> Quatrième de couverture <
La narratrice de ce roman a décidé, un jour, de couper les ponts avec le monde qui l’entoure, de renoncer à sa carrière d’écrivain, de quitter Paris pour se réfugier dans sa maison, perdue dans la campagne, au milieu du pays d’Auge.
Cela fait maintenant cinq ans qu’elle vit là, recluse, parfaitement solitaire, en dehors de son chien, Paul, qui l’accompagne partout. Depuis, elle n’a plus écrit une ligne.
À l’origine de ce changement de vie, il y a un traumatisme, si violent qu’elle en a perdu la mémoire. Des bribes de souvenirs vont pourtant refaire surface. Cette femme rendue à elle-même découvre alors qu’elle a été la victime d’un harceleur qui ne lui a laissé aucun répit, au point qu’elle a failli en perdre la vie.
Aujourd’hui, ce personnage monstrueux l’a retrouvée. Cette fois, elle n’a plus le choix : ce sera lui ou elle.
> Spécificités < - Editions : Editions Léo Scheer - Date de parution : 01/09/2021 - Nombre de pages : 180
Voilà encore un livre de cette nouvelle rentrée littéraire. Malgré qu’il s’agisse du 22ème roman de Nathalie Rheims, c’était une totale découverte de sa plume pour ma part. Alors que j’aurais pu enchaîner ma lecture à la rédaction de cette chronique, j’ai préféré dormir dessus car ce roman m’a particulièrement troublée.
Quand je dis cela, ce n’est pas forcément mauvais signe. Par contre, cela veut dire que cela occasionne pour moi un énorme travail intellectuel afin d’en écrire parfaitement mon ressenti. Certes, je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture. Mais la façon dont le livre conte l’histoire et en fait son sujet principal, je ne suis pas certaine d’en avoir saisi toutes les subtilités que l’auteure a sûrement voulu transmettre.
Sans qu’elle ne soit explicitement nommée, la narratrice du livre pourrait s’identifier à l’auteure elle-même. Cette narratrice a, cinq ans auparavant, décidé de quitter Paris, ses amis, son métier d’écrivaine, tout ce qui l’entourait jusqu’alors pour rejoindre sa maison de campagne et s’y retirer. A l’origine de ce changement de vie, un traumatisme. Ce dernier ne sera expliqué que par des menus détails au fil des pages mais il fût à ce point important, que la narratrice en perdit la mémoire.
C’est alors que fiction et réalité vont s’entre-mêler intimement. L’imagination de la narratrice est telle que le lecteur ne sait plus dans quel dimension il en vient à se retrouver. Imaginaire et réalité ne font plus qu’un. Et c’est dans cet aspect que j’ai l’impression de parfois m’être un peu égarée.
J’ai apprécié la vision de l’auteure quant à sa manière d’aborder le côté néfaste que peuvent avoir les réseaux sociaux où certains s’y livrent dans les moindres détails, dans la façon de présenter la presse avide de faits divers et qui peut, parfois, tomber des dérives du voyeurisme. Le thème du harcèlement moral est l’un des nombreux sujets traités dans ce livre.
L’inconvénient lorsqu’un bouquin ne compte que si peu de pages (180 au total), c’est que le lecteur peut avoir l’impression que certains éléments ne sont pas assez ciselés ou construits, que l’auteure n’a fait que les survoler, sans entrer plus dans les détails. Pour ma part, je n’ai pas trouvé cela dérangeant mais je peux comprendre que cela freinerait certains lecteurs.
Une petite mention spéciale au « personnage » de Paul, qui pour une amoureuse des animaux comme moi ait fortement apprécié cette relation privilégiée entre sa maîtresse et lui et dont je peux très bien la comprendre.
Il s’agissait d’une lecture commune avec ma copine du blog Ju lit les Mots qui partage entre autres avec moi l’aventure de 20 minutes Livres. Voici d’ailleurs le lien de notre fiche de lecture commune : https://www.20minutes.fr/arts-stars/livres/3113299-20210906-danger-rive-nathalie-rheims-coupe-ponts-brouille-pistes
Merci à 20 minutes.fr pour leur confiance et en particulier, Stéphane Leblanc.
On ne peut s’épanouir que dans la discrétion. Cesser d’apparaître permet d’abdiquer devant la vulgarité d’une volonté de toute-puissance. On m’a appris, très tôt, à m’opposer à la lutte pour la reconnaissance et la notoriété. Il suffit de voir le monde tel qu’il est pour lui préférer l’anonymat. (…) Voilà comment j’ai été dressée à devenir un caméléon, à m’éclipser.