> Quatrième de couverture <
Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille.“
Antonia, une femme fière et têtue, s’occupe d’un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun.
Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités.
Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps.
Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir.
Nous sommes en l’an 2000, les grandes batailles politiques et civiles n’existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.
> Spécificités < * Editions originales : Gallmeister - Format « Poche » : Totem de Gallmeister - Format « Audio » : Audiolib * Lu par Florine Orphelin * Traduit de l’italien par Laura Brignon * Date de parution originale : 07/04/2022 — Format « Poche » : 04/05/2023 - Format « Audio » : 10/08/2022 * Nombre de pages : 352 - 336 * Durée: 08h54
Malgré un titre assez poétique, l’histoire de « L’eau du lac n’est jamais douce » est bien loin d’être une sinécure.
Ce livre offre une plongée dans l’Italie, bien loin des paysages de cartes postales, au début des années 2000 avec la famille de Gaia. On y suit sa mère Antonia, une femme forte et sévère, son père Massimo, handicapé en chaise roulante depuis un accident de travail non déclaré, Mariano, un demi-frère en colère contre le monde et ses frères cadets jumeaux. Habitants en lointaine banlieue de Rome, pauvres mais fiers, Gaia et sa famille tentent de trouver leur place dans une société qui n’en laisse que peu aux personnes démunies et sans ressources.
Roman social et d’apprentissage, cet ouvrage dresse le portrait d’une adolescente qui se cherche, qui se construit mais qui tombe aussi. Bien loin de susciter de l’empathie ou de l’attachement, le personnage de Gaia est criant de vérité et de justesse.
L’autrice agrémente le livre de certains faits réels, comme la tenue du sommet du G8 à Gênes en 2001 et met en lumière le passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte de cette jeune fille dont le mot d’ordre est de ne jamais baisser les bras malgré les difficultés qui ponctuent son chemin.
La voix de la lectrice, Florine Orphelin, porte bien le personnage de Gaia. Malgré la rudesse du caractère de cette héroïne, la douceur du brin de voix de Florine Orphelin offre une parenthèse à celle-ci. Quant à l’interprétation du texte, elle est juste nickel ! Le choix de cette lectrice est, selon moi, hyper bien pensé.
Ecouté dans le cadre du Prix Audiolib 2023.