> Quatrième de couverture <
À Sainte-Blandine-sur-Fleury, un homme inconnu entre en gare à la recherche d’un train de marchandise, qui d’après l’agent SNCF, n’a aucune chance d’arriver.
Qui est cet homme que tous prennent pour une menace à leur sécurité et leur bien-être commun ? Quelle est cette mystérieuse marchandise ?
Un homme peut-il, par sa seule fragilité, ébranler les structures psychiques du monde liberticide dans lequel il évolue à contre cœur ?
Provoquant l’empathie ou la suspicion des habitants dans un futur de propagande où l’accès à la culture est restreint et censuré, où les anciens médias – films, musiques, et fiction au sens large – sont devenus des sources de trafic (données mémorielles différées), et où chacun a sa part à payer dans le remboursement de la Dette due aux épidémies de Covid.
> Spécificités < - Editions originales : Au Diable Vauvert - Date de parution : 06/01/2022 - Nombre de pages : 256
Selon la description disponible sur le site de l’éditeur, ce livre est « une vision dystopique de la société de surveillance et de contrôle pleine d’intelligence, brillant et pénétrant ». C’est clair que parfois les accroches disponibles sur les bouquins vendent du rêve afin d’attirer le manant à l’achat et on se trouve alors déçu. Ici, je vous rassure tout de suite : elle est totalement vraie.
Christophe Carpentier a une interprétation totalement crédible du futur potentiel de notre société et nous la conte sous la forme d’une pièce de théâtre en trois actes.
Alors je me doute que beaucoup de potentiels lecteurs pourraient être effrayés par la forme du texte, sous cette configuration d’une pièce de théâtre. Je suis la première à avoir été décontenancée quand le livre m’est arrivé entre les mains car je ne suis pas une grande lectrice de pièces de théâtre. Pourtant, vu sa quatrième de couverture, j’ai voulu lui laisser une chance en parcourant les premières pages et je me suis vite retrouvée happée par l’histoire et la façon originale dont l’auteur avait choisi de mettre en oeuvre pour la raconter. Cela n’alourdît pas la prose, au contraire devrais-je même dire.
Quand on regarde les journaux télévisés ou les magazines d’informations, on ne peut qu’être parfois ébahi par la tournure que prennent les choses et le monde en général. L’épidémie du COVID a laissé des traces et l’auteur les imagine de façon pas si irréaliste que ça, je pense. Une seconde épidémie s’est déroulée en 2052 (tiens, à noter peut-être à l’agenda) et le nouveau Gouvernement d’Urgence Nationale (G.U.N., hum hum) a mis en place des dispositions où toutes formes de distractions seraient proscrites, avec notamment, le recul de l’âge de la pension à 74 ans (oh, misère) menant à une société sans conflit mais également sans plus aucune fantaisie.
C’est souvent drôle, parfois loufoque mais tellement ingénieux cette façon d’imaginer le monde et en particulier, la France en 2069. Toutefois, à maintes égards, j’espère que Christophe Carpentier s’est tout de même trompé car cette société serait bien loin d’être idéale selon moi.
Franchement, cette vision de 2069 est parfois effrayante notamment quant à la configuration liberticide de la société qui serait mise en place. Un exemple : la disparition de tous les livres, hormis les manuels scolaires. Pour moi qui suis une lectrice acharnée, je ne vous fais pas l’affront de vous qualifier l’horreur que cela serait pour moi mais aussi pour vous pauvres lecteurs.
Bref, tout cela pour vous dire que ce livre passionnant a vraiment été une belle surprise. Il sera drôle de reprendre ce livre en 2069 et d’observer les ressemblances et différences entre la réalité et la fiction. Espérons toutefois que cette vie aseptisée ne trouve pas à s’installer dans notre quotidien.
Je remercie les Editions Au Diable Vauvert pour leur confiance.