« Chérie, je vais à Charlie » de Maryse Wolinski – Editions Seuil – 130 pages.
« Chérie, je vais à Charlie » : tels sont les derniers mots que Georges m’a lancés, en ce matin du 7 janvier. Trois heures plus tard, l’attentat fera douze morts. Parmi eux, Georges, frappé par quatre balles de Kalachnikov. Quarante-sept années de vie commune fracassées. J’oscille entre insomnies et cauchemars, sidération et déni, enfermement et colère, obsédée par cette question : comment une scène de guerre a-t-elle pu se produire, en France, dans les locaux d’un journal satirique ? Puisant ma force dans le chagrin, j’ai cherché à comprendre, à travers le récit de cette journée du 7 janvier 2015 et de ses suites, où se trouvaient les failles. De cette quête, je suis sortie anéantie. Désormais, je suis celle qui va. M. W.
Maryse Wolinski est journaliste et écrivain. Elle est l’auteur de plusieurs récits et romans dont Georges, si tu savais (Seuil, 2011) et La Passion d’Edith S. (Seuil, 2014).
Comment ne pas être bouleversée par les mots de Maryse Wolinski, devenue veuve en une fraction de secondes, après plus de 40 ans d’amour avec l’homme de sa vie? Elle y raconte cette terrible journée du 7 janvier 2015, qui changea radicalement sa vie puisqu’elle lui prit son époux mais aussi la société innocente telle que nous la connaissions jusque là. Comment aurions-nous pu nous douter que des dessins puissent tuer? En fait, l’ignorance de certains a pris le dessus et a changé le monde de la presse.
Avec beaucoup de sensibilité, elle y exprime ses douleurs, notamment d’avoir été tant de temps dans l’ignorance quant au sort de son époux et du fait de devoir survivre après de tels faits. J’ai été assez abasourdie de savoir que les autorités n’étaient pas au courant que les bureaux du journal satirique « Charlie Hebdo » se trouvaient dans ce quartier. Ils avaient déménagé suite aux nombreuses menaces et incidents dont ils avaient déjà fait preuve dans le passé et les effectifs de protection entourant les lieux depuis novembre 2014 avaient fortement diminués. Bien entendu, il est inutile de refaire l’Histoire, ces choses n’auraient peut-être pas arrêté ces infâmes terroristes mais nous ne pouvons de toutes façons pas le savoir…