Mardi 11 mai 2021
Documents, essais & témoignages
« Chasseurs de terroristes : Au coeur des unités spéciales » de Lionel D. et Annemie Bulte aux Editions Racine, 328 p.
Pour la première fois, un membre des unités spéciales tombe la cagoule. L’incroyable récit de la traque du terroriste Salah Abdeslam, qui mènera à son arrestation le 18 mars 2016. Un engagement à la vie, à la mort, pour l’équipe et pour la mission Belgique, le 15 janvier 2015. À Verviers, les hommes des Unités spéciales partent à l’assaut d’une maison ouvrière dans laquelle trois terroristes se réclamant de l’État islamique se préparent à commettre un attentat. Une fusillade annonciatrice d’une vague de terreur en Belgique et en France. En première ligne, l’inspecteur principal Lionel D. de l’Escadron Spécial d’Intervention, l’ESI.
Pour la première fois, un membre de cette unité d’élite de la Police fédérale se livre à cœur ouvert sur sa vie et sur son travail. Une formation impitoyable, un engagement jusqu’à la mort. Une lutte quotidienne contre la violence et contre les gangsters de tout poil. L’histoire d’une famille qui l’aide à tenir le coup, et d’une nouvelle paternité, alors qu’il est en pleine guerre contre le terrorisme. L’histoire de la traque de Salah Abdeslam, qui changera sa vie et celle de ses collègues. À jamais.Littérature blanche
« M’asseoir cinq minutes avec toi » de Sophie Jomain aux Editions Charleston, 272 p.
Claire et Paul se sont follement aimés.
Une rencontre, un coup de foudre, un mariage, puis enfin, un enfant. Ils étaient prêts, ils le voulaient de toutes leurs forces. Et leur fille est née : belle, parfaite… et différente des autres enfants, pour toujours.
Ce roman est l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont oubliés, qui n’ont pas tenu face à la pression, aux sacrifices que demande un enfant aux besoins spécifiques.
Un roman qui nous plonge dans la réalité d’un couple déchiré, nous apprend les difficultés à élever un enfant au handicap invisible, à rester forts et à laisser exulter la joie que nous apporte la vie.
Mercredi 12 mai 2021
Littérature noire
« Le serpent majuscule » de Pierre Lemaître aux Editions Albin Michel, 336 p.
« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. »
Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre.
Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.
« L’ange obscur » de Danielle Thiéry aux Editions Syros, 480 p.
Une équipe de cinéma débarque à Epinal pour tourner un film inspiré d’un fait divers tragique : la disparition, dix ans plus tôt, de deux jeunes filles de la région, dont l’une a été retrouvée morte. Fait notable, Vince de Mestre, reconnu coupable du meurtre et bientôt libre, y incarne son propre rôle. Olympe, la fille du capitaine Marin, vit, elle, un rêve éveillé : elle a été retenue lors du casting. Mais lorsque Vince disparait en plein tournage, et avec lui Olympe et Gala, l’assistante de production, il semblerait que le pire des scénarios soit en train de se rejouer…
« L’appel de la sirène« d’Emelie Schepp aux Editions Harper Collins, collection : Noir, 400 p., traduction de Rémi Cassaigne.
Norrköping, Suède. Deux femmes sont retrouvées noyées sur les bords du fleuve de la ville. Leurs jambes cousues entre elles leur donnent l’apparence de funèbres sirènes. Lorsqu’un troisième corps est découvert avec ce même détail macabre, la pression monte pour la procureure Jana Berzelius, en charge de l’enquête avec les policiers Henrik Levin et Mia Bolander. Les allées et venues d’une voiture près des lieux du crime sont peut-être la clé : le véhicule appartient à un certain Simon Norell qui a tué sa famille des années plus tôt. Il serait l’assassin parfait s’il n’était pas en ce moment même enfermé en hôpital psychiatrique.
Dans sa quête vengeresse de la vérité, Jana Berzelius prend des décisions impulsives et radicales qui pourraient finir par se retourner contre elle… Une enquête de Jana Berzelius.
« Maldonnes » de Serge Quadruppani aux Editions Métailié, 304 p.
Dans sa jeunesse révolutionnaire, Antonin a voulu être bandit, mais il a dû admettre qu’il n’était pas doué pour ça, et il est devenu auteur de romans noirs et traducteur. Un matin, des décennies après, alors qu’il attend Olga, boxeuse féministe et amour de sa vie, apparaît Guillaume. Fils d’un droguiste assassiné par un braqueur dont Antonin a soutenu la libération, il est venu lui demander des explications. La rencontre de ces trois-là va engendrer la catastrophe qu’Antonin attend depuis toujours.
« La fureur des mal-aimés » d’Elsa Roch aux Editions Calmann-Lévy, 272 p.
Veille de Noël, de nos jours. Le commissaire Marsac découvre dans une poubelle un cadavre au crâne fracassé et au ventre ouvert, rempli de mort aux rats. Mars 1995. Alex a 15 ans, il a fui l’appartement familial et est à la rue. Il résiste au désespoir, car dès que possible il va la retrouver, il n’y a qu’Elle qui compte désormais. Dans une atmosphère remarquable, on suit alternativement l’enquête de Marsac, et la fugue d’Alex vingt ans auparavant. Une bouleversante variation sur les enfances brisées, les secrets de famille, et la beauté cruelle de la vengeance.
« Grand calme » de Giles Blunt aux Editions Sonatine, 336 p. traduction de Charles Bonnot.
Base dérivante Arcosaur, Arctique. Depuis des mois, une équipe de scientifiques affronte les conditions de vie les plus extrêmes pour mener à bien ses recherches. Mais dans la solitude polaire, les nerfs sont à vif et le moindre incident peut entraîner des conséquences désastreuses. Jusqu’à l’irréparable.
Ontario, Canada. Alors que l’hiver s’annonce particulièrement rude à Algonquin Bay, le corps d’un homme est retrouvé dans un motel de la région. Sa maîtresse, dernière personne à l’avoir vu vivant, a disparu. Bientôt, c’est le corps d’une autre femme qui est retrouvé dans un hôtel désaffecté. Dépêchés sur les lieux, les inspecteurs John Cardinal et Lise Delorme sont loin d’imaginer l’ampleur des ramifications qui sous-tendent leur enquête.
« Les yeux fermés » de Christopher A. Bohjalian aux Editions Le Cherche Midi, 368 p., traduction de Caroline Nicolas.
La disparition d’Annalee Ahlberg est inquiétante. Atteinte de somnambulisme, ce n’est pas la première fois que cette jeune mère bien sous tous rapports quitte sa maison au milieu de la nuit. Mais cette fois, elle n’est pas revenue. Lorsqu’on retrouve la chemise de nuit d’Annalee près d’une rivière, son mari Warren et ses deux filles se préparent au pire. Très vite cependant, des questions surgissent. Pourquoi n’était-elle atteinte de ses fameuses crises de somnambulisme que lorsque son mari était absent ? Où est le corps ? Si la vie d’Annalee semble soudain plus complexe et mystérieuse qu’au premier abord, il apparaît bientôt que les autres membres de la famille ont eux aussi des secrets et beaucoup de choses à se reprocher…
« Rendez-vous au paradis » de Heine Bakkeid aux Editions Les Arènes, 560 p., traduction de Céline Romand-Monnier.
Après avoir quitté la police, survécu à plusieurs tentatives de suicide et à une tentative de meurtre, Thorkild Aske se voit présenter une alternative par son psy : un atelier de fabrication de chandelles financé par l’agence pour l’emploi ou une mission de documentation pour une autrice de polars.
Le choix est vite fait ! Thorkild se penche sur la disparition de deux adolescentes et rassemble les informations qui doivent servir de toile de fond au roman tant attendu de Milla Lind. Un jeu de faux-semblants commence. La mission de documentaliste vire au cauchemar.
« Comment cuire un ours? » de Mikael Niemi aux Éditions Stock, 522 p., traduction de Marina et Françoise Heide.
Nous sommes en 1852, au coeur des magnifiques paysages du grand nord suédois. Lars Levi Laestadius, botaniste émérite, pasteur haut en couleur du petit village de Kengis et fondateur d’un mouvement connu pour son éthique rigoureuse, tente tant bien que mal de combattre l’athéisme et l’alcoolisme de ses paroissiens. Contre l’avis des villageois, Laestadius a recueilli un jeune garçon sámi, affamé et illettré, Jussi, qu’il initie aux secrets de la botanique et qui le suit comme son ombre.
Lorsqu’une servante est retrouvée morte dans la forêt, le commissaire s’empresse d’imputer l’odieux crime à… un ours. Fort de son intuition et de son savoir scientifique, Laestadius n’y croit pas un instant. Quand une deuxième jeune fille vient à disparaître, le pasteur, secondé par son fidèle Jussi, décide de mener l’enquête, quitte à s’attirer les foudres des autorités locales.
« Rendors-toi tout va bien » d’Agnès Laurent aux Editions Plon, 224 p.
Une femme dans une voiture délabrée. Une autoroute, un jour de grand départ. Et soudain, l’accident. Qui est cette victime de la route ce soir du mois de
juin ? Épouse, mère, femme ordinaire ? Qu’a-t-elle fait durant les heures qui ont précédé le choc ? Pourquoi son mari a-t-il été arrêté un peu plus tôt ? Tour
à tour, les personnages qui l’ont croisée au cours de cette journée racontent ce qu’ils savent d’elle ou ce qu’ils en imaginent.
Depuis sa cellule de garde à vue, son mari quant à lui cherche à comprendre. Comment n’a-t-il pas vu, pas été au-delà des « rendors-toi, tout va bien » de
sa femme chaque nuit où elle s’enfermait dans leur salle de bain silencieuse et perclus de douleurs ?
Tous poursuivent le même questionnement : que sait-on de ces vies que l’on frôle ? Que sait-on de nos proches ?
« Tout est à moi » de Ruth Lillegraven aux Editions Actes Sud, 350 p., traduction de Frédéric Fourreau.
Un père d’origine pakistanaise arrive aux urgences, son petit garçon inconscient dans les bras. Ce dernier serait tombé d’un arbre. Mais les nombreux stigmates sur le corps frêle de l’enfant racontent une toute autre histoire. L’enfant décède et dans la foulée son père est retrouvé assassiné dans la salle de prière de l’hôpital. Gravitant autour de la scène de crime : un pédiatre infidèle, un infirmier homosexuel islamophobe et une secrétaire d’État avec des cadavres inavouables dans le placard.
Littérature blanche
« Les possibles » de Virginie Grimaldi aux Editions Fayard, 360 p.
Juliane n’aime pas les surprises. Quand son père fantasque vient s’installer chez elle, à la suite de l’incendie de sa maison, son quotidien parfaitement huilé connaît quelques turbulences.
Jean dépense sa retraite au téléachat, écoute du hard rock à fond, tapisse les murs de posters d’Indiens, égare ses affaires, cherche son chemin.
Juliane veut croire que l’originalité de son père s’est épanouie avec l’âge, mais elle doit se rendre à l’évidence : il déraille.
Face aux lendemains qui s’évaporent, elle va apprendre à découvrir l’homme sous le costume de père, ses valeurs, ses failles, et surtout ses rêves.
Tant que la partie n’est pas finie, il est encore l’heure de tous les possibles.
« Célestine du Bac » de Tatiana de Rosnay aux Editions Robert Laffont, 336 p.
Lui, dix-huit ans, fils de bonne famille, solitaire et rêveur. Elle, sans âge, sans domicile, abîmée par la vie et l’alcool. Tout les sépare.
Pourtant, un jour, rue du Bac, à Paris, leurs chemins se croisent. Contre toute attente, une extraordinaire amitié se noue. De celles qui changent une vie. De celles qui forgent à jamais une personnalité.
Saisir sa chance, affronter le mystère familial qui le hante, c’est ce que Célestine va transmettre à Martin. Et plus encore…
« Les filles du manoir Foxcote » d’Eve Chase aux Editions Nil, 400 p., traduction d’Aline Oudoul.
Gloucestershire, août 1971. Un bébé est retrouvé dans les bois du manoir de Foxcote. La famille Harrington, endeuillée par une terrible tragédie, recueille avec joie la petite fille et décide de l’élever en secret. Mais ce bonheur familial est très vite ébranlé par la découverte d’un cadavre sur la propriété.
Des années plus tard, Sylvie, désireuse d’éclaircir des zones d’ombre de sa vie, est à son tour entraînée dans les bois majestueux et sauvages de Foxcote, là où rien n’est tout à fait ce qu’on croit. Sylvie découvrira-t-elle la vérité et osera-t-elle la révéler ?
« Vice » de Laurent Chalumeau aux Editions Grasset, 240 p.
Une femme libre, ça ne paraît pas grand-chose. Mais pour certains, c’est déjà trop. Comme un vice à corriger. C’est ce que va découvrir Esperanza Running-Wolf, 45 ans, directrice de musée vivant sur la côte Ouest des Etats-Unis, femme indépendante, fraîchement séparée du père de sa fille, qui s’apprête à devenir procureur général de son Etat. Quand le roman s’ouvre, elle profite de sa liberté retrouvée, sort et couche avec qui elle veut, notamment ce chanteur aux airs de bad boy dont le physique compense le manque de subtilité.
Elle vient aussi de rencontrer Nick, un photographe avec qui elle entretient une relation épistolaire et numérique a priori sans ambiguïtés (il est marié et vit à l’autre bout du pays) mais pas moins intense. Seulement les choses vont s’emballer et celle qui pensait tout contrôler va se retrouver en danger : le flirt virtuel devient une histoire d’amour impossible et Nick une obsession pénible ; le bad boy tombe amoureux et se fait menaçant.
Et si ce type sympa qui la courtise était finalement le meilleur choix ? L’un d’eux finira par vouloir la faire payer. Mais lequel ? Et pourquoi déjà ?
« Les Terriens » de Sakaya Murata aux Editions Denoël, 256 p., traduction de Mathilde Tamae-Bouhon.
Natsuki n’est pas une petite fille comme les autres. Son meilleur ami est un hérisson en peluche qui la somme de sauver les Terriens, et elle passe tous ses étés à la montagne avec son cousin Yû, espérant qu’un vaisseau spatial la ramène d’où elle vient vraiment. Quand un événement menace de séparer les cousins pour toujours, ils se font une promesse : survivre, quoi qu’il arrive. Des années plus tard, Natsuki est mariée et semble mener une vie normale. Mais les ombres de son enfance refont surface et la jeune femme se réfugie chez Yû. Parviendront-ils à tenir leur promesse ? Pour cela, ils devront se reconnecter à leur âme d’enfant et s’engager dans une aventure extraordinaire.
« Maritimes » de Sylvie Tanette aux Editions Grasset, 120 p.
Une île perdue en Méditerranée. Des collines, des oliveraies et, au fond d’une crique rocheuse, un village paisible avec son port minuscule. Depuis toujours, sa poignée d’habitants se tient à distance du continent… Ils racontent que de mystérieuses créatures marines veillent sur eux.
Assis sur un banc face à la mer, un vieillard se souvient. C’était l’époque de la dictature. Un jour, un jeune inconnu à l’allure de dieu grec, Benjamin, avait débarqué sur l’île. Il était en fuite, tous s’en doutaient mais nul, jamais, ne lui a demandé de comptes. Benjamin s’est installé dans une maison en ruine, sur un promontoire isolé où bientôt le rejoint Michaëla, fille de l’île et de la mer. Mais la haine qui ravage un continent peut frapper un bout de terre qui se croit à l’abri du monde.
« Le fleuve des rois » de Taylor Brown aux Editions Albin Michel, collection : Terres d’Amérique, 464 p. traduction de Laurent Boscq.
Un an après le décès de leur père, Lawton et Hunter entreprennent de descendre l’Altamaha River en kayak pour disperser ses cendres dans l’océan. C’est sur ce fleuve de Géorgie, et dans des circonstances troublantes, que cet homme ténébreux et secret a perdu la vie, et son aîné compte bien éclaircir les causes de sa mort.
Il faut dire que l’Altamaha River n’est pas un cours d’eau comme les autres : nombreuses sont ses légendes. On raconte notamment que c’est sur ses berges qu’aurait été établi l’un des premiers forts européens du continent au XVIe siècle, et qu’une créature mystérieuse vivrait tapie au fond de son lit.
Je vous en parle bientôt.
« Les fils du pêcheur » de Grégory Nicolas aux Editions Les Escales, 224 p.
Alors que le narrateur vient d’apprendre qu’il sera bientôt père d’une petite fille, le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, sa mère. Le bateau de son père, Jean, vient de sombrer « corps et biens ». Jamais Jean ne saura que sa petite-fille s’appellera Louise.
Peut-être pour lui rendre hommage, peut-être pour apaiser son chagrin, le narrateur se met alors à écrire le roman de ce coquillier blanc et bleu, Ar c’hwil, né presque en même temps que lui.
Derrière l’histoire du bateau, c’est celle du père, de ses peines et de ses drames qui se profile. Mais aussi celle d’une famille, faite d’amour filial et fraternel. Une famille simple, où la pudeur des sentiments est de mise. Une histoire intimement liée à celle de la Bretagne, de la pêche et des crises qui ont jalonné la seconde partie du XXe siècle.
« L’homme battu » d’Olivier Koudrine aux Editions Le Cherche Midi, 256 p.
Récit intime, féroce et drôle d’une fille de vingt ans, L’Homme battu est l’histoire d’une famille ordinaire.
Une mère autoritaire et manipulatrice, un père faible et effacé…
Justine plonge dans ses souvenirs et tente de trouver sa place dans un monde de faux-semblants, abruti par le prêt-à-penser.
Surprenante, insaisissable, attachante, la jeune femme incarne, sans le revendiquer et peut-être sans le savoir, la figure d’un féminisme éclairé.
« Les douces » de Judith Da Costa Rosa aux éditions Grasset, 200 p.
Ils étaient quatre, trois filles et un garçon : Dolorès, Zineb, Bianca et Hannibal. Quatre meilleurs amis devenus comme frère et sœurs, ayant grandi ensemble, connu les joies de l’enfance et les tourments des premiers sentiments, se jurant de ne jamais se séparer. La vie s’ouvrait à eux ; le lycée terminé, ils quitteraient leur village du Sud, découvriraient Paris. Mais le soir du bal de fin d’année, Hannibal disparaît et laisse celles qu’il appelait mes douces, seules et interdites.
Huit ans plus tard, son corps est retrouvé, sous terre, dans la propriété d’Auguste Meyer, sculpteur célèbre de la région, professeur de poterie des quatre enfants qui, jusqu’à sa mort, a nourri pour Dolorès, sa beauté, une étrange fascination. L’Officier Casez est chargé d’enquêter, il convoque les trois jeunes femmes ; l’une est devenue star sur les réseaux sociaux, l’autre étudiante, la dernière travaille dans un cinéma. Elles ne se parlent plus mais continuent de recevoir d’énigmatiques emails signés Hannibal. L’une le croit vivant, les autres pas.
A mesure qu’il essaie de percer le mystère de leur amitié, Léo Casez bute sur les interrogations : quel pacte les liait ? Qui était vraiment Auguste Meyer et pourquoi la mère de Dolorès le protégeait-elle ? En rouvrant les archives du passé, il force les secrets et nous entraîne dans les souvenirs de cet été brûlant, les joies et les tourments de quatre adolescents devenus si tôt adultes.
« Le jour où ma mère m’a tout raconté » de Philippa Motte aux Editions Stock, 227 p.
Il pleut sur Montfavet ce jour-là. Il pleut sur la voiture dans laquelle Lili, révoltée, malheureuse, se sent étouffer. Devant elle, les grilles d’un hôpital psychiatrique. Son mari, Hector, prétend que c’est pour elle la seule solution. Hector que tout le monde admire, adule, Hector qui sait quoi penser et infliger aux autres. Pour Lili, la vie bascule. Derrière les murs, cependant, il y a des êtres merveilleux, étonnants, attachants. Antonin, notamment ; ou encore le Mage. Derrière les murs, surtout, il y a les pages nécessaires d’un journal intime, qui ramènent Lili à ses secrets, à ses douleurs et à son village natal de Corse, où tout se sait et tout se tait.
Littérature jeunesse
« Guilty. L’affaire Diego Abrio » de Jean-Christophe Tixier chez Rageot Editeur, 256 p.
Diego Abrio, 22 ans, purge sa peine de prison pour homicide volontaire.
Pourtant il va être relâché.
Sera-t-il libre ? Non !
Le peuple aura le droit de le tuer, ou de le protéger dans sa fuite.
Toi aussi. Vas-tu suivre son parcours sur l’application Guilty ? Participer à sa traque ? Ou…
« La Maladetta » de Rachel Corenbilt aux Editions Nathan, 260 p.
Eva, 16 ans, part avec sa mère, son frère Anthony, et Samy, le meilleur ami de son frère, dans une maison isolée en pleine montagne, que sa grand-tante a léguée à sa mère.
Eva découvre qu’au village on appelle cette maison « La maison des mortes », et que sa grand-tante se serait pendue pour échapper aux esprits qui hantent sa demeure. Peu de temps après son arrivée, Eva croit entendre des voix, fait des cauchemars de plus en plus violents. Et si elle avait hérité de la malédiction de sa grand-tante ?
Jeudi 13 mai 2021
Littérature blanche
« Canoës » de Maylis de Kerangal aux Editions Verticales, 160 p.
« J’ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, « Mustang », et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d’un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d’échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s’use ou mue, se distingue ou se confond, parfois se détraque ou se brise, quand une messagerie ou un micro vient filtrer leur parole, les enregistrer ou les effacer.
J’ai voulu intercepter une fréquence, capter un souffle, tenir une note tout au long d’un livre qui fait la part belle à une tribu de femmes – des femmes de tout âge, solitaires, rêveuses, volubiles, hantées ou marginales. Elles occupent tout l’espace. Surtout, j’ai eu envie d’aller chercher ma voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un « je », au plus proche ». (M. de K.)
« La beauté du peuple » de Meret Pryds Helle aux Éditions Gallimard, collection : Du monde entier, 464 p. traduction d’Alain Gnaedig.
Dans les années 1930, Marie grandit au sein d’une famille de journaliers dans le Langeland, une île de la province danoise. Les enfants sont nombreux, les ressources limitées et les jours marqués par la pauvreté sous tous ses aspects. La Seconde Guerre mondiale ne fait qu’aggraver le quotidien des plus démunis. Pour Marie, le changement vient avec Otto, un jeune électricien qui rêve de la capitale et d’une vie moderne.
Une fois à Copenhague, ils vont gravir les barreaux de l’échelle sociale. Mais la question se pose : quel prix Marie va-t-elle payer pour son ascension sociale et une certaine forme de confort ?
« L’étrange pouvoir des calamités » d’Hélène Le Bris aux Editions Eyrolles, 288 p.
France, été 2029. Une étrange maladie au nom imprononçable, appelée « Peste » par commodité, s’abat sur le pays. Mortifère et hautement contagieuse, elle intervient par vagues successives, bouleverse l’économie et les rapports sociaux, renverse la démocratie. Elle finit par se replier sur Paris, placé en confinement. De part et d’autre du cordon sanitaire, une mère et son grand fils observent des événements contrastés, elle dans son village que repeuplent les petits citadins écartés du virus, et lui prisonnier d’un Paris sinistré. Leur passé les oppose, leurs présents les éloignent aussi. Sous l’effet du fléau, un rapprochement inattendu s’opère peu à peu. Chacun inquiet de l’autre, ils nouent de nouveaux liens, échouent à se comprendre, puis se rejoignent enfin. Leurs relations avec leurs proches évoluent elles aussi. Un couple de soignants surmenés, un garagiste désemparé, une cartomancienne émotive, subissent avec eux le choc que la peste impose aux rapports humains.
« L’île silencieuse » de Bruno Racine aux Editions Gallimard, 160 p.
Quatre personnes qui n’ont aucune raison de se croiser — un directeur de revue engagé dans un projet artistique un peu fumeux, une jeune escort qui aspire à se voir reconnue comme artiste, un colonel à la retraite, ancien des services de renseignement qui a quelques comptes à régler avec son passé, une philosophe qui attend de connaître les résultats d’examens de santé — se retrouvent pour trois jours à l’abbaye de Lérins, sur l’île Saint-Honorat.
Pendant ces trois journées scandées par les offices des moines, soumis à la règle du silence une bonne partie du temps, des rencontres inattendues vont s’opérer, des affinités surprenantes se découvrir, des secrets longtemps refoulés se révéler.
Littérature noire
« La cavale de Jaxie Clackton » de Tim Winton aux Editions Gallimard, 304 p., traduction de Jean Esch.
Quand Jaxie voit son père écrasé sous le pick-up — le cric a lâché —, il sait que tout l’accuse : en ville, personne n’ignore qu’il haïssait Clackton senior, ivrogne borgne qui cognait sec. Alors Jaxie trace droit devant lui, crevant de trouille et bientôt de soif puis de faim dans l’immensité éblouissante du lac salé.
Soudain, une cabane. Pour Jaxie, un rien parano, le vieux schnock qui l’habite est forcément un ennemi.
Entre le prêtre défroqué solitaire et l’adolescent rebelle s’installe un rituel de cohabitation façon chat et souris, chacun étant persuadé que l’autre représente une menace.
Pourtant, le vrai danger est ailleurs.
« Et pour le pire » de Noël Boudou aux Editions Taurnada, 252 p.
Bénédicte et Vincent auraient pu vieillir paisiblement ensemble. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, il y a vingt ans…
Vingt ans. Vingt ans à attendre… à attendre que les assassins de sa femme sortent de prison.
Depuis vingt ans, Vincent Dolt n’a qu’une seule idée en tête : venger sa douce Bénédicte…
Depuis vingt ans, seule la haine le maintient en vie.
Mais une vengeance n’est jamais simple, surtout à 86 ans.
Il a vécu le meilleur, il se prépare au pire…
Je vous en parle bientôt.