> Quatrième de couverture <
» Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle »
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
« Léo le triso. Léonard le bâtard. »
Léo n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors ce qu’il aimerait lui, parfois, c’est disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici. À Glen Affric.
Y rejoindre son frère qui est parti en Ecosse et n’en est jamais revenu. Un jour, lui aussi ira voir les cascades, les lacs, les vallées plantées de grands pins majestueux. En attendant, il accepte, et subit ce que ses harceleurs lui infligent. Mais jusqu’à quand ? Car si Léonard est une proie facile et résignée, tout être humain a ses propres limites…
> Spécificités < - Editions originales : Plon - Date de parution : 04/11/2021 - Nombre de pages : 762
Karine Giebel, c’est une auteure pour laquelle j’ai déjà remarqué qu’on est face à deux sentiments antinomiques : soit on adore ses livres, soit on n’aime pas du tout. Pour ma part, en tout cas pour tous les livres que j’ai lus d’elle (dont vous pouvez retrouver mes chroniques sur mon blog), mon ressenti reste le même : j’adore!
Pourquoi ? Tout simplement, pour sa façon dont elle a de conter une histoire. C’est travaillé, le style est étudié,… Encore une fois, par son dernier livre, « Glen Affric », elle a su me maintenir en apnée, le temps de sa lecture. Pourtant, celle-ci compte plus de 760 pages et donc, il fallait quand même le faire!
Savoir garder son lecteur en haleine durant un si grand nombre de pages, peu d’auteurs savent le faire, mais bien Karine Giebel. A aucun moment, je n’ai ressenti de la lassitude ou de l’ennui. Je n’ai pas eu non plus l’impression de faire face à des déjà-dits ou des répétitions inutiles.
Ses deux personnages principaux de Léonard et Jorge sont ô combien attachants qu’on ne souhaiterait que les protéger de la dureté de la vie et des failles du système. Dotée de faiblesses, leur humanité n’en est que plus grande. Ils sont tellement bien construits qu’on a l’impression de les connaître, de lire leur récit de vie. Leur histoire va s’entremêler à celle d’Angelique, pour qui la vie non plus n’a pas épargné des coups du sort.
Le talent de la plume de Karine Giebel, maîtresse de la littérature noire française, distille un suspens savamment dosé vous empêchant de lâcher le livre. Traitant de thèmes très actuels comme le harcèlement scolaire ou les erreurs judiciaires entre autres, l’intrigue en donne tout un réalisme encore plus grand.
Du moche en ressort finalement quelque chose de « beau », de « fort », on termine ce thriller psychologique avec le coeur en miettes mais on gardera très longtemps en mémoire ce Léonard et ce Jorge.
Vous vous demandez sûrement ce qu’est « Glen Affric ». Moi-même, je ne connaissais pas du tout et n’en avais jamais entendu parler avant de me plonger dans ce livre. Il s’agit d’un glen au sud-ouest du village de Cannich, dans les Highland en Écosse, à l’ouest de Loch Ness. N’hésitez pas à faire des recherches de photos de cet endroit, c’est tout simplement magique !
Je remercie les Editions Plon et Babelio pour cette aventure des Experts du Polar. L’année s’achevant doucement, « Glen Affric » clôt cette magnifique aventure. J’ai passé d’excellentes heures de lecture en compagnie de cette sélection et ai fait de très belles découvertes. Je resigne des deux mains avec plaisir n’importe quand!