> Quatrième de couverture <
1976, Bryson City, petite ville ouvrière des Appalaches de Caroline du Nord.
De l’autre côté des rails, à l’écart de la ville, trois générations de femmes luttent ensemble pour joindre les deux bouts.
Mamie Pearlene perd un peu la tête.
Barbara part tous les jours à l’usine pour coudre des vêtements qu’elle ne pourra jamais s’offrir.
Carole Anne est encore au lycée, mais travaille en cachette pour s’enfuir un jour vers un avenir meilleur. Elle ignore que Barbara avait autrefois caressé le même rêve, et qu’il s’était brisé en une seule nuit. Grandir du mauvais côté des rails prédestine-t-il à courir après le rêve américain sans jamais l’atteindre ? La mère réussira-t-elle à faire taire le passé quand sa fille sera portée disparue ?
> Spécificités < - Editions : Le Nouveau Pont - Date de parution : 15/04/2021 - Nombre de pages : 240 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie Bisseriex
Voici un livre qui est passé un peu incognito parmi toute la pléthore de parutions littéraires du mois d’avril. Et pourtant, c’est bien dommage car c’est indubitablement un petit bijou! « De l’autre côté des rails » est un roman social américain très fort, formidablement bien écrit et qui vous hante encore, même plusieurs jours après avoir été refermé.
L’histoire voit ses décors plantés à Bryson City, une ville réelle de Caroline du Nord, au sein des Appalaches, bien loin des strass et paillettes des métropoles comme New York ou Los Angeles. Renea Winchester nous conte l’histoire de trois générations de femmes de la famille Parker (la grand-mère Pearlene, la mère Barbara et sa fille Carole Anne) qui font partie des « oubliés ». Ces gens veulent s’en sortir, ne demandent rien à personne mais pour qui la vie n’offre que peu voire aucune perspective d’avenir et qui tentent de survivre chaque jour. Elles habitent dans un parc de mobiles-home qui a le malheur de se trouver du mauvais côté des rails du train.
Se déroulant principalement en 1976, le récit nous est conté par ce choeur de trois femmes drôles, attachantes, mais ô combien vraies et fortes. C’est un véritable pan de l’histoire de cette petite ville de Bryson City. Elle a connu des moments difficiles, notamment lors de la fermeture de l’usine de textiles, mais au fil des années s’est développée et est aujourd’hui devenue une ville touristique que l’auteure nous offre. Renea Winchester nous donne envie de la visiter, d’en faire à tout le moins des recherches pour y mettre des images sur ce que nous avons pu imaginer en lisant le livre.
Malgré la dureté de l’essence du livre (la pauvreté, la misère sociale, la faim, le chômage, les adolescentes enceintes, l’absence de perspectives réelles), le résultat est quelque chose de très solaire, d’optimiste et d’authentique. Tout dans ce livre m’a plu : que ce soit les personnages, la fraîcheur avec laquelle ils sont proposés, la façon de décrire les lieux, les émotions très fortes induites par l’auteure,…
J’ai eu la chance de découvrir ce livre par l’intermédiaire du groupe Facebook du Picabo River Book Club, fans de littérature américaine, comme moi, nous nous réunissons et avons la chance de découvrir de nouveaux auteurs américains, remplis de talents.
La lecture de ce bouquin s’est accompagnée d’une rencontre virtuelle avec l’auteure, Renea Winchester ainsi que l’éditrice et traductrice, Marie Bisseriex. Grâce au prologue mais aussi au travers de cette rencontre, j’ai pu en apprendre plus sur la genèse du livre, sur la majorité des éléments tirés de la réalité pour en constituer cette fiction. Renea Winchester est une belle personne, dotée d’une grande humanité et qui a pris son temps pour répondre à toutes nos questions avec sincérité.
Je remercie énormément le groupe du Picabo River Book Club (et en particulier, Léa), les Editions Le Nouveau Pont et l’auteure, Renea Winchester, pour ce superbe livre qui restera l’un de mes coups de coeur de cette année et pour avoir organisé un point d’orgue avec cette rencontre virtuelle très enrichissante entre passionnés.
Petit clin d’oeil dans le livre : Nous avons eu la chance de recevoir en même temps que le livre, des petits marque-pages en tissus confectionnés par l’auteure elle-même. Lors de la rencontre, elle nous a dit que les tissus qui avaient servis venaient d’anciens vêtements de ses parents. Si vous lisez ce livre, vous comprendrez mieux ce petit clin d’œil touchant.