« Voir sans aimer, c’est regarder dans les ténèbres » - Maeterlinck
> Quatrième de couverture <
Ces Carnets ne sont pas un livre qu’on lit mais un livre où l’on se promène.
Pour le paysage ? Non, mais pour les gens que l’on y croise, lors des consultations d’un médecin de famille qui partage ses petits émerveillements clandestins.
Que resterait-il de ces moments fugitifs si l’écriture ne venait pas les sauver de l’engloutissement dans la cohue des jours ? Heureusement, le médecin se fait écrivain, il note, il consigne, il préserve.
Ce qui aurait pu n’être qu’anecdotes devient pépites, et à les lire, comment ne pas être ému par la beauté des relations mystérieuses et fragiles qui se nouent dans ces moments où le praticien et le patient sont simplement deux personnes qui se parlent et s’écoutent.
C’est un livre précieux que ces Carnets buissonniers. Un hommage à la vie. Tous ces textes sont traversés par la même petite musique modeste et entêtante, ici en mineur, là en majeur.
Ce n’est pas une symphonie, rien de grandiose ici, mais de courtes sonates, variations douces- avec une pointe d’amertume parfois, une pincée de sel – sur la brièveté et la fugacité des choses de la vie.
L’humain n’en sort ni grand ni fort, mais fragile et attendrissant. Et la petite magie du cœur qui bat est là, tendue sur le fil des rencontres.
> Spécificités < - Editions originales : Weyrich Editions - Date de parution : 04/10/2021 - Nombre de pages : 512
Durant plus de 512 pages, on suit les pérégrinations d’un médecin, un de ceux que nos voisins appelaient « médecin de campagne. Carl Vanwelde est médecin-traitant, cette profession, que nous appelions auparavant plus communément, « médecin de famille ».
Car, c’est vrai qu’avant, une fois choisis par les aïeux, les descendants faisaient aussi appel à lui et ainsi de suite. C’était le genre de personne qui nous connaissait alors depuis que nous étions bébés, hauts comme 3 pommes et ce, de A à Z. Chaque petit bobo faisait partie de sa mémoire et les consultations ressemblaient plus à des visites de courtoisie, malgré la présence d’un ou plusieurs maux.
Carl Vanwelde a écrit durant toutes ses années d’exercice comme praticien, des petits billets sur ses différents patients à propos des petits moments partagés durant leur quotidien. Ces petites tranches de vie sont toujours bienveillantes, bien souvent, optimistes mais aussi parfois, plus tristes quand il s’agit du décès d’un patient.
Par ces écrits, on y ressent beaucoup de gentillesse, d’humanité par ce médecin, dont parfois nous oublions nous-mêmes qu’il ne s’agit pas de robots mais bien d’êtres humains ayant aussi leurs problèmes ou leurs difficultés. On peut facilement supposer que pour l’auteur, ses patients n’étaient jamais des numéros mais bien des gens importants. Cela contrairement à certains praticiens car comme dans toutes professions, il y a des moins « bons » où le côté social est aux abonnés absents.
Même lorsqu’il évoque des faits douloureux, l’auteur les retranscrit avec beaucoup de pudeur et de poésie parfois. Certains de ces billets m’ont, bien entendu, plus marquée que d’autres et je m’y suis aussi parfois retrouvée dans ma relation avec mon ancien médecin-traitant, me disant que c’était tout à fait le même type de docteur. Parfois faisant sourire mais aussi s’émouvoir, ces anecdotes sont agréables à lire.
Pour moi, le point négatif est que ces billets, comme leur nom l’indique, sont courts, voire même trop brefs. Souvent d’une page, voire deux, c’est très furtif pour rentrer dans l‘intimité du cabinet médical ou de cette relation si singulière qui peut se nouer entre le docteur et son patient.
Ce n’est pas forcément un livre qui se lit comme un roman d’une traite, mais on le parcourt un peu, on le dépose et on y revient plus tard pour en « grignoter » une ou plusieurs réflexions.
Ce genre de docteur, passionné et passionnant a fait partir de partie de ma vie et ce, durant presque 34 ans. Depuis, il n’est pas rare que je me souvienne de petits moments partagés et qu’avec mes parents, nous évoquions sa gentillesse, sa disponibilité, son professionnalisme. Cela me manque beaucoup tout cela, depuis qu’il a pris sa retraite (même si elle était bien méritée !). C’est pourquoi, je lui dédie cette chronique (car je sais qu’il lit bien souvent mon blog) et le remercie encore très fort pour tout ce qu’il a pu faire pour moi et pour mes parents durant toutes ces années. En un mot, merci!
Je remercie les Editions Weyrich pour leur confiance.
« Si la jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la vieillesse est bien le temps de la pratiquer. »