> Quatrième de couverture <
1617, Vardø, au nord du cercle polaire, en Norvège.
Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s’abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardø qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie.
Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d’Écosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l’autorité de son mari, elle se lie d’amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardø qu’un endroit où Dieu n’a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.
> Spécificités < - Editions: Robert Laffont - Date de parution : 20/08/2020 - Nombre de pages : 400 - Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Sarah Tardy
Voilà encore un livre paru lors de la déferlante de cette rentrée littéraire. Pourtant, doté de très nombreuses qualités, il mériterait d’être mis plus en lumière. Alors que son résumé m’avait laissé un peu dubitative quant à mon appréciation ou non de l’histoire, j’ai été happée et envoûtée dès les premières pages.
Inspirée d’un fait réel, cette histoire a été fabuleusement bien écrite par Kiran Millwood Hargrave, âgée d’à peine 30 ans. Le pan historique est bien présent où on apprend beaucoup sur la vie au XVIIème siècle, à l’extrême nord de l’Europe et notamment, sur le peuple des samis, très peu connu.
L’auteure s’est basée sur une tragédie historique, cette terrible tempête qui eut lieu à quelques jours de Noël 1617, emportant et causant la mort de près de 40 hommes. Ces pêcheurs composaient le village de Vardø, près du cercle polaire. La perte d’un si grand nombre des hommes impose aux femmes de ce village de prendre leur destin en main.
Kiran Millwood Hargrave parvient en quelques mots à faire ressentir la rigueur et la rudesse de cette vie à l’extrême nord de notre continent. Alors que la vie au cours du XVII ème siècle était déjà loin d’être facile, au vu de la carence de toutes les commodités que nous connaissons actuellement, le froid glacial, l’absence de la plupart des végétaux et animaux font de Vardø un endroit austère où la vie s’égrenait lentement, encore plus lors des très longues nuits hivernales.
Un autre thème abordé est celui de la prédominance de la religion à cette époque, où toute autre croyance était considérée comme impie et pouvait mener rapidement au bûcher, après un procès fantoche. C’est ainsi que j’ai appris que les Lapons étaient alors considérés comme des hérétiques par le pouvoir et dont, de nombreux furent brûlés vifs après maintes tortures pour faits de sorcellerie. Aujourd’hui, où des guerres de religions sont encore malheureusement actuelles, le parallèle peut être aisément fait et notamment, par cette volonté d’instaurer une croyance unique par n’importe quel moyen.
La manière immersive dont l’auteure décrit à la fois le quotidien mais aussi la brutalité de la météo fait que j’ai eu moi-même l’impression de me retrouver dans cet endroit boueux, éloigné de tout. Les protagonistes sont forts, tous comme les sentiments qui y sont partagés et développés. La tension est palpable et monte crescendo.
Je pourrais vainement essayer de trouver des éléments qui m’auraient moins plus dans ce livre, mais je n’en ai aucune envie. Selon moi, ce livre est une pépite comme on n’en lit pas tous les jours. Une fois terminé, c’est un vrai coup de blues qui m’a parcouru de devoir y laisser ses paysages, ses personnages, cette vie éprouvante mais si vraie.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture, enrichissante par les découvertes que vous y ferez sûrement comme moi mais aussi pour la beauté du récit et le talent de cette jeune auteure à tenir à l’oeil.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire 2020.
J’aime bien les livres basés sur des histoires vraies et celui-ci me tente bien aussi bien pour l’époque mais aussi le lieu.
Je le note et te remercie pour cette chronique : c’est la deuxième que je lis au sujet de ce livre et une fois encore c’est un avis positif 🙂
Bon dimanche !
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