> Quatrième de couverture <
À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère.
Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède.
Mais le jour où Harley est en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, elle décide de faire les choses à sa manière, même si cela signifie de quitter le chemin tracé par son père.
> Spécificités < - Editions : Sonatine - Date de parution : 29/09/2019 - Nombre de pages : 556 - Traduction : Héloïse Esquié
Depuis sa sortie fin septembre, ce livre fait quasi l’unanimité sur les réseaux sociaux. Même si je ne lis pas les chroniques et critiques des autres blogueurs afin de ne pas brouiller l’opinion que je pourrais me faire du livre, il était difficile de passer à côté de ces louanges. J’avoue que j’étais assez dubitative dans le sens où les avis étaient très largement positifs. Lorsque tout le monde semble penser la même chose, j’ai un peur d’être ensuite déçue, ayant forgé une trop forte attente.
À la lecture des premières pages, j’ai eu quelques hésitations, me demandant si j’allais aussi apprécier ce thriller. Finalement, j’ai été agréablement surprise et me suis laissée transportée avec son héroïne, Harley.
A proprement parler, il me semble plus se rattacher à un thriller ou roman noir, qu’à un polar puisqu’il n’y a pas vraiment d’enquête policière. Avec une atmosphère très sombre, nous sommes loin des métropoles glamours des Etats-Unis, mais bien dans l’Amérique profonde. Le récit se déroule en Californie du Nord, loin de toute grande ville, loin des strass et paillettes de Los Angeles et d’Hollywood.
Au fin fond des bois, où le peuple du cru vit reclus, loin des touristes et de la modernité, on y suit l’histoire d’Harley McKenna. Elle est une jeune femme, orpheline de mère dès son plus jeune âge et dont le père est un peu une sorte de mafioso locale qui trempe dans toutes les mauvaises combines : comme la drogue et les armes. Malgré ses vices, Duke a tenté d’élever du mieux que possible son unique fille, tout en lui inculquant un code de moralité strict. Ayant grandi dans une quasi solitude et ayant dû acquérir une certaine indépendance dès son plus jeune âge, Harley est en voie de marcher dans les traces de son patriarche. Pourtant, Harley souhaite prendre son destin entre ses mains, chose pas forcément évidente lorsque l’on est l’unique héritière du clan McKenna.
Harley a tout de l’héroïne des temps modernes : une personnalité forte, une identité qu’elle souhaite se construire seule, une battante qui ne baisse pas les bras. Je n’ai d’office pu que m’attacher à elle. Alternant dans les chapitres, le présent au passé, reconstruisant de la sorte l’enfance et l’adolescence de Harley et de sa famille, l’auteure sait n’en dévoiler qu’au compte-gouttes, donnant ainsi l’envie aux lecteurs de poursuivre sa lecture. A aucun moment, Tess Sharpe ne tombe dans la mièvrerie ou dans l’ultra-militantisme féministe. De ses failles et de celles de sa famille, Harley en a fait ses forces.
Il est indéniable que l’auteure dispose d’un talent certain et que pour un premier roman, elle a placé la barre très haute. Je pense qu’Harley me hantera encore longtemps car même une fois la dernière page tournée, elle ne peut être que difficilement oubliée.
J’ai lu ce thriller dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020 - sélection Polar pour le mois d’octobre. L’autre thriller qui n’a, cependant, pas été retenu était « La neuvième tombe » de Stefan Ahnhem aux éditions Albin Michel, qui me tentait aussi beaucoup; dommage…