> Quatrième de couverture <
Reykjavik, après la Seconde Guerre mondiale.
Gunnar Kampen est un « un jeune homme travailleur et attentif qui se passionne pour l’histoire de l’humanité et de sa nation ». Il a une mère et deux sœurs qui l’aiment depuis l’enfance et lui-même est un frère et un fils attentionné.
Au printemps 1958, il fondera le parti politique antisémite des nationalistes et se dévouera pour contribuer à l’organisation internationale du mouvement néonazi, en pleine croissance.
Dans un texte qui oscille entre une mosaïque d’images d’enfance poétiques, un recueil épistolaire qui suit l’évolution d’un engagement politique et la création d’un parti d’extrême droite, Sjón examine le parcours d’une vie, d’une époque et d’une radicalisation rythmée par la simplicité absolue de son quotidien.
> Spécificités < - Editions originales : Métailié - Date de parution : 21/01/2022 - Nombre de pages : 118 - Traduit de l'islandais par Eric Boury
La scène d’ouverture de ce roman aurait pu être celle de fermeture. Pourtant l’auteur, Sjón a décidé de multiplier les originalités dans son dernier livre, « Blond comme les blés ». Le corps de Gunnar Kempen, islandais et âgé seulement de 24 ans, est retrouvé dans le wagon d’un train quelque part en Angleterre.
A partir de cet événement, l’auteur remonte le temps pour découvrir qui était réellement ce Gunnar Kempen. Il est né à Reykjavik durant la seconde guerre mondiale, au sein d’une famille antagonique au nazisme ambiant. Pourtant, en grandissant, il se met à développer des opinions fascistes, allant même jusqu’à créer un parti nationaliste antisémite.
Écrit sous la forme de ce qui pourrait s’apparenter à un journal de bord, Sjón n’a pas la prétention de comprendre son anti-héros en le psychanalysant lui et sa famille mais y énonce les faits, notamment au travers de la retranscription de courriers écrits par Gunnar lui-même à ses proches ou amis. Il s’agit avant tout d’un constat et non d’une analyse des origines profondes de l’idéologie adoptée.
J’ai apprécié ce roman assez succinct, par sa façon de démontrer la facilité avec laquelle l’extrémisme peut se mettre en place et gangréner nos sociétés. Nous connaissons les ravages que cela a occasionné au siècle dernier mais avec la prolifération des réseaux de communication (notamment les réseaux sociaux) et notre monde où l’information circule vitesse grand V, les discours haineux peuvent aisément trouver des spectateurs, voir plus terrible encore, des adeptes.
La brièveté du livre fait que le lecteur peut se trouver un peu démuni, une fois le livre refermé. Si vous êtes comme moi à vous poser mille et une question lorsque vous lisez une histoire, elles risquent de rester sans réponse. Malgré que je l’aie apprécié, j’ai ressenti un goût de trop peu. Plusieurs choses auraient pu être développées mais ça n’en enlève pas moins qu’il laisse transparaître un tant soit peu « l’écho de la banalité du mal d’Hannah Arendt » comme présenté par l’éditeur à la quatrième de couverture.
Je remercie les Editions Métailié pour leur confiance.