> Quatrième de couverture <
A l’heure où les frères Kouachi décimaient la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, Anna Erelle avait rendez-vous à deux pas, dans le café qui jouxte le Bataclan, pour aller enregistrer sa première télé dans le cadre de la promotion de son livre, Dans la peau d’une djihadiste, résultat d’une enquête à hauts risques sur les filières de recrutement numérique de Daesh, alors fort peu connues du grand public.
Dans l’effroi de cette tragique journée, l’enregistrement de l’émission a été reporté, mais les échos de son livre, dès le lendemain en librairie, n’ont cessé de résonner avec une actualité toujours plus sanglante. Et des coïncidences comme celle du 7 janvier de jalonner le parcours de cette jeune reporter depuis qu’elle a foncé, tête baissée, dans cette enquête dont elle n’aurait jamais imaginé, en s’y lançant, les conséquences en chaîne qu’elle aurait sur tous les domaines de sa vie.
Des origines de cette aventure, qui lui a apporté le meilleur mais aussi le pire, à aujourd’hui où sa colère et son inquiétude rejoignent celles de nombreux Français, Anna Erelle revient sur ces deux années qui ont transformé sa vie. Et le moins que l’on puisse dire est que ça n’a pas été un long fleuve tranquille… Sous la forme d’un « journal de bord » où le quotidien cabossé s’entremêle de manière troublante (mais aussi parfois cocasse) aux secousses du monde, un récit au ton et au propos très personnels sur le fléau de l’islamisme, qui frappe et touche parce qu’il parle juste et direct.
> Spécificités < - Editions : Robert Laffont - Date de parution : 234 - Nombre de pages : 26/01/2017
Il y a peu de temps, je vous parlais du document « Dans la peau d’une djihadiste » de Anna Erelle. La journaliste avait réalisé une enquête en ligne sur l’embrigadement de jeunes filles par des combattants de l’Etat Islamique afin qu’elles se rendent en Syrie pour les marier et en faire de la chair à canon. Sous la fausse identité de Mélodie, elle s’était immiscée au plus près d’un jeune jihadiste dont la seule motivation était de faire venir une jeune fille de France. Suite à ce livre, Anna Erelle (qui est un pseudonyme) a dû vivre clandestinement vu les nombreuses menaces de morts qu’elle a reçues.
Dans « Losing my religion », qui n’est pas la suite du premier, on ne se trouve plus à proprement parler dans une enquête journalistique mais bien dans tout ce qui a entouré la parution du livre. Les conséquences que cette dernière a eu sur elle mais aussi sur sa vie professionnelle et personnelle sont ainsi évoquées. Vivre sous protection quotidienne policière signifie tirer un trait définitif sur sa vie d’avant, vivre dans la clandestinité, craindre pour sa vie à chaque instant. Intéressant à tout point de vue, l’auteure nous y démontre les difficultés que ce livre a engendré sur son quotidien, avec beaucoup de courage et de force, sans jamais tomber dans l’appel à la pitié.