> Quatrième de couverture <
C’est enfin la liberté et l’insouciance pour Juliette, Chloé, Manon et Thaïs : les premières vacances entre amies, à l’autre bout du monde – l’Afrique du Sud.
Mais celles-ci vont être de courte durée : l’une d’entre elles est enlevée au bout de quelques jours et sauvagement assassinée.
Alors que l’enquête commence au Cap, les proches de la victime, évoluant dans le milieu feutré et trompeur de l’édition parisienne, tentent douloureusement de faire leur deuil.
Véritable déflagration familiale, la mort de la jeune fille encourage les protagonistes à se dévoiler peu à peu, et souvent pour le pire.
> Spécificités < * Editions originales : Payot & Rivages * Date de parution originale : 23/08/2023 * Nombre de pages : 528
Je connaissais l’auteur, Jérémy Fel, de nom pour ses précédents livres dont « Helena ». Ce dernier se trouve dans ma pile à lire himalayenne mais je n’avais pas eu l’occasion ou pris le temps de découvrir sa plume et l’étendue de son talent. Et bien oui, soyons claire tout de suite !
C’est dorénavant chose faite et je peux vous annoncer que je me demande bien pourquoi j’ai attendu si longtemps. Je suis ressortie littéralement KO de son nouveau roman, « Malgré toute ma rage », et ce, après avoir reçu un uppercut sans n’avoir rien vu venir.
Malgré les réticences de leurs parents, quatre jeunes amies parisiennes partent pour leurs premières vacances sans adultes, à l’autre bout du monde, au Cap, en Afrique du Sud. L’une d’entre elle disparait quelques jours après leur arrivée, avant qu’elle ne soit retrouvée atrocement assassinée. Débute alors l’enquête sur place mais aussi le lourd travail de deuil dans la métropole française.
Ayant opté pour la ville du Cap pour sa dichotomie entre les paysages paradisiaques et la violence particulièrement présente à tous les coins de rue, l’auteur offre à ses lecteurs un roman de personnages à la fois enivrant et addictif.
Lisant le récit à la première personne du singulier, le lecteur a l’impression de s’immerger au sein-même des pensées des personnages, tous plus viciés les uns des autres. Chacun de ceux-ci sont liés d’une manière ou d’une autre à l’adolescente disparue. Malgré les différents protagonistes (féminins ou masculins), j’ai trouvé que le ton usité était juste et vraisemblable, l’auteur se les appropriant parfaitement.
Maîtrisant adroitement le thème des secrets de familles et du poids qu’ils occupent, il est frappant d’observer à quel point Jérémy Fel se plaît à décontenancer ses lecteurs, à jouer avec leurs émotions et ressentis.
Au fil des pages, on trouve de nombreuses références tant cinématographiques que littéraires (surtout américaines et russes). Le monde de l’édition est finement désacralisé mais venant d’une personne issue du milieu j’ai apprécié cet aspect.
Dès le premier chapitre, il vous fera frémir, par sa violence qui engendre une certaine fascination morbide qui ne vous quittera plus au fil des chapitres. Qui est la victime ? Qui est le tueur ? Dès les tout premiers instants vous recevrez une claque, comme c’est rarement le cas en littérature. Bien loin d’être présente afin de simplement choquer pour choquer ou de façon uniquement gratuite, cette violence vous ouvrira les yeux sur ce que les humains ont de plus vils.
J’ai vécu ce bouquin comme une sorte d’expérience sensorielle, totalement à part et hors du temps. Je suis passée par une pléthore de sentiments et ce livre me reste à l’esprit et ce, sûrement pour encore bien longtemps.
Vous l’aurez compris : gros, pour ne pas dire plus, énorme coup de cœur pour moi. Je ne resterai pas là de la plume de Jérémy Fel puisque j’ai déjà acheté ses deux précédents livres et surtout, je ne tarderai plus à très rapidement m’y plonger.
Des livres marquants de cette rentrée littéraire 2023 (pour ne pas dire de l’année complète), « Malgré tout ma rage » occupe une place de choix selon moi !
Je remercie les Editions Rivages pour leur confiance.