> Quatrième de couverture <
1995, région des Grands Lacs. Jim Fergus rend visite à sa grand-mère, Renée, 96 ans. Fille d’aristocrates français désargentés, mariée trois fois, celle-ci a connu un destin hors du commun qui l’a menée de son petit village natal de la région de Senlis jusqu’aux États-Unis, en passant par les sables de l’Égypte. D’un caractère entier, froide et tyrannique, elle a brisé la vie de sa famille, en particulier celle de sa propre fille, Marie-Blanche, la mère de Jim. Pour essayer de comprendre cette femme, et peut-être de lui pardonner, l’écrivain va tenter de retracer son parcours. Puis celui de Marie-Blanche, dont la vie a commencé comme un conte de fées avant de prendre des allures de tragédie.
Jim Fergus s’inspire ici de son histoire personnelle pour nous offrir une bouleversante saga familiale. À la façon de Dalva, de Jim Harrison, il inscrit l’intime dans l’Histoire et nous présente d’inoubliables portraits de femmes dans la tourmente. On retrouve surtout dans cette fresque qui s’étend sur un siècle et trois continents toute la puissance romanesque de l’auteur de Mille femmes blanches associée à une force d’émotion rare.
> Spécificités < - Editions originales : Le Cherche Midi - Date de parution originale : 05/05/2011 - Troisième édition retravaillée : 26/08/2021 - Nombre de pages : 735 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Piningre
Habituellement, je ne suis pas une fervente adepte des sagas familiales pour la simple et bonne raison que je me perds facilement dans les nombreux protagonistes s’ils ne me sont pas clairement et efficacement explicités. Lorsque j’ai découvert cette proposition de lecture via le groupe Picabo Book Club, j’ai décidé de malgré tout me lancer. Et je dois directement l’annoncer : j’ai vraiment très bien fait car c’est une magnifique découverte que ce livre de Jim Fergus.
Avant toute chose, je dois vous écrire qu’il ne s’agit pas d’une nouveauté à proprement parler mais bien d’une troisième édition retravaillée par l’auteur, Jim Fergus, lui-même. Alors que certaines critiques et lecteurs faisaient état de certaines faiblesses dans le texte, voire aussi dans sa construction, il a réécrit ce bouquin et nous offre ici un livre inoubliable. Cela est explicité dans le prologue et m’a permis d’enfin comprendre pourquoi j’avais l’impression d’avoir connu un livre de Jim Fergus avec le même titre que Marie Blanche mais avec une couverture totalement différente.
Ce livre sera indubitablement l’un de mes coups de coeur de l’année car j’ai eu de grandes difficultés à parfois le laisser et à ne pas poursuivre sa lecture malgré l’heure tardive par exemple ou à la fin de mes voyages en train pour me rendre au travail. J’ai vraiment été conquise que ce soit par l’histoire que par la façon dont il a d’écrire ces mémoires romancées.
Jim Fergus revient sur la vie de deux personnages en particulier : sa propre mère Marie Blanche et Renée, sa grand-mère maternelle. Mais quel destin ont-elles toutes les deux connus! L’auteur nous les conte comme s’il avait vécu près d’un siècle en fin de compte à leur côté. Même s’il annonce lui-même, dans une note au début, qu’il s’agit d’un roman, d’une fiction, d’une oeuvre d’imagination, cela est aussi « des mémoires autobiographiques documentées ».
C’est comme si, tant sa mère que sa grand-mère avaient toutes deux vécu plusieurs vies en une. Bien loin d’en faire des héroïnes sur tous les tableaux, il ne manque pas d’en révéler leurs failles, leurs faiblesses mais également leurs défauts. Il ne cherche pas à faire croire à un conte de fée mais comme il le dit si bien lui-même : « (…) que ma famille me manque plus que jamais. Je voulais de nouveau la saluer. (…) ».
C’est très dense et conséquent car ce livre compte plus de 735 pages mais je ne me suis jamais ennuyée et n’ai pas vu le temps passé en sa compagnie. En plus, cette édition est agrémentée de photographies des albums familiaux. Ainsi, les photos qui décorent ses pages offrent des visages aux personnages et rendent le texte encore plus vivant. C’est indéniablement une plus-value que l’auteur offre aux lecteurs en ayant puisé dans ses souvenirs et photographies de famille.
Le seul petit grief que je voudrais relever mais qui ne concerne pas en soit le substrat du roman, ce sont des coquilles dans les dates. Sans avoir une lecture de correctrices de manuscrit, j’ai déjà trouvé 4 erreurs de dates. Je ne sais pas s’il s’agit de coquilles ou d’erreurs dans la retranscription mais ce sont quatre incohérences assez flagrantes, trois dans le texte et une comme légende d’une photo.
Je remercie les éditions Le Cherche Midi et le groupe de lecture Picabo River Book Club pour cette magnifique découverte.