> Quatrième de couverture <
Hugo Boris vient de passer sa ceinture noire de karaté lorsqu’il fait face à une altercation dans le RER. Sidéré, incapable d’intervenir, il se contente de tirer la sonnette d’alarme. L’épisode révèle une peur profonde, mélange d’impuissance et de timidité au quotidien. Trait de caractère personnel ou difficulté universelle à affronter l’autre en société ? Ce manque de courage l’obsède. Sa femme lui suggère de » se faire casser la gueule une bonne fois pour toutes » pour l’exorciser.
Mais Hugo Boris est écrivain, alors, pendant quinze ans, il consigne sur le vif ces situations d’effroi dans les transports en commun. Il peint aussi le ravissement d’une rencontre, l’humanité d’un dialogue, l’humour d’un échange imprévu. A travers ces miscellanées heureuses ou tragiques, il décrypte une mythologie contemporaine, celle du métro et du RER, et cherche à appréhender ses craintes, à la maîtriser par la distance, la littérature ou…la lecture de Dragon Magazine ! Il tente aussi de conjurer sa peur en guettant le courage des autres sous toutes ses formes, profondément admiratif de tous ceux qui parviennent à intervenir lorsqu’une situation les interpelle, les sollicite, exige une prise de parole, un geste. Il dessine un hommage à tous ceux qu’il a vu avoir, sous ses yeux, le cran qui lui manquait. Et se demande si le courage est contagieux.
Totalement original, sincère, d’une actualité, d’une précision d’écriture et d’observation remarquables, ce recueil de textes brefs touche au plus juste. En se mettant à nu, Hugo Boris parle de chacun de nous, de nos lâchetés et de nos malaises quotidiens, de nos éblouissements et, parfois, de nos héroïsmes.
> Spécificités < - Editions : Grasset - Date de parution: 08/01/2020 - Nombre de pages: 169
Comme le dit si bien l’auteur lui-même, Hugo Boris, depuis plusieurs années, il « herborise » les transports en commun. Mais qu’est-ce que cela veut bien dire, allez-vous me demander… Cela veut dire qu’il reprend dans un carnet (ou comme dans un herbier), des petites tranches de vie qu’il a vécues dans les trains, RER, métro,… Cela peut être des bons moments (comme de l’altruisme) mais aussi des plus mauvais (face à une agression).
De ces petites anecdotes de la vie, il les a compilées pour nous faire part de ses moments, parfois touchants, parfois sensibles qui ont lieu tous les jours dans les transports en commun. Les prenant moi aussi, ô combien de fois, cela m’a fait sourire car j’en avais été moi-même témoin. Mais le plus important est que l’auteur arrive à nous les retranscrire d’une façon si vraie qu’on peut se les rappeler parfois soi-même.
Ce sont des textes courts, qui se lisent vite et dont on souhaiterait pourtant encore en poursuivre leur lecture. Ces tranches de vie ne sont pas si éloignées de nous mais l’auteur nous les transmet avec beaucoup d’humilité et de sensibilité. Hugo Boris a mis quinze ans à les rassembler et il serait dommage de passer à côté.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle, sélection « Essai/Document », du mois d’avril.