
> Quatrième de couverture <
Taggard, Arkansas.
Chômage et récession frappent durement cette petite ville des monts Ozarks.
C’est là que vit, au milieu de sa casse automobile, Jeremiah Fitzjurls, un vétéran du Vietnam, en compagnie de sa petite fille, Joanna.
Pour protéger celle-ci d’un monde extérieur de plus en plus hostile, Jeremiah lui a transmis tout son savoir, en particulier le maniement des armes et l’autodéfense.
Mais aucune ressource n’est suffisante quand les Ledford, une famille de suprémacistes blancs de la région, dealers de meth, décident de s’en prendre à la jeune fille pour régler une dette de sang.
Jeremiah comprend alors que plus rien n’arrêtera la violence, sinon, peut-être la violence.
- Spécificités -
* Editions originales : Editions Sonatine
* Date de parution originale : 09/01/2025
* Nombre de pages : 294
* Traduit de l‘anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Heurtebize
Ce livre est l’exemple parfait que roman noir et émotions ne sont pas antinomiques ! Et tout ça, cela a été le cas pour moi car je suis passée par plusieurs stades : entre trembler d’effroi pour Joanna ou avoir le cœur qui se pince pour Jeremiah, c’est un vrai concentré de sentiments. D’ailleurs, le bandeau reprend une phrase de S.A. Cosby qui synthétise bien ce par quoi le lecteur va passer : « Eli Cranor est l’un de ces rares auteurs qui savent vous couper le souffle, vous tirer des larmes et vous faire jubiler, et tout ça en un seul paragraphe. »
J’ai vraiment adoré ce roman noir rural, se déroulant à Taggard, au fin fond des Etats-Unis, bien loin des strass et paillettes des métropoles comme New York ou Los Angeles. Petite bourgade de l’Arkansas, elle a connu un fort déclin après la fermeture de la centrale électrique nucléaire. Depuis, les habitants y vivotent, tentent vainement de s’en sortir mais surtout, deux familles s’opposent.
D’abord, il y a les Fitzurls, constituée de Jeremiah, vétéran du Vietnam qui tient une casse automobile et qui élève seul sa petite-fille, Joanna, depuis que le père de cette dernière a été incarcéré pour meurtre. De l’autre côté, il y a les Ledford, dont l’intelligence ne fait pas partie de leurs qualités, au nombre très faibles, des suprémacistes blancs qui s’adonnent au trafic de méthamphétamines en compagnie d’un cartel mexicain.
Eli Cranor a vraiment finement travaillé sur la psychologie de ses personnages, leur offrant des tempéraments forts où rien n’est laissé au hasard. On y ressent la misère de ce type de « villes » nichées dans l’Amérique profonde, complètement oubliées et où le KKK tente de renaître de ces cendres. Ce bouquin est encore plus d’actualité au vu de ce qui s’y passe depuis fin janvier de cette année.
Dès les premières pages tournées, l’action est lancée et aucun temps-mort ne vient enrayer la mécanique. Rivalités et vengeances sont les maîtres-mots de ce livre réaliste et prometteur.
Voilà donc un nouveau qui s’ajoute aux grands noms du roman noir américain. Même si c’est le second livre de Cranor, il faudra encore patienter pour lire son premier, car il n’est pas encore traduit en français. Je l’attends donc avec impatience.
Je remercie les Editions Sonatine pour leur confiance.