> Quatrième de couverture <
Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans les fjords de l’ouest, sans savoir comment il est arrivé là, ni pourquoi. C’est comme s’il avait perdu tous ses repères.
Quand il découvre l’inscription « Ton absence n’est que ténèbres » sur une tombe du cimetière du village, une femme se présentant comme la fille de la défunte lui propose de l’amener chez sa sœur qui tient le seul hôtel des environs.
L’homme se rend alors compte qu’il n’est pas simplement perdu, mais amnésique : tout le monde semble le connaître, mais lui n’a aucune souvenir ni de Soley, la propriétaire de l’hôtel, ni de sa sœur Runa, ou encore d’Aldis, leur mère tant regrettée.
Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du 19ème siècle jusqu’en 2020. Aldis, une fille de la ville revenue dans les fjords pour y avoir croisé le regard bleu d’Haraldur ; Pétur, un pasteur marié, écrivant des lettres au poète Hölderlin et amoureux d’une inconnue ; Asi, dont la vie est régie par un appétit sexuel indomptable ; Svana, qui doit abandonner son fils si elle veut sauver son mariage ; Jon, un père de famille aimant mais incapable de résister à l’alcool ; Pall et Elias qui n’ont pas le courage de vivre leur histoire d’amour au grand jour ; Eirikur, un musicien que même sa réussite ne sauve pas de la tristesse – voici quelques-uns des personnages qui traversent cette saga familiale hors normes.
Les actes manqués, les fragilités et les renoncements dominent la vie de ces femmes et hommes autant que la quête du bonheur. Tous se retrouvent confrontés à la question de savoir comment aimer, et tous doivent faire des choix difficiles.
> Spécificités < - Editions originales - Grasset; Collection : En Lettres d'Ancre - Format "Poche" : Folio - Date de parution originale : 05/01/2022 - Format "Poche" : 12/01/2023 - Nombres de pages : 608 - Traduit de l'islandais par Eric Boury
Il y avait très longtemps qu’un roman ne m’avait pas autant ébranlée que celui-ci! Je pense être passée par tous les sentiments au travers des pages de ce livre. Terminé depuis près de 10 jours, j’ai préféré le laisser décanter avant de m’atteler à l’écriture de ma chronique. Les jours passant, je ne trouve pourtant que peu de mots pour exprimer mon ressenti. Un sentiment de nostalgie m’étreint encore à chaque fois que je repense à lui.
« Ton absence n’est que ténèbres » est tout simplement magistral! Ce qui pourrait s’apparenter à une saga familiale islandaise, somme toute banale, est en fait bien plus que cela. Jón Kalman Stefánsson, son auteur, démontre par cette histoire la puissance des mots et celle des émotions qui peuvent être transcrites et transmises par l’écriture.
Comment résumer un tel bouquin? Invraisemblable pour moi, tant les faits sont importants, même les plus infimes détails. Brosser une saga de 120 ans sur 5 générations avec tant de précisions et d’adresse est mirifique et inoubliable.
Comptant plus de 600 pages, le lecteur pourrait craindre de se lasser ou de s’ennuyer mais pas un seul moment, il ne risque de ressentir ces sensations, tant le style et le récit vont l’envoûter très rapidement, une fois les premières feuilles tournées.
Pour ceux qui aiment retenir et réécrire l’une ou l’autre phrase des livres qu’ils lisent, je vous mets au défi de le faire avec celui-ci. Impossible, tant les citations sont belles mais ô combien multiples.
Je tiens à saluer l’excellent travail de traduction de Eric Boury qui a su si bien transmettre la qualité de l’oeuvre originelle.
Par ces quelques mots, vous aurez compris que c’est littéralement l’un de mes tout grands coups de coeur de cette année. Si vous avez la chance de pouvoir vous y plonger, je peux vous garantir que vous n’en sortirez pas indemne, tant il vous hantera profusément.
Lu pour le Prix Bookstagram du Roman Etranger 2023.
Je remercie les Editions Grasset pour leur confiance.
« Celui ou celle qui se coupe de ses racines, qui les perd et fuit son passé, n’a plus nulle part où aller« .