer. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.
Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper. L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.
- Spécificités - * Editions originales : Sonatine Editions * Date de parution originale : 05/01/2023 * Nombre de pages : 408 * Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Etienne Gomez
R.J. Ellory est un auteur anglais qu’il ne faut plus présenter. A l’époque, j’avais découvert sa plume et son style par l’excellent « Seul le silence ». Depuis lors, je suis ses sorties littéraires.
En plus, d’être un écrivain de talent, il est d’une disponibilité et d’une gentillesse en toute humilité. J’ai eu la chance de le rencontrer lors du dernier salon de l’Iris Noir de Bruxelles cette année. Il y présentait ce thriller : « Une saison pour les ombres » et c’était l’occasion de le retirer de ma pile à lire.
Ce roman noir saura en charmer plus d’un, tout comme je l’ai été. Avant toute histoire, c’est une ambiance, une atmosphère qui est finement travaillée par l’auteur. Le Nord-Est canadien est en quelque sorte un personnage à part entière. On y ressent le froid, le gel, les vents violents. Dans cette nature très hostile, le lecteur se sent immerger comme s’il y était. Jasperville, un coin totalement perdu du Canada, ne vit que par l’exploitation de sa mine de fer.
C’est dans cette bourgade fictive et perdue que la famille Deveraux était venue s’installer pour que le père puisse y trouver un travail. Au début des années septante, les corps affreusement mutilés de jeunes filles sont retrouvés mais la résolution de leurs morts n’a jamais été faite. En 2011, alors que l’aîné de la famille, Jack, avait quitté le grand Nord en 1984 et s’était installé à Montréal, un appel de police de Jasperville lui est donné au sujet de son petit frère, Calvis. En quête de rédemption, il comprend alors qu’il n’a pas d’autre choix que de retourner sur ces terres qui lui avaient déjà tant pris.
Alternant des chapitres du « présent » (2011) à ceux du passé, le lecteur s’immisce dans la vie de cette famille Deveraux et des drames qui l’ont frappée. Cette récurrence permet ainsi de narrer deux histoires de ce même foyer à quatre décennies d’intervalles. Petit à petit, on découvre plein de choses des tragédies qui ont touché la région hostile en lien avec les Deveraux.
Même si l’enquête policière n’est pas en soit le but premier du livre, elle prend petit à petit de l’ampleur et ne laisse pas le lecteur sur sa fin. Les personnages sont habilement posés et construits. L’auteur accorde une place importante à la psychologie de ses protagonistes, tout comme à l’ambiance environnante.
J’ai vraiment adoré retrouver l’ingéniosité de R.J. Ellory. Ce huis-clos est parfait pour la saison, je vous le conseille vivement !
Je remercie les Editions Sonatine pour leur confiance.