« (…) parfois, même si l’on aime, il faut se résoudre à partir. Vivre une autre vie, fût-elle médiocre et ratée, mais cette vie-là au moins, ce serait la tienne! »
> Quatrième de couverture <
Melvil a grandi dans l’un des 138 pavillons de la cité-jardin Hildenbrandt, en Alsace. A vingt-cinq ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie, quelques soirées au bar ou au lac. Et à prendre soin du paternel depuis que ses frères sont partis. Virgile, l’aîné, s’est engagé dans la Légion. Jonas, le cadet, a disparu depuis des mois. Au grand soulagement du voisinage. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier.
Les Ischard : irresponsables, asociaux, récidivistes. Des teignes. Mais un jour de printemps, le téléphone sonne et, dans les rues aux noms de fleurs, la rumeur enfle….Un retour est annoncé. Pour le jeune Melvil, si admiratif de ses frères et pourtant si différent, l’heure est venue de choisir l’homme qu’il va devenir. – Roman d’apprentissage…
> Spécificités < - Editions : Les Avrils - Date de parution : 18/08/2021 - nombre de pages : 379
« Et que la violence n’appelle aucune forme d’explication ni d’interprétation, elle est seulement violence, c’est-à-dire la seule chose assez stupide et laide pour vous donner envie de quitter la vie séance tenante.«
Voilà un des livres de la Rentrée Littéraire 2021 qui fait son petit bout de chemin, en toute modestie mais dont les lecteurs ne tarissent pas d’éloges.
« Les garçons de la cité-jardin » c’est l’histoire des hommes Ischard, une famille crainte et marginale qui habite dans la cité-jardin Hildenbrandt, du nom de son créateur de l’Est de la France. Trois garçons : Virgile, Jonas et le cadet, Melvil, pour lesquels la vie n’a pas fait de cadeaux mais à laquelle ils n’en font pas non plus. Alors que les aînés ont tracé leur chemin, l’accent est mis sur Melvil. Désoeuvré portant sur ses épaules les responsabilités, il cohabite avec un père dur, pour qui les marques d’affection n’existent pas. Le retour des aînés va être source de rivalités, de tensions mais aussi de non-dits.
Par ce résumé vous comprendrez que nous sommes bien loin de la vie dans les strass et les paillettes. C’est toute l’histoire d’un quartier, de ce microcosme gouverné par ses propres règles que l’on visite au fil des pages. Malgré la densité de population au mètre carré, on ne peut que ressentir la solitude qui étreint le héros principal, Melvil.
Livre fort sur la famille dans ce qu’elle a de plus simple, la violence peut faire place à la tragédie à chaque instant. Complètement intemporel, c’est le genre de roman qui ne prendra pas une ride malgré les années qui s’écouleront après sa première parution.
Étant belge, je ne connaissais pas ce terme de « cité-jardin » qui n’est pas usité chez nous. Cela est plaisant d’y découvrir les subtilités, racontées avec beaucoup de réalisme mais aussi d’habilité par Dan Nisand. J’ai apprécié le fait qu’il décrive cet environnement avec finesse mais sans ambage au pragmatisme du terrain.
Un premier roman très prometteur écrit avec sensibilité mais aussi réalisme. Les descriptions de ces jeunes hommes paumés nous permettent à nous lecteurs de nous projeter avec ces individus que nous pourrions peut-être rencontrer à un coin de rue de notre ville, ces jeunes désoeuvrés que l’on préfère éviter, souvent en changeant de trottoirs ou en regardant ailleurs. Finalement, nous avons tous, tout près de nous, certains de ses habitants de la cité-jardin Hildenbrandt que nous n’oublierons pas.
Merci aux Editions Les Avrils pour leur confiance.
« Une ville est comme une prolifération microbienne ayant colonisé son milieu; la topographie, le climat et le climat l’ont sécrétée pierre à pierre et nommée.«