> Quatrième de couverture <
Comment faire disparaître une femme de l’histoire ? Et pourquoi ?
Écrasée par les responsabilités familiales, Anna Funder se réfugie dans les textes de George Orwell qu’elle admire, lit ses biographies, et tombe soudain des nues : il y a une femme dans l’ombre du géant, reléguée à quelques discrètes notes en bas de pages. Son nom ? Eileen O’Shaughnessy. Comment avait-elle pu passer à côté ?
Grâce aux lettres d’Eileen et aux témoignages de ses proches, Anna Funder soulève le voile sur la vie privée des Orwell, les accompagne à Barcelone lors de la guerre civile espagnole puis à Londres sous les bombes. Elle s’interroge sur ce qui fait un grand écrivain. Le travail, bien sûr. Mais ce dernier nécessite du temps et un quotidien exempt de contraintes. Autant de conditions que l’« épouse modèle » se doit d’assurer à son propre détriment.
L’Invisible Madame Orwell est le roman vrai d’une femme brillante et engagée, mais volontairement effacée au profit d’un mythe : celui du créateur. Refusant la version officielle et les omissions, Anna Funder redonne une voix à celle qui l’avait perdue et livre une réflexion sans concession sur la condition des femmes. Eileen O’Shaughnessy ne sera désormais plus réduite au rôle de subalterne derrière l’auteur légendaire de 1984. L’invisible n’est jamais condamnée à le rester.
- Spécificités -
* Editions originales : Editions Héloïse d’Ormesson
* Date de parution originale : 05/09/2024
* Nombre de pages : 496
* Traduit de l’anglais (Australie) par Carine Chichereau
Lorsque l’on évoque le nom de Georges Orwell, on pense directement à l’écrivain et journaliste britannique ainsi qu’à ses grandes œuvres telles que « La ferme des animaux » ou « 1984 », un roman d’anticipation qui a connu un succès mondial retentissant toujours d’actualité.
Cependant, il ne faut pas oublier la célèbre citation :
« Derrière chaque grand homme, il y a une femme », phrase souvent attribuée à Talleyrand, homme d’Eglise, d’Etat et diplomate français.
C’est aussi le cas pour Georges Orwell, dont l’autrice australienne, Anna Funder, a découvert, en même temps que ses lettres, l’existence de son épouse, Eileen O’Shaughessy. Méprisée et omise par les nombreux biographes de son conjoint, elle est ignorée malgré son intelligence, son dévouement envers son mari et son engagement dans plusieurs causes.
Mais ce n’est pas la seule révélation faite par Anna Funder. L’icône, le génie qu’est cet auteur anglais engagé et brillant tombe de son piédestal à la lecture des Lettres au regard de son narcissisme et de sa misogynie dans cette société patriarcale au possible, début du XXème siècle. C’est toujours intéressant de pouvoir observer le grand écart qu’il peut exister entre l’image que l’on se fait d’un auteur au travers de ses écrits et la réalité.
Comme indiqué par le titre de ce livre, Eileen O’Shaughessy a toujours été en retrait, cachée derrière son époux, malgré son apport important à la créativité de ce dernier. Le travail effectué par l’autrice est considérable, stupéfiant et à saluer, pour avoir redonner les lettres de noblesse à cette femme, ayant abandonné toutes velléités quant à sa propre ambition d’écrire.
Hyper intéressante, cette biographie très documentée, « L’Invisible Madame Orwell », devrait plaire tant aux amateurs de Georges Orwell qu’aux néophytes car Anna Funder a, par sa plume fine et fluide, écrit un livre où en remontant l’Histoire, elle redonne sa place à cette femme et épouse injustement effacée qu’était Eileen O’Shaughnessy.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2025, pour la deuxième sélection dans la catégorie « Non-Fiction ».
Une bien belle idée de lever le voile sur cette femme ! Merci 😊
Avec plaisir 🙂