> Quatrième de couverture <
Une jeune photographe fascinée par la mort est engagée pour prendre soin d’un couple de vieillards, les Martin, propriétaires d’un ancien funérarium. Une maison figée par le temps, dans un quartier fantôme de Liège, soustraite aux regards par de hauts tilleuls. Captivée par ce décor, la jeune femme s’installe à demeure. Entre elle et madame Martin naît une complicité tendre, sous la surveillance placide de monsieur Martin. Lors de leurs promenades au bord du canal, on leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ce serait bien mal les connaître.
Madame Martin possède une collection d’animaux naturalisés, fruit d’un travail de toute une vie. Elle tient à enseigner son savoir-faire à sa protégée. La jeune femme apprend donc, patiemment, minutieusement, l’art de la taxidermie, sur toutes sortes de cobayes. Car un jour, elle devra être prête pour accomplir son Grand-oeuvre.
> Spécificités < - Editions originales : Editions Inculte - Date de parution : 05/01/2022 - Nombre de pages : 130
Je poursuis mes lectures de la rentrée littéraire hivernale 2022 et en voilà encore une très singulière, dont on n’a pas assez entendu parler.
Premier roman d’une jeune liégeoise (ville de Belgique pour ceux qui ne connaissent pas), il est très prometteur pour la carrière d’écrivaine de Charlotte Bourlard, écrit avec une plume sobre et mesurée.
Tout d’abord, sa couverture. Je ne peux pas vous écrire cette chronique, sans vous en faire part. Lorsque j’ai partagé la photo du livre sur Instagram, plusieurs lecteurs m’ont directement fait part de leur ressenti. C’est vrai qu’elle n’est pas commune et m’a accroché le regard dès que j’y ai posé les yeux. Je ne sais expliquer cette sorte de fascination qu’elle a eue sur moi. C’est assez osé et j’apprécie ça.
Ensuite, l’histoire. On parcourt une tranche de vie de l’héroïne, bien singulière au demeurant. Fascinée par la photographie de personnes âgées nues, elle trouve un emploi auprès du couple Martin, anciens gérants d’un funérarium. En plus de cette profession peu courante, Madame Martin a une passion pour l’empaillage d’animaux dont elle fait collection. Au fil des jours, naît une complicité filiale entre cette jeune photographe paumée et Madame Martin, sous l’oeil placide de Monsieur Martin.
Jusqu’alors, aucune de mes lectures n’avait pris place dans la ville de Liège. Ici, Charlotte Bourlard en décrit les bas-fonds, les quartiers mal-famés bien loin de l’animation touristique que peut connaître la ville.
C’est une lecture assez dérangeante en fait mais que, malgré ce sentiment, j’ai fort aimé. Bien loin des romans lisses, sans aspérités comme il en paraît des centaines par an, j’ai apprécié la prise de risque de cette primo-écrivaine. C’est une ambiance très sombre, où la cruauté n’est jamais bien loin que Charlotte Bourlard met en scène.
On y apprend plein de choses en taxidermie, univers que je ne connais qu’au travers de certaines lectures. J’avoue avoir survolé certaines phrases, un peu par inappétence. Mais, je salue le travail de recherches effectuées par l’auteure.
Avec un brin d’humour très noir, j’ai été captivée par ce roman sombre souvent immoral, éloigné de toute forme de bons sentiments et dont le thème central de la mort n’est jamais très loin.
Je remercie les Editions Inculte pour leur confiance.