> Quatrième de couverture <
2058 : le monde est entré dans l’ère de la transparence. Les données personnelles de chacun sont accessibles en ligne publiquement. Il est impossible d’utiliser Internet sans s’authentifier avec sa véritable identité. Pour préserver leur intimité, un certain nombre de gens choisissent d’évoluer sous pseudonyme dans la vie réelle. Sur le réseau, Camille, 30 ans, vit sous l’emprise intellectuelle d’Irina Loubowsky, une essayiste controversée qui s’intéresse à l’impact de la transparence sur les comportements humains. Dans la réalité, Camille se fait appeler Dyna Rogne et cultive l’ambiguïté en fréquentant un personnage trouble appelé U.Stakov, aussi bien que Chris Karmer, un policier qui traque les opposants à Internet. Mais Karmer est assassiné. Entre cette mort brutale et le mystère qui entoure Irina, Camille remet en question sa réalité mais reste loin de soupçonner la vérité.
> Spécificités < - Editions : Rivages/Noir - Date de parution : 06/03/2019 - Nombre de pages : 268
Deuxième livre reçu dans le cadre des Explorateurs du polar, ce roman noir d’anticipation est glaçant, tant par son réalisme que par sa possible proximité. A l’heure du succès grandissant des réseaux sociaux qui régissent notre quotidien, ce livre sonne souvent comme une mise en garde contre les dérives d’Internet et des nouvelles technologies.
Nous sommes en 2058 et les vies des citoyens sont régies par le Réseau, omniprésent dans leur quotidien. Les données personnelles de chacun sont désormais accessibles par tous en ligne. La transparence est devenue la norme. Pourtant, certains veulent mener une résistance contre cette toute-puissance, présentée comme une manière d’accéder à paix sociale.
C’est notamment le cas de Camille Lavigne, connue dans la réalité sous le pseudonyme de Dyna Rogne (devinez l’anagramme) et qui vit sous l’emprise d’Irina Loubowsky, une essayiste aussi intrigante que dérangeante et entourée de mystères dont la transparence est le thème de prédilection. En plus de ces « Nonymes » qui souhaitent maintenir une forme de secret entre vie réelle et vie virtuelle, un groupe de radicaux, les « Obscuranets », ont décidé de venir à bout de cette dictature de la transparence par n’importe quel moyen.
A la fois roman d’anticipation et roman noir, Benjamin Fogel y intronise une société où l’individualisme sera devenu la norme (déjà grandissant à l’heure actuelle) et où les relations sociales ont disparu pour une quête vers la performance. Centrés sur une relation assez « malsaine » entre Camille/Irina, les parallèles avec les réseaux sociaux sont évidents tout au long du récit (comment ne pas déplaire au plus grand nombre, afficher des photos parfaites pour faire envie les autres).
C’est souvent incisif par la volonté de l’auteur de nous confronter à nos peurs de la divulgation de nos secrets enfouis le plus profondément possible. Quand je vous disais que cela en est effrayant, c’est parce qu’on n’en est pas si loin dans notre société actuelle. En effet, nous nous exposons aux yeux du monde via nos profils Instagram, Facebook et tous les autres, oubliant souvent les risques encourus et le fait qu’Internet garde nos traces pour de nombreuses années, abandonnant tout anonymat possible.
Encore un tout grand merci au site lecteurs.com et aux éditions Rivages/Noir pour l’envoi de ce livre. Agréablement surprise, je ne peux que conseiller ce livre aux lecteurs qui aiment aller plus loin que la simple lecture d’une histoire, notamment en se questionnant sur eux-mêmes.