> Quatrième de couverture <
Marie Rafalovitch a 14 ans lorsque, le 25 juillet 1944, elle est arrêtée à Toulouse, trois semaines avant la libération de la ville. Elle ne connaît presque rien des origines de sa famille : c’est sa déportation qui lui apprend qu’elle est juive, et que ce mot la condamne.
Elle a été arrêtée sans ses parents ni son frère : elle est la seule adolescente livrée à elle-même dans un convoi de mères et d’enfants déporté vers Ravensbrück, puis Bergen-Belsen. Au camp, Marie découvre les humiliations, l’épuisement, les expériences menées sur le corps des déportées, la mise à mort pour un regard ou pour un geste. Elle apprend l’âpreté des relations qui se nouent entre les êtres lorsqu’ils sont réduits à rien. Elle tient, en dépit de tout. Jamais elle ne pense à la vie qu’elle a laissée, jamais non plus elle ne croit à sa propre mort.
A son retour, comme bien d’autres, Marie se tait. Personne ne songe à écouter les rescapés juifs. Surtout elle a survécu, quand la Shoah a emporté la quasi-totalité des familles polonaises de ses deux parents : de quoi devrait-elle se plaindre ? Des années plus tard, on invite Marie à témoigner. Elle prend la parole. Va dans les écoles à la rencontre des élèves. Elle sait désormais qu’il est impossible de dire, et impossible de se taire.
- Spécificités -
* Editions originales : Editions Grasset
* Date de parution originale : 17/01/2024
* Nombre de pages : 144
Mais quel livre! Bien entendu, on ne préfèrerait ne pas en lire de ce genre, au regard des atrocités qui y sont exposées (avec beaucoup de retenue et de pudeur pour celui-ci). Mais ça, ça serait dans un monde idéal, un monde où il n’y aurait pas eu de guerres et surtout pas cette Seconde Guerre Mondiale, qui fit tant de morts et de blessés.
Mais elle eut lieu et ça, on ne peut pas l’oublier, ô grand jamais. C’est pourquoi les témoignages de celles et ceux qui l’eurent vécues mais surtout qui y eurent survécus (je les en remercie infiniment d’ailleurs car je me doute combien repenser à ces événements terribles doit être pénibles) sont à mettre entre toutes les mains et surtout, celles des générations futures!
Bien sûr, qu’on souhaiterait que cela soit dans une optique afin que cela ne se reproduise plus jamais. Mais nous devons aussi regarder les choses en face, ne plus faire l’autruche, et la possibilité d’une troisième guerre n’a jamais été aussi présente qu’aujourd’hui.
Ce livre, certes très court, se lit d’une traite, sans pouvoir le déposer tant on est magnétiser par le récit, horrifié par ce que l’autrice, Marie Vaislic a vécu du haut de ses quatorze ans seulement. Si on croit connaître la noirceur dont l’humain peut être capable, il n’en est rien finalement lorsqu’on lit un témoignage d’un ou une déportée. Les tortures par les nazis n’avaient en fait aucune limite.
Certes, il s’agit d’un livre dur mais ô combien essentiel. Je salue le courage et la force mentale de Marie Vaislic. Ne les oublions pas!