> Quatrième de couverture <
Un scénariste de Tanger découvre un jour que tuer le délivre de l’insomnie. Sa mère est la première à en faire les frais. Mais le répit et les nuits de sommeil qu’il retire de son crime ne sont que temporaires.
Au bout d’un an, le voilà en quête d’une nouvelle victime. Services de soins palliatifs, urgences des hôpitaux, Alzheimer avancés, rien n’échappe au scénariste, associé désormais à un infirmier qui joue les rabatteurs. Le scénariste ne tue pas, il hâte la mort des gens, préfère-il dire. Quand il élimine un ancien tortionnaire du régime d’Hassan II, ses forfaits prennent une autre dimension. Il rend justice et cela lui rapporte des mois de tranquillité, qu’il comptabilise en points crédits sommeil. Plus la victime est importante, plus il dort. Capable de commettre des crimes aussi parfaits qu’au cinéma, il ne se mesure désormais plus qu’aux grands de ce monde. Trafiquants, banquiers richissimes, toujours plus inaccessibles.
Parviendra-il à faire le gros coup, celui qui lui permettra de vaincre définitivement l’insomnie ? Rien n’est moins sûr. À tout instant une erreur de scénario peut tout faire basculer.
> Spécificités < - Editions : Gallimard - Nombre de pages : 272 - Date de parution : 10/01/2019
Souffrant souvent moi-même d’insomnies, j’avais très envie de découvrir ce roman dont la quatrième de couverture promettait une dose d’humour noir. Et bien, je n’ai pas été déçue.
Ce bouquin se lit comme un polar : tellement bien construit qu’on se demande si ce scénariste marocain insomniaque pour qui les nuits sont devenues cauchemardesques depuis que le sommeil l’a quitté n’est pas réel. Un jour, cet auteur se rend compte qu’en facilitant la mort d’une personne, il peut enfin se rendormir. Se fera-t-il prendre à son propre jeu? Il nous conte à la première personne ses aventures, parfois rocambolesques, loin d’être de tout repos.
Malgré un ton qui se voudrait léger, l’auteur, Tahar Ben Jelloun, n’hésite pas à poser un regard critique sur la société marocaine. Quelques chapitres (inutiles selon moi) mais un brin de cynisme et un personnage attachant, font de ce roman de la rentrée littéraire de l’hiver passé un conte burlesque et ironique.
A en lire le résumé, ça me fait penser à un film où l’acteur tue pour dormir et il ne s’en souvient pas au réveil. Dommage… je ne me souviens plus du titre…
Bonne journée !