> Quatrième de couverture <
Dans la famille Jallard, chapeliers dans une petite ville de Saône-et-Loire, il y a la fille, Marcelle.
Une vie qui s’annonce tranquille, sauf que la guerre de 39-40 vient y mettre son grain de plomb, en lui confisquant son histoire d’amour.
Et tout est chamboulé. Parce qu’elle est née fille, qu’elle est bien élevée et n’a pas les armes pour se rebeller, elle va continuer sa vie en la consacrant aux autres, oeuvrant dans l’ombre…
Une vie ardente et minuscule, qui pourrait si vite passer à l’as.
Et c’est tout le talent de Françoise Henry, avec sa tonalité si singulière, que de rendre complexes et attachants ceux qu’on ne voit plus, qu’on n’a même plus l’idée de regarder et qu’en plus, parfois, on se permet de juger.
> Spécificités < * Editions originales : Editions du Rocher * Date de parution originale : 23/08/2023 * Nombre de pages : 200
Comme écrit par l’autrice elle-même, Françoise Henry, ce livre est « un biopic de quelqu’un de pas célèbre du tout d’anti-célèbre ». En effet, l’héroïne principale, Marcelle Jallard, n’a jamais été connue dans sa vie, bien du contraire.
Françoise Henry nous décrit la vie de cette femme, depuis sa naissance en 1922, jusqu’aux ultimes jours de sa vie. Cette personne, Marcelle, il en existe des milliers autour de nous; ces effacées qui mènent des existences banales où elles s’oublient dans leur quotidien et parcourent leur vie sans artifice mais sans jamais se plaindre.
Écrire un livre sur ces gens est quelque chose d’audacieux car il n’y a pas d’« action », de « suspens » à proprement parler. Les jours défilent comme les pages, dans une certaine relativité.
Très contemplatif, ce roman tient lieu d’une espèce d’hommage à ces hommes et femmes, que nous croisons tous les jours, dans la rue, dans les magasins, dans les transports publics, sans nous retourner, sans leur adresser un regard.
Pour cette protagoniste, Marcelle, un seul petit détail aurait pu tout changer dans sa vie, mais elle a préféré s’effacer, mettre son bonheur personnel de côté, à son propre détriment qu’elle devra supporter jusqu’à son décès.
Dotée d’une plume sensible et délicate, Françoise Henry apporte un peu de lumière à ces individus blessés par la vie et les décortique dans leur complexité. La grande originalité est de raconter cette vie sans y mettre de point à la ligne. L’unique sera le final car « dans une vie, il n’y a jamais de point si ce n’est le final quand il n’y a plus rien à dire ».
Dorénavant, nous n’oublierons plus ces Marcelle, toutes les Marcelle.
Je remercie les Editions du Rocher pour leur confiance.
Parfois moins on a reçu, plus on veut donner, c’est comme si on voulait compenser ce qu’on n’a pas eu par l’inverse: distribuer ce qu’on n’a pas – comme les moines ou les religieuses
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