« Parce que dans la vraie vie, à la différence des livres d’histoire, les récit ne nous arrivent pas complets mais par pièces et morceaux, segments brisés et échos partiels, une phrase entière ici, un fragment là, un indice caché entre les deux. Dans la vie, à la différence des livres, nous devons tisser nos histoires à l’aide de fils aussi fins que les capillaires des ailes de papillon.«
> Quatrième de couverture <
Ce roman commence par un cri et s’achève par un rêve.
Le cri, interminable, est celui que lance aujourd’hui une adolescente de seize ans, prénommée Ada, en plein cours d’histoire dans un lycée londonien.
Le rêve est celui d’une renaissance.
Entre les deux a lieu la rencontre du Grec Kostas Kazantzakis et d’une jeune fille turque, Defne, en 1974, dans une Chypre déchirée par la guerre civile.
> Spécificités < - Editions originales : Flammarion - Date de parution : 12/01/2022 - Nombre de pages : 400 - Traduit de l'anglais par Dominique Goy-Blanquet
« Les lieux où nous naissons dessinent la forme de nitre vie, même si nous en sommes éloignés. Surtout dans ce cas-là. »
Bon, soyons clair tout de suite, je suis définitivement sous le charme de la plume de l’autrice turque, Elif Shafak. Je l’ai découverte lors de ma participation au jury du Grand Prix des Lectrices Elle, en 2020, où son précédent titre « 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange » était en lice. Véritable révélation pour moi, ce titre m’a marqué encore longtemps, même s’il n’a, hélas, pas été lauréat.
Cela a donc été un pur plaisir que de retrouver Elif Shafak et son dernier livre, « L’île aux arbres disparus ». Encore une fois, elle a su me séduire tant par sa plume élégante que par son histoire captivante. Chacune des pages (ou presque) compte de belles citations. Par son talent de conteuse hors pair, même les drames sont empreints d’une touche de poésie.
Ici, c’est le destin de l’île de Chypre qui est mis en avant, en particulier depuis les années 1970 où une ligne verte marque la démarcation entre la partie grecque et la partie turque, dès 1974. Ne connaissant que très peu l’histoire de ce pays, j’ai appris au travers de ce livre énormément de choses. Quel plaisir ! Cela m’a vraiment donné envie d’en apprendre plus après ce livre.
Elif Shafak mêle à la fois une fiction avec Ada, lycéenne de 16 ans à Londres et sa famille, avec l’Histoire, avec un H majuscule qui est contée au travers d’un figuier. Oui, vous avez bien lu, par un figuier ! Cette originalité se marie extrêmement bien au contexte et en produit un personnage à part entière.
Petite pépite de la littérature selon moi, ce livre comptera indubitablement parmi mes coups de cœur de 2023 ! Je peux que très vivement vous le conseiller. A vos risques et périls d’éprouver, comme moi, une profonde mélancolie une fois les dernières pages tournées….
Je remercie les Editions Flammarion pour leur confiance.
« Le temps est un merle, et comme tout autre oiseau chanteur, il peut être fait prisonnier. Il peut être retenu captif dans une cage et même pendant plus longtemps que vous ne pourriez l’imaginez. Mais le temps ne peut être tenu en échec à perpétuité.
Aucune captivité n’est éternelle. »