> Quatrième de couverture <
« J’allais conjurer le sort, le mauvais oeil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d’Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J’allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux. »
Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d’une génération.
> Spécificités < - Editions : Editions de L'Observatoire - Date de parution : 18/08/2021 - Nombre de pages : 380
Dans le cadre de ma participation au groupe de lectures pour le site internet 20minutes.fr, il nous a été proposé de lire les romans finalistes de l’avant-dernière sélection Goncourt. La troisième et ultime sélection avant la proclamation du grand gagnant aura lieu le mardi 26 octobre. Le lauréat sera, quant à lui, connu le mercredi 3 novembre 2021.
En ce qui me concerne, ma lecture s’est portée sur « Le voyant d’Etampes » d’Abel Quentin, paru pour la rentrée littéraire aux Editions de L’Observatoire.
Ma citation préférée du livre :
« (…) l’injure est entrée dans les moeurs. L’injure est devenue un mode d’expression. Elle a empoisonné toute la société. »
Pourquoi ce livre ?
- Parce qu’il fait partie de la seconde et avant-dernière sélection des livres en lice pour le Prix Goncourt 2021.
- Parce qu’Abel Quentin s’est déjà vu nominé pour son premier roman « Soeur » au Prix Goncourt et a été finaliste du Prix Goncourt des lycéens 2019.
- Parce que le personnage de Jean Roscoff est l’anti-héros par excellence et l’auteur le place au devant de la scène comme protagoniste principal. Cela change des choix faciles de certains écrivains.
- Parce qu’Abel Quentin offre une vision assez ironique et cynique des évolutions de la société et notamment de certaines dérives identitaires offertes par des pseudo bien-pensants.
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. Jean Roscoff, professeur d’université à la retraite, alcoolique notoire décide pour occuper son désormais temps libre et obtenir sa réhabilitation intellectuelle, de ressortir l’un de ses projets d’écriture consacré à un poète américain méconnu, Robert Willow. Hélas pour lui, la parution de son livre ne va pas du tout se passer comme il l’avait escompté.
Les personnages. Jean Roscoff, sexagénaire, alcoolique en situation de marasme intellectuel et familial – Marc, son meilleur ami dans les moments faciles de vie – Agnès, son ex-femme, work-alcoholic sévère et Léonie, leur fille dotée d’une propension à l’échec comme son père.
Les lieux. Paris, XIXème arrondissement et Etampes, une petite bourgade de l’Essonne où Robert Willow se tua sur l’une de ses routes, début des années 1960.
L’époque. Contemporaine.
L’auteur. Abel Quentin, avocat à Paris en est à son deuxième roman. Son tout premier roman, paru en 2019 a fait partie de la sélection au Prix Goncourt et finaliste du Prix Goncourt des lycéens la même année.
Ce livre a été lu par Musemania’s Books avec à la fois intérêt pour des sujets très actuels comme par exemple le harcèlement dans sa globalité ou encore le choc des cultures et des âges mais également avec parfois un brin de scepticisme quant à certaines longueurs jugées superflues. Cela n’enlève en rien le talent de l’auteur d’offrir un roman bilan de vie d’un sexagénaire que nous pourrions tous devenir. Rien que pour le final audacieux, on en oublie vite les verbiages antérieurs.