> Quatrième de couverture <
« Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n’existe pas ? »
Tel est l’état d’esprit de James Vann lorsqu’il retrouve sa famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s’inquiètent pour lui et veulent l’empêcher de commettre l’irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l’acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c’est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l’incertitude de l’avenir.
> Spécificités < - Editions : Gallmeister - Date de parution : 07/02/2019 - Nombre de pages : 289 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski
« Un poisson sur la lune » est un roman-témoignage (baptême pour moi dans ce type de roman) par lequel l’auteur, David Vann, revient sur la dépression de son père quelque temps avant son suicide à 40 ans. David Vann ne laisse rien de côté: les moments de folies passagères de ce père, James, la peur et le désarroi occasionnés à ses enfants encore très jeunes, le désespoir de ses proches de le voir sombrer, l’impuissance quant à ce parent qui s’ensevelit seul dans la maladie.
Écrit avec beaucoup de descriptions quant aux sentiments mais aussi quant aux décors, comme tous ses autres livres, David Vann en livre une oeuvre parfois dure. Surtout lorsqu’on se projette à la place des membres de sa famille (et je pense en particulier à son oncle et frère cadet de James, Doug) qui auront tout tenté afin d’éviter qu’il ne commette cet acte irréparable. On se rend compte que James lui-même ne pouvait être sauvé d’une quelconque façon au vu des démons qui l’accaparaient jour et nuit.
« Le sexe et le désespoir, une seule et même chose, tous définissant les limites de ce que doit être le monde, tous deux irrésistibles ».