> Quatrième de couverture <
Chaque été, Teresa passe ses vacances chez sa grand-mère, dans les Pouilles. Une nuit, elle voit par la fenêtre de sa chambre trois garçons se baigner nus dans la piscine de la villa. Ils s’appellent Nicola, Bern et Tommaso, ce sont » ceux de la ferme » d’à côté, jeunes, purs et vibrants de désirs. Teresa l’ignore encore, mais cette rencontre va faire basculer sa vie en l’unissant à ces trois » frères » pour les vingt années à venir, entre amours et rivalités, aspirations et désillusions.
Fascinée par Bern, personnage emblématique et tourmenté, viscéralement attaché à la terre somptueuse où il a grandi, elle n’hésitera pas, malgré l’opposition de sa famille, à épouser ses idéaux au sein d’une communauté fondée sur le respect de la nature et le refus du monde matérialiste, à l’image de la génération des années 90, tiraillée entre le besoin de transgression et le désir d’appartenance, mais entièrement tendue vers l’avenir, avide de tout, y compris du ciel.
> Spécificités < - Editions : Seuil - Date de parution : 14/08/2019 - Nombre de pages : 464 pages - Traduction de l'italien : Nathalie Bauer
Italien, ce roman a débuté comme une madeleine de Proust pour moi. Commençant par les vacances annuelles de Teresa dans la maison familiale de vacances dans les Pouilles, j’ai ressenti les embruns de mes propres vacances quand j’étais plus jeune. Par de nombreux éléments, les amitiés de vacances, les trajets en voiture, la chaleur estivale, j’ai eu l’impression de me retrouver 20 ans en arrière lorsque tous les ans, mes parents et moi nous nous rendions en vacances au même endroit en Espagne.
Durant tout le récit, on ne peut s’empêcher de se replonger dans nos souvenirs de jeunesse, de nos vacances si lointaines où nous faisions nos premières propres expériences, nos premiers amours de jeunesse, les amitiés que l’on pensait éternelles. Même si ce n’est finalement qu’un roman, une introspection sur nous-mêmes arrive plus vite qu’on ne l’aurait pensé.
C’est un roman assez tendre, touchant mais avant tout mélancolique. Pour un auteur masculin, Paolo Giordano arrive à se mettre dans la peau de cette adolescente de 14 ans, qui grandira plus vite une fois les mois d’été arrivés. Narratrice principale, Teresa alternera le passé et le présent pour nous conter ce récit de vie, en compagnie de Bern, Nicola et Tommaso. Au fil des pages, les personnages évoluent dans leur façon d’être mais aussi dans leur manière de penser le monde. Alors qu’on grandit, on se rend compte qu’on doit souvent revoir nos idéaux, nos aspirations et nos rêves.
Roman d’apprentissage, on y parcourt le chemin de vie de ces 4 personnages principaux, passant de l’enfance à l’âge adulte, avec les difficultés, les remises en question, les amours déchus qui les accompagnent. L’auteur n’oublie pas les revendications si actuelles de ce ras le bol du matérialisme exacerbé, d’une écologie en recrue d’essence et de l’importance des liens sociaux. L’atmosphère des Pouilles est omniprésente et occupe une place importante. Le choix d’une vie en marge des idéaux actuels aurait, peut-être, pu être un peu plus développé au niveau de la figure paternel, en la personne de Cesare.
Malgré quelques longueurs, j’ai apprécié cette lecture peut-être par nostalgie mais aussi par l’aspect si franc et véridique. L’amour et la haine sont finalement si proches que les frontières peuvent être mouvantes.
Petit clin d’oeil à la magnifique couverture dont ce roman est doté.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle.
Capture d’écran 😉 . J’ai envie de le lire. Merci Julie pour cette si belle chronique.
Avec plaisir Cristine 😀