> Quatrième de couverture <
Nuuk, Groenland, 2014. Une découverte sensationnelle fait frémir la petite communauté : le corps d’un viking est extrait de la glace, en parfait état de conservation. Mais le lendemain, le cadavre a disparu et on retrouve l’agent de police qui montait la garde nu et éviscéré comme un poisson. L’épouvantable procédé résonne funestement avec des affaires de meurtres non élucidées vieilles de plus de quarante ans.
A l’époque, les victimes étaient toutes des hommes soupçonnés d’abus sexuels sur leurs filles. Le journaliste Matthew Cage et la chasseuse de phoques Tupaarnaq vont s’associer pour tenter de faire la lumière sur ce dont personne n’a envie de parler. Et à Nuuk, les secrets les plus tordus sont les mieux préservés, comme figés dans la glace par un pergélisol impitoyable.
> Spécificités < - Editions : Actes Sud ; collection Actes Noirs - Date de parution : 08/01/2020 - Nombre de pages: 380 - Traduit du danois par Terje Sinding
Il s’agissait de la première fois que je me lançais dans la lecture d’un polar groenlandais et ça ne sera sûrement pas la dernière fois, même si je dois d’ores et déjà vous l’avouer : me retrouver dans les patronymes groenlandais à été parfois un travail de longue haleine. Pourtant, je suis une très grande amatrice des polars nordiques mais j’ai trouvé que la difficulté était d’un cran plus élevée.
Matthew Cave est un journaliste danois qui s’est réinstallé depuis peu au Groenland, en quête notamment de son père, disparu lorsqu’il avait 4 ans. Une momie vient d’être trouvée dans les glaces, sujet qui pourrait susciter un scoop international pour lui. Mais c’est alors que surviennent des meurtres sanglants, lesquels semblent intimement liés à ceux qui ont été commis 40 ans auparavant. Matthew s’associe alors à une délinquante locale souhaitant mettre en lumière les responsables.
Je dois vous avertir que c’est assez glauque. L’auteur, Mads Peder Nordbo, dépeint un Groenland très sombre, très lugubre, assez éloigné des belles cartes postales avec de belles étendues sauvages, beaucoup de glaces et des petites maisons multicolores. Au fil des pages, ce décor m’a plus fait penser à celui de l’Europe de l’est des années 70-80, voire même de l’ambiance de Tchernobyl, dans la série du même nom. Pourtant, Mads Peder Nordbo sait de quoi il parle, puisqu’il est lui-même danois et y a vécu plusieurs années.
Terre sauvage, soumise aux conditions climatiques rudes, l’auteur nous décrit un peuple partageant de terribles secrets, dotant de nombreux individus des pires vices qui soient. En plus des crimes bien sanguinolents, des thèmes très durs y sont abordés comme la pédophilie ou l’inceste. Âmes sensibles, s’abstenir! Alliant son récit aux coutumes et traditions ancestrales, j’ai trouvé cela très intéressant et beaucoup aimé découvrir ces secrets de ce peuple si lointain.
L’écriture est parfois un peu « brouillonne » mais c’est entièrement pardonné puisqu’il s’agit du premier polar de cet écrivain danois. Avec le temps et un peu de travail, ses petits défauts pourront vite s’estomper. De plus, je salue le travail de traduction par Terje Sinding qui a dû être considérable.
Sachez qu’il s’agit du premier tome inaugurant une trilogie. J’espère que, nous lecteurs francophones, ne devrons pas attendre trop longtemps avant de découvrir la suite.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, sélection « Polar », du mois d’avril.
Merci mille fois pour ce que vous dites sur mon travail de traduction !
Bien à vous,
Terje Sinding
Avec plaisir!
Lisant énormément, je suis toujours en admiration devant le travail de traduction que vous, traducteurs, devez effectuer sur des livres qui comptent parfois un très grand nombre de pages!
Chapeau bas!
Amitiés,
Julie