Littérature blanche
« La plus-que-vraie » d’Alexandre Jardin aux Editions Albin Michel, 240.
1/ Bannir de son vocabulaire les mots suivants : modération, précaution, limitation…
2/ Refuser la moindre dépense raisonnable
3/ Apprendre par coeur tous les poèmes de Ronsard
4/ Faire l’amour sans pudeur et sans retenue
5/ Ne plus jamais parler des choses sans importance
6/ Se quitter 58 fois
7/ Se retrouver 59 fois
Voici quelques-unes des règles de la nouvelle vie de Frédéric Sauvage, romancier, dont la rencontre avec Alice va bouleverser la trop tiède existence. Lui qui ne croyait plus à l’amour sauf dans ses romans, il va le réinventer avec Alice. Ce livre-là, ils vont l’écrire à quatre mains et improviser ensemble une passion folle qui les mènera jusqu’aux confins très oubliés du Pacifique Sud. Je vous en parle bientôt.
« La clause paternelle » de Jonas Hassen Khemiri aux Editions Actes Sud, 368 p., traduction de Marianne Ségol-Samoy.
Deux fois par an, un père qui est aussi grand-père rentre en Suède. Officiellement pour retrouver son fils qui est aussi un père et sa fille qui n’est plus une mère. En réalité pour ne pas perdre son titre de séjour et pour que son fils s’occupe de toute sa paperasse. Mais cette fois, la coupe est pleine et ce dernier estime qu’il est grand temps de remettre en cause la clause paternelle qui stipule qu’un fils doit s’occuper de son père. Mais cette clause est-elle négociable?
« Enneigement » de Peter Terrin aux Editions Actes Sud, 240 p., traduction de Guy Rooryck.
Viktor a perdu son épouse, mortellement agressée. Hanté par sa disparition, en proie à de terribles cauchemars, il s’enfonce dans la paranoïa. Ses recherches sur la pollution de l’air ne font que renforcer son sentiment d’évoluer dans un environnement toxique, menaçant. Déterminé à protéger son fils, il se cloître avec lui dans leur appartement et fait transformer la chambre d’enfant en chambre forte, loin d’imaginer qu’elle deviendra chambre mortuaire. Un roman glaçant, sans échappatoire.
« L’amour des choses invisibles » de Zied Bakir aux Editions Grasset, 162 p.
Le drôle de héros et narrateur de L’amour des choses invisibles est un jeune Tunisien sans papiers qui mène une vie de bohème à Paris.
A la mosquée Arthur Rimbaud, M. de Sonvraynom, soixante-huitard converti, lui prodigue des conseils plus ou moins avisés. A la suite d’une déception amoureuse (car « La femme est l’avenir de l’homme, dit le poète. Surtout de l’immigré ») et un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, notre rêveur décide de revenir dans son pays d’origine, en profitant du « retour volontaire », dispositif mis en place par l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration pour encourager les sans-papiers qui le souhaitent à rentrer chez eux. Le billet d’avion et une petite somme d’argent sont offerts.
Si le narrateur décide de rentrer chez lui, ce n’est pas pour y vivre mais pour marcher jusqu’à la Mecque. Il a l’idée chimérique d’inaugurer un chemin de pèlerinage pédestre vers la première ville sainte de l’Islam comme il en existe un en Europe vers Compostelle. Seulement, il lui faut pour cela traverser la Libye en pleine guerre civile. Qu’à cela ne tienne ! La mission du marcheur est sacrée. Il lui arrivera bien des ennuis, qu’il tentera de compenser par une philosophie de la vie faite d’amour de la poésie, d’un fatalisme qui n’empêche pas la combativité, et d’un humour à toute épreuve.
« La fille du Reich » de Louise Fein aux Editions Hauteville, 576 p.
Fille d’un officier nazi de haut rang, Hetty Heinrich tient à jouer un rôle dans l’avènement du glorieux Reich qui doit durer mille ans. Mais ses retrouvailles avec Walter, un ami d’enfance juif, éveillent en elle des sentiments interdits. Déchirée, perdue, elle ne sait plus à qui se fier, ni vers qui se tourner. Conscients du risque que tous deux prennent, ils décident envers et contre tous de vivre leur passion. Mais la montée de l’antisémitisme menace de les engloutir et ils devront faire des choix qui détermineront leur avenir ainsi que celui de leurs deux familles. L’amour triomphera-t-il ou les mènera-t-il à leur perte ?
« Point de passage » de Konstantinos Tzamiotis aux Editions Actes Sud, 224 p. traduction de Florence Lozet.
Au large d’une petite île de la mer Égée, 130 âmes hors saison, un terrible orage met en péril un bateau chargé de migrants : 400 survivants – hommes, femmes, enfants – vont devoir cohabiter, le temps de leur transfert, avec les habitants de l’île coupée du monde par le mauvais temps.
« C’est ici que tout commence » de Massimo Donati aux Editions Actes Sud, 368p. traduction de Jean-Luc Defromont.
Roberto se rend chaque été avec sa famille à la montagne où il retrouve Mattia, son ami « à la vie à la mort », jusqu’à cet été 1981 où tout bascule.
Trente ans plus tard, le père confronte « post mortem » le fils à ses démons, conditionnant sa succession à une troublante donation.
Littérature noire
« Qui gagne perd » de Donald E. Westlake aux Editions Rivages Noir, 288 p., traduction de Jean Esch.
Chet Conway est chauffeur de taxi. En guise de pourboire, il se fait refiler un tuyau sur un cheval gagnant. Un bon plan, sauf que lorsque Chet se présente chez le bookmaker pour collecter ses gains, le bookmaker est allongé par terre et il est tout ce qu’il y a de plus mort. Voilà Chet face à un triple problème. Comment expliquer aux flics qu’il n’y est pour rien ?
Pire, comment le faire croire à deux gangs rivaux dont chacun pense qu’il a refroidi le bookmaker pour le compte de l’autre ? Et ce n’est pas tout : la sœur du mort, croupière à Las Vegas, débarque pour venger son frère. Bref, il aurait sans doute mieux valu que Chet ne gagne jamais ce pari.
« Sous protection » de Viveca Sten aux Editions Albin Michel, 503 p., traduction de Rémi Cassaigne.
Andreis Kovač est un homme puissant. Enfant réfugié de la guerre de Bosnie, il est devenu baron de la drogue à Stockholm. À défaut de pouvoir le faire tomber pour trafics de stupéfiants, la justice tente de le coincer pour fraude fiscale. Mais Kovač peut s’offrir les meilleurs avocats : il sait qu’il s’en sortira, une fois de plus.
Une femme fait pourtant le pari contraire : la procureure Nora Linde. Pour l’atteindre, elle compte sur la jeune épouse du trafiquant, Mina, en fuite après avoir été battue par son mari. C’est un témoin clé qui pourrait faire basculer le procès.
Placée sous protection avec son bébé dans une villa de l’archipel, Mina devient l’enjeu d’une guerre sans merci. Andreis Kovač ne reculera devant rien pour les récupérer, elle et son fils. L’inspecteur Thomas Andreasson saura-t-il protéger Nora Linde de sa brutalité sans bornes ?
« Le bateau ivre » de Pascal Boniface aux Editions Armand Colin, 288 p.
Une vague d’attentats islamistes plonge la France dans l’effroi et vient chambouler l’agenda réformiste du nouveau président, Alexandre Ronac, élu par surprise alors qu’il n’appartenait pas au sérail politique.
Une surenchère infernale se met en place dans le débat médiatique, pesant sur l’opinion et les responsables politiques, qui s’entredéchirent. Petit à petit, le paysage politico-médiatique se déplace vers l’extrême droite.
Comment va réagir Alexandre ? Occuper ce terrain ou faire rempart ? Comment vont se situer les différents protagonistes, ballotés entre convictions, croyances, positionnements tactiques et intérêts à court terme ?
« L’autre femme » de Mary Kubica aux Editions Harper Collins, collection Noir, 368 p., traduction de Souad Degachi et Maxime Shelledy.
Sadie et Will Foust viennent à peine de quitter Chicago avec leurs deux enfants pour une petite île perdue au large du Maine battue par les tempêtes, que leur voisine Morgan Baines est retrouvée morte chez elle. Le meurtre secoue la petite communauté insulaire, et surtout Sadie, bouleversée par le drame.
Tandis que les soupçons de l’agent Berg, le flic local, s’orientent vers Sadie et sa famille, fraîchement débarquée sur l’île, Sadie s’enfonce petit à petit dans une quête obsessionnelle, hantée par le besoin de découvrir ce qui est vraiment arrivé à Morgan. Mais plus elle découvre d’indices, plus elle comprend qu’elle risque de tout perdre si la vérité fait un jour surface…
« La femme à l’étage » de Rachel Hawkins aux Editions Hauteville, 320 p., traduction de Karine Forestier.
Jane vient d’arriver en Alabama, où, faute de mieux, elle exerce le métier de pet-sitter. Dans la résidence cossue où elle promène des chiens toilettés, on croise de rutilants 4×4 et des femmes au foyer qui s’ennuient ferme entre deux manucures. Le genre d’endroit où personne ne remarquera si elle vole quelques bibelots.
La chance lui sourit lorsqu’elle se fait renverser par une voiture. À son bord, Eddie Rochester, le résident le plus mystérieux de Thornfield Estates, qui met un point d’honneur à lui venir en aide. Il est beau, riche, et pas insensible à son charme. Et puisqu’il est veuf, la voie est libre. Pourtant Jane est hantée par Bea, sa défunte épouse, une femme belle, sophistiquée et ambitieuse. Pourra-t-elle prendre sa place dans le coeur d’Eddie ?
« Le système » de Ryan Gattis aux Editions Fayard, 450 p., traduction de Nadège T. Dulot.
6 décembre 1993. Quartiers sud de Los Angeles.
Scrappy, dealeuse notoire, est abattue et laissée pour morte devant la maison de sa mère, sous les yeux d’un toxico, seul témoin du crime.
Le lendemain, Wizard et Dreamer, tous deux membres d’un gang, sont arrêtés et jetés en prison en attendant leur procès.
Le problème ? L’un est coupable ; l’autre, innocent. Selon la loi du gang, ils doivent se taire et accepter leur sort. Mais, selon la justice, il faut que l’un parle pour dénoncer l’autre. Sinon, l’arme du crime, retrouvée chez eux, les fera tomber ensemble.
Ainsi commence l’histoire d’un crime, des coups de feu au verdict, racontée par le choeur de ses protagonistes : le coupable, l’innocent et la victime, les familles, et les acteurs du système.
« Les gagneuses » de Claire Raphaël aux Editions du Rouergue, 240 p.
Une prostituée est retrouvée morte dans un petit parc public. Son assassin n’a pas laissé de traces. Mais la même arme tue quelques jours plus tard la serveuse d’une boîte de nuit. Deux affaires banales devenues brûlantes du seul fait de leur lien. Dans ce deuxième roman de Claire Raphaël, on retrouve son alter ego, l’héroïne des «Militantes», Alice Yekavian, dans une enquête où souteneurs et trafiquants d’armes font bon ménage. Les gagneuses, ces filles de la rue que le monde réduit à des images.
Documents, essais & témoignages
« La machine ne ferme jamais les yeux » d’Yvan Greenberg aux Editions Delcourt, 144 p.
La Machine ne ferme jamais des yeux revient sur les origines de la surveillance et de l’espionnage. Nous vivons dans une société où micro, caméras, cookies, big data, cartes à puces et GPS récoltent nos données, avec ou sans notre consentement. Quel en est l’impact sur notre vie privée, et notre dignité ?
Le traducteur du roman de Peter Terrin vous recommande vivement « Enneigement » et tient en passant à vous signaler que son nom s’écrit avec -Y et non avec -IJ.
Guy Rooryck
Bonjour,
Merci pour ce commentaire 🙂
Mille excuses pour l’erreur d’orthographe…
Belle soirée
Julie