> Quatrième de couverture <
En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tempête de neige, après une journée à l’université privée de Chosen où il enseigne l’histoire de l’art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre. Depuis combien de temps ?
Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais récemment repérée par de riches New-yorkais à la recherche d’un havre bucolique) où ils avaient pu acheter pour une bouchée de pain la ferme des Hale, une ancienne exploitation laitière. George est le premier suspect, la question de sa culpabilité résonnant dans une histoire pleine de secrets personnels et professionnels.
Mais Dans les angles morts est aussi l’histoire des trois frères Hale, qui se retrouvent mêlés à ce mystère, en premier lieu parce que les Clare occupent la maison de leur enfance, celle qu’ils ont dû quitter après le suicide de leurs parents. Le voile impitoyable de la mort est omniprésent ; un crime en cache d’autres, et vingt années s’écoulent avant qu’une justice implacable soit rendue.
> Spécificités du livre < - Editions originales : La Table Ronde ; collection : Quai Voltaire - Format "poche" : Le Livre de Poche - Date de parution : 11/01/2018 - Format "poche" : 02/01/2019 - Nombre de pages : 528 - Format "poche" : 640 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud
Au sujet du livre
Pour le mois d’avril, j’ai choisi comme adaptation cinématographique celle du livre d’Elizabeth Brundage, « Dans les angles morts », disponible sur la plateforme de streaming Netflix depuis le jeudi 29 avril. Je n’ai pas lu le livre courant du mois car je l’avais découvert grâce au Prix des Lecteurs des Editions du Livre de Poche, en 2019, lors de sa parution en format « poche ». J’en étais ressortie mitigée de sa lecture, ne parvenant pas à conclure si je l’avais vraiment appréciée ou pas.
Je vous remets ici l’essentiel de ma chronique de l’époque au sujet du livre :
Habituellement, je ne prends que peu de temps avant de me lancer dans la rédaction de mes chroniques et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai toujours une certaine excitation de mettre par écrit mon ressenti de ma lecture. Mais ensuite, aussi, afin que l’histoire et tout ce qui l’entoure me soient encore bien en mémoire. Malgré tout, je laisse décanter ma lecture, mais durant une période estimée en heures.
Pour ce bouquin « Dans les angles morts », c’est tout à fait différent. Cela va faire près d’une semaine que je l’ai terminé et j’ai l’impression que je suis vidée. Pendant plusieurs jours, j’ai eu l’impression de souffrir de la pire maladie que les écrivains peuvent endurer : celle de la page blanche. J’ai dû mûrement réfléchir à ce que ma lecture m’avait laissée comme sentiments une fois la dernière page tournée et à vrai dire, c’est difficile d’y mettre des mots.
Si je devais employer une expression bien de chez moi (de mon petit et plat pays qu’est la Belgique), je devrais dire que j’ai le derrière entre deux chaises. Je ne peux pas dire que je n’ai pas pas aimé cette lecture et en même temps, j’ai parfois dû me faire violence pour continuer à tourner les pages. Autant certains passages m’ont beaucoup plu, mélangeant fantastique, ambiance angoissante et lourde, autant parfois je me suis vraiment demandée pourquoi l’auteure, Elizabeth Brundage, avait voulu noircir autant de pages avec des paragraphes que certains considéreraient comme soporifiques. Les jours passant, je n’arrive toujours pas à faire la lumière dans mes sentiments : soit je suis face à une oeuvre devant être considérée comme un grand roman américain, soit l’histoire aurait très bien pu s’écrire en moins de 200 pages alors que le livre en compte près de 634 !
Déjà la lecture en elle-même m’a donné du fil à retordre car habituellement, je dévore au minimum deux livres par semaine. Ici, je suis restée calée près de 6 jours. C’est vrai que le Salon du livre de Paris m’a exceptionnellement fatiguée par cette escapade au Disneyland du livre pour tout bibliophile qui se respecte. Et donc les chapitres sont parfois longuets, les pages ne se tournent pas comme dans un suspens page-runner….
Un autre élément qui m’a, mais alors complètement, déboussolée est l’absence de ponctuation pour mettre en évidence les dialogues entre les personnages. Ils se confondent donc avec la mise en place des descriptifs et des décors. C’est la première fois que je m’aventurais dans un livre où l’auteure avait pris cette liberté dans l’écriture. C’est assez désarçonnant car c’est seulement après avoir lu lesdites phrases qu’on se rend compte que ce sont des protagonistes qui interviennent dans la trame. Nonobstant cela, j’ai trouvé la plume d’Elizabeth Brundage très aérienne malgré une utilisation très conséquente des détails et des ambiances.
A certains moments de l’histoire, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un livre de Jonathan Franzen (auteur adoré au plus haut point pour son livre « Freedom », pour la chaleur de sa plume absolument poétique et non linéaire) . Alors qu’ici, on devrait se trouver en plein polar suite à la mort sanglante de Catherine Clare dans la maison des Hale, rachetée avec son époux Georges, professeur d’université, on se retrouve dans une grande saga familiale s’étendant sur plusieurs années. Parcourant l’histoire de ce couple et de leur fille mais aussi celle des anciens propriétaires, l’auteure déroule son récit en revenant aux origines qui ont mené à cet assassinat.
L’auteure sait distiller de menus détails qui ne trouveront leur importance qu’au dernier moment de son spectacle qu’est son livre, juste un peu avant le coucher de rideau final. L’autre don possédé par Elizabeth Brundage est celui de créer et perpétuer une atmosphère tout à fait singulière. De plus, la maison des Hale qui sera ensuite celle des Clare occupe une place très importante, s’attribuant de la sorte un rôle de protagoniste à part entière. Les fantômes des lieux risquent de vous étreindre comme si vous vous retrouviez vous-même dans ces lieux.
2. Au sujet du film
Concernant le film, j’étais impatiente de le découvrir car le personnage principal féminin est incarné par Amanda Seyfried, une actrice que j’aime beaucoup depuis sa performance dans le film « Chloé ».
« Dans les angles morts » est présenté comme un thriller horrifique mais rassurez-vous si le moindre bruit vous fait sursauter ou si vous avez peur des fantômes, le film ne devrait pas pour autant vous effrayer ni vous empêcher de dormir. Oui, c’est assez mystérieux, on parle de disparition inexpliquée, de meurtres mais on n’est pas pour autant dans le film d’épouvante.
J’ai trouvé que l’atmosphère que l’auteure, Elizabeth Brundage, avait transmis dans son bouquin était essentiellement bien retransmise dans le film. Se déroulant dans les années 80, les réalisateurs Shari Springer Berman et Robert Pulcini sont parvenus à l’adapter visuellement.
Le choix des acteurs est cohérent vis-vis de la psychologie des personnages mis en place dans le livre. Les performances de James Norton et Amanda Seyfried sont très bonnes. La maison est parfaite par rapport à l’idée que je m’étais faite des lieux par les descriptions de l’auteure. Cette ressemblance m’a même bluffée.
Alors que j’avais trouvé le livre assez lent et manquant de rythme, j’ai trouvé que le film était beaucoup plus dynamique et que le suspens était quant à lui bien présent à contrario du bouquin. Il dure un peu plus de deux heures mais ne laisse que peu de temps morts à l’histoire et tout se met assez vite en place.
Vous l’aurez compris, même si habituellement, je préfère le livre à l’adaptation télévisuelle ou cinématographique, souvent à cause de l’enlèvement de nombreux éléments dû à la contrainte de la durée, ce n’est pas le cas pour « Dans les angles morts ». J’ai vraiment passé un très bon moment et je le recommande!