> Quatrième de couverture <
Au plus profond de l’hiver, dans la lande rugueuse et désolée du nord de l’Angleterre, une jeune fille disparaît. Deux hommes la recherchent : le détective James Brindle, solitaire, taciturne, obsessionnel, et Roddy Mace, ex-journaliste des tabloïds fuyant son passé de débauche à Londres. Ils ne tardent pas à dénicher le suspect idéal : Steven Rutter, terrifiant personnage, plus proche de la bête sauvage que de l’homme, qui vit retiré dans une ferme isolée et rumine de sombres secrets. Mais il n’est pas le seul, et ce qui s’annonçait comme un banal fait divers va bientôt basculer dans l’horreur, à mesure que Brindle et Mace plongent dans les coulisses insoupçonnées de la vie du hameau.
> Spécificités < - Editions originales : Seuil - ici en format "poche": Points - Date de parution : 06/09/2018 - en "poche" : 12/09/2019 - Nombre de pages : 406 - Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) : Isabelle Maillet
Lecteurs sensibles ou non initiés, s’abstenir! Ce thriller n’est pas à mettre en toutes les mains! Certains passages sont très crus et pourtant décrits de façon très visuelle. Pour ma part, le fait d’avoir osé écrire de la sorte dans un thriller « normal » est un point positif. Je ne veux pas du gore et du sadique à toutes les pages mais nous ne vivons pas non plus dans un monde tout rose et malgré la violence de certaines scènes ou propos, nous ne devons pas nous voiler la face.
Une autre grande particularité dans la forme de ce livre est l’absence totale de virgule. Et oui, ce moyen de ponctuation semble inconnu de l’auteur. Pas une virgule dans les 406 pages de ce livre. Cela est assez déconcertant dans les premières pages mais on s’y fait quand même finalement.
Je continue sur ma lancée dans les originalités qualitatives : la formulation des dialogues. Ils sont intégrés dans la trame, sans distinction. Pas de guillemets, ni de tirets pour distinguer les conversations entre protagonistes. Tout comme pour l’abstraction de la virgule, cela devient une question d’habitude lors de l’enchaînement des pages.
Dès le début, nous y apprenons qui est le coupable. Mais ce qui est intéressant et tout le travail est l’accent mis sur la psychologie de celui-ci, son passé, les choses qui l’ont amené à devenir auteur de faits si horribles. On est ainsi loin de l’enquête policière conventionnelle.
Voilà donc déjà beaucoup de singularités pour ce thriller anglais de Benjamin Myers. Il n’a pas son pareil pour décrire cette lande du Yorkshire où la disparition d’une jeune fille à la veille de Noël va réveiller de sombres secrets partagés par cette petite communauté, loin de tout. Le détective Brindle est envoyé sur place en quête de la vérité, mais dans cet univers sauvage, il n’est peut-être pas bon de remuer le passé.
J’ai aimé ce personnage du détective Brindle, très loin des stéréotypes des policiers traditionnels, bien sous tout rapport. Monomaniaque et atypique, ses failles ne le rendent que plus intriguant.
La seconde enquête du détective Brindle est parue début de cette année (le 9 janvier pour être précise – sous le titre « Noir comme le jour », aux éditions Seuil) et il me tarde de la découvrir afin de confirmer ou non pour moi le talent de cet auteur, qui sort indubitablement du lot des auteurs de polars et thrillers anglais.
Encore un tout grand merci aux Editions Points, dans le cadre du Prix du Meilleur Polar.