> Quatrième de couverture <
« Benjamin presse le téléphone contre son oreille. Pourquoi ne peut-il intervenir ? Il regarde à travers la vitre. Il voit tous les coins où il jouait, enfant. C’est là qu’un jour tout a commencé, et c’est là que tout a fini. Il ne peut pas intervenir parce qu’il est resté figé ici et n’a jamais pu en bouger depuis ce jour. Il n’a pas dépassé neuf ans et là-bas des adultes sont en train de se battre, ses frères qui, eux, ont continué à vivre. »
Benjamin, Pierre et Nils sont venus accomplir les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres dans le lac qui borde leur maison d’enfance, non loin d’une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède. Là où, vingt ans auparavant, un drame a changé le cours de leur existence.
> Spécificités < - Editions : Albin Michel - Date de parution : 05/01/2022 - Nombre de pages : 304 - Traduit du suédois par Anne Karila
« Les survivants » est l’un des livres de la rentrée littéraire hivernale dont, je suis sûre, on parlera encore beaucoup. Ce livre est tout simplement, selon moi, magistral et je ne pense pas être la seule à le dire ou plutôt, devrais-je dire, à l’écrire.
L’histoire de la famille nous est narrée par Benjamin, le fils du milieu de cette fratrie de trois garçons. On y apprend leur enfance joyeuse d’abord dans leur maison près d’un lac, durant les belles années d’insouciance. Et ensuite, on comprend qu’un drame s’est produit mais sans qu’il ne soit clairement révélé. C’est seulement de fil en aiguille que l’auteur, Alex Schulman, dévoile de petits détails qui – finalement – prendront tout leur sens à la fin de l’intrigue.
L’une des grandes originalités de ce roman est sa trame narrative. Alternant le passé et le présent, on revient sur l’histoire de trois frères : Pierre, Benjamin et Nils, un peu sous la forme de flash-backs. Ensuite, intervient une seconde singularité puisque le présent est découpé selon les heures d’une seule journée, pas forcément originale jusque là, mais sous la forme d’un compte-à-rebours. Bien entendu, cela pourrait dérouter les plus terre-à-terres. Pour ma part, je me suis facilement prise au jeu !
Arrivée vers la fin du livre, comme après une longue balade en compagnie de personnages que nous pensons en définitif connaître, j’ai découvert qu’Alex Schulman offre une interversion spectaculaire que je n’avais absolument pas vu arriver. Déjà que ce récit me plaisait beaucoup mais par cet acte, il m’a littéralement scotchée ! Que celui qui prétend avoir eu connaissance de cette entourloupe se fasse connaître, car je ne le croirai pas un tant soit peu.
Une fois ce retournement arrivé, les différents éléments se remettent alors en ordre utile et on ne peut que constater que l’auteur a réalisé son intrigue d’une façon à la fois déroutante et stupéfiante. À ce moment-là, on se dit qu’Alex Schulman a réussi avec brio de nous avoir tenu en haleine, par une grande dose de suspens, nous pauvres lecteurs, et on se demande si on ne devait pas recommencer notre lecture, tant on a aimé ce jeu.
Encore une fois, je tiens à souligner la qualité extraordinaire du travail de traduction du texte du suédois au français, par Anne Karila. Cela offre une lecture très fluide et vraiment très agréable.
Un premier roman à la fois fort et dérangeant où Alex Schulman décortique de manière réaliste et détaillée les liens de cette fratrie, offrant un livre très prometteur qui me poursuivra encore un sacré bout de temps.
Je remercie le site Babelio et les Editions Albin Michel pour l’envoi de ce magnifique livre.
« C’est là qu’un jour tout a commencé, et c’est là que tout a fini. »
Entièrement d’accord avec vous.
La construction du roman est originale et l’on va où l’on ne pense pas aller. La traduction est remarquable. C’est un texte d’une puissance rareté d’une grande sensibilité. Une pépite.
Merci Anne pour votre message 🙂
Je suis contente que ce roman vous ait autant plus à vous qu’à moi.
Il mérite d’être mis en lumière.
Belle journée