> Quatrième de couverture <
Mardi 11 juillet 1972, ouverture du championnat du monde d’échecs.
En arrière-plan la guerre froide qui oppose Union soviétique et États-Unis. Les caméras du monde entier sont braquées sur l’Islande, où auront lieu en mondovision les rencontres entre les deux compétiteurs: le Russe Boris Spassky, champion en titre depuis 1964, et l’Américain Bobby Fischer.
Ce dernier est un être qui vit enfermé dans sa bulle, s’exerce seul à ce jeu depuis l’âge de sept ans, boit chaque jour des litres de lait Holland et uniquement de cette marque, refuse toute compétition le samedi car son gourou le lui interdit…
La victoire d’un des deux joueurs aurait sans doute un impact politique, et le narrateur ose un parallèle avec une autre guerre qui a vu s’affronter Orient et Occident, la guerre de Troie. Mais, chemin faisant, les souvenirs d’enfance remontent, inexorables et chargés de sens, qui font ressurgir du passé le père disparu du narrateur.
> Spécificités < - Editions originales : Editions Liana Lévi - Date de parution : 06/10/2022 - Nombre de pages : 223 - Traduction de l'italien par Jean-Luc Defromont
Après avoir lu « Le mage du Kremlin » de Giuliano da Empoli chez Gallimard, qui est en lice dans la dernière sélection pour le Prix Goncourt 2022, j’ai décidé de rester en Russie en quelque sorte mais avec un saut dans le passé et plus particulièrement, durant la Guerre Froide, début des années septante (et oui, je suis belge ;).
Le milieu des échecs n’est pas un monde que je connais particulièrement. Oui, j’en connais les règles de base ayant fait partie d’un club durant mes études secondaires mais je n’ai jamais été accroc au point d’en lire des manuels par exemple ou même d’avoir suivi des séries comme « Le jeu de la dame » qui a eu son succès il y a 2 ans de cela.
Pourtant, en lisant le résumé, j’ai eu envie de découvrir ce bouquin alliant une époque historique dont mes connaissances me semblent parfois un peu limitée (la Guerre Froide), l’ayant que trop peu étudiée à l’école. Alors maintenant, j’essaie d’en apprendre plus dessus, notamment en la conjuguant à ma plus grande passion qu’est la littérature.
C’est ainsi qu’on plonge en 1972 pour le championnat du monde d’échecs qui a lieu en Islande entre Bobby Fischer, joueur américain de moins de 30 ans dont le talent n’est pas moins égal à ses originalités et le Russe Boris Spassky, détenteur du titre depuis près de 8 ans.
L’auteur italien, Alessandro Barbaglia, confronte cette folle rencontre à « l’Iliade » d’Homère avec, en point d’orgue, les deux héros que sont Achille et Ulysse. Bien que n’ayant que de vagues souvenirs de celle-ci, réminiscences lointaines de mes cours de latin, j’ai apprécié cette comparaison étonnante et pourtant juste à plus d’un titre.
Hormis ces deux sujets originaux finement vulgarisés pour n’importe quel quidam, Alessandro Barbaglia offre également un chapitre intime de son histoire personnelle au travers du récit d’épisodes de sa relation avec son père, décédé très tôt d’un cancer. Émouvante à bien des égards, cette plongée intimiste m’a particulièrement touchée.
Ce livre mérite à bien des égards d’être découvert que ce soient pour ses sujets pittoresques que pour l’auteur qui dévoile un brin de son vécu. Agrémentées d’une plume élégante et fluide, au final, ce sont trois histoires imbriquées intelligemment que j’ai découvertes et qui m’ont passionnées de la première à la dernière page.
Je remercie les Editions Liana Lévi et le site Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Littérature.