> Quatrième de couverture <
Bambi, quinze ans bientôt seize, est décidée à sortir de la misère.
Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d’entretenir une protégée. Bambi se pose en proie parfaite.
Mais Bambi n’aime pas flirter ni séduire, encore moins céder.
Ce qu’on ne lui donne pas gratis, elle le prend de force. Et dans un monde où on refuse aux femmes jusqu’à l’idée de la violence, Bambi rend les coups.
Même ceux qu’on ne lui a pas donnés.
> Spécificités > - Editions : Gallimard - Date de parution : 07/01/2021 - Nombre de pages : 208
Voilà un roman très noir, dénonçant les violences féminines, très souvent tues, au travers des sites Internet des sugar-babies. En utilisant ce nom gentillet, ce n’est finalement pas moins qu’une forme de prostitution, souvent pour de très jeunes filles en mal d’argent mais aussi de reconnaissance.
« Manger Bambi » n’est pas un conte de fée, bien loin de là. C’est un livre à la fois vif et percutant, exprimant le désoeuvrement d’une jeunesse où la paupérisation et la violence contraignent à des voies détournées pour celles qui veulent tout, tout de suite.
Il n’est pas évident de rentrer dans l’histoire dès les premières pages vu l’emploi de ce nouveau parler « jeune » des cités (pourtant, je n’ai que 35 ans; ) avec le verlan et le langage SMS que l’auteure, Caroline de Mulder pousse très loin. Mais une fois cette difficulté passée (qui risque pourtant de déplaire à plus d’un lecteur), c’est un roman très actuel qui sonne juste et que j’ai dévoré.
Il s’agissait de ma première découverte de cette auteure belge de 45 ans qui compte déjà 5 livres à son actif. Elle est lauréate du Prix Victor-Rossel 2010 pour Ego Tango et du Prix Auguste-Michot 2018 pour Calcaire.